La montée de l’extrême-droite en France. Certains la voient évidente, d’autres n’en sont pas convaincus. Pourtant, avec le passage de la loi Immigration, ne nous enfonçons-nous pas de plus en plus dans l’extrême-droite ? Mais surtout, concrètement, quels dangers représentent les idées d’extrême-droite et leurs applications ?
Passage d’une loi d’extrême-droite ?
Le mercredi 20 décembre 2023, après le vote de l’Assemblée pour l’acceptation de la loi Immigration, Mediapart titrait « Ça y est, l’extrême droite est au pouvoir ».
La loi immigration est-elle le début de la prise de pouvoir de l’extrême-droite ? Ou bien seulement une mesure dans la lignée de la montée de l’extrême droite en Europe ou spécifiquement en France ?
Rappel des faits : pour faire passer sa loi, la majorité macroniste a eu recours au soutien de la droite, qui a accepté, moyennant un durcissement de la loi avec des mesures encore plus extrémistes. Cette loi est donc reconnue comme portant des idées d’extrême droite par une partie de la population.
Augmentation des votes pour les partis d’extrême-droite
Cela représente bien l’augmentation des votes pour l’extrême-droite. En 2022, au premier tour, une trentaine de pour cent en rassemblant les votes d’Eric Zemmour (7%) et Marine Le Pen (23,15%).
La population est donc insatisfaite de la politique actuelle et de la situation et se tourne vers les partis d’extrême droite pour essayer de trouver de nouvelles solutions. Les idées dangereuses et violentes de l’extrême-droite sont de plus en plus banalisées par les médias ou même la population notamment avec un travail de Marine Le Pen de « dédiabolisation » comme elle le dit elle-même. Grâce à cette politique, le fait de voter à l’extrême n’est plus tabou contrairement à il y a quelques années.
On observe aussi une augmentation des votes pour des candidats d’extrême-droite (Le Pen, Zemmour…) chez les catégories sociales défavorisées alors même que la politique sociale de l’extrême-droite n’est pas très développée.
Violences, xénophobie et groupuscules

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L’une de ces solutions, une des caractéristiques de l’extrême-droite, est la xénophobie. Depuis la nuit des temps, « l’étranger » a toujours été la cause de tous les problèmes.
Aujourd’hui, c’est la sécurité qui est mise en avant, notamment avec la peur des attentats. Là encore, les partis extrémistes se servent d’événements comme ceux des assassinats de professeurs (Samuel Paty, novembre 2020 ou Dominique Bernard, 3 ans plus tard) pour catégoriser et généraliser un groupe de personnes et stigmatiser les « étrangers » nocifs qu’il faudrait selon eux, expulser.
On peut aussi noter que l’origine ou la prétendue origine du suspect est toujours précisée même pour des personnes ayant toujours vécu en France.
Or, des actions violentes de groupuscules ne sont pas que commises par des séparatistes et fanatiques religieux. On en observe des plus récurrentes avec des personnes issues de partis radicaux d’extrême droite et se revendiquant eux-mêmes « néo-nazis » ou « néo-fascistes ». Par exemple, la ville de Lyon abrite un nombre croissant de groupuscules et d’actionnaires identitaires.
Pour Mayra, 14 ans, la montée de l’extrême-droite est « évidente ». « Cela pousse de plus en plus de gens, et de plus en plus jeunes à avoir des propos problématiques sans se rendre compte de leur gravité » complète-t-elle.
C’est pourquoi la politique française se droitise : à l’Assemblée Nationale, composée de 577 sièges, le Rassemblement National (RN) est le deuxième parti avec 88 députés, contre 170 pour la majorité (Renaissance) et 75 pour la Nouvelle Union Politique Et Sociale (NUPES).
La liberté des médias en danger ?
La situation se complique aussi avec le rachat de médias indépendants par des milliardaires. Cela se doit de poser de nombreuses questions puisque cela complique la liberté des journalistes qui deviennent dépendants de gouvernements, entreprises, milliardaires et ne sont plus libres de publier l’information qu’ils voudraient. En effet, quoi de plus difficile de publier une enquête accablante sur un donateur du journal ?
D’autant plus que de nombreuses chaînes d’information ont été rachetées par des groupe d’extrême-droite, mettant en danger leur liberté d’expression et le droit à l’information de la population.
Pourtant, dans la démocratie, la liberté d’expression et l’accès à des médias et sources d’informations fiables et neutres sont très importants.
Pour ne citer que qu’un exemple récent, le Journal Du Dimanche racheté en juin 2023 par le groupe Bolloré qui avait provoqué des grèves et de nombreuses protestations.
Hongrie, Italie, Finlande…
Pour finir, il est important de prendre conscience du fait que l’extrême-droite est en train de revenir au pouvoir en France comme dans beaucoup de pays notamment l’Italie ou la Hongrie et des questions que cela pose. L’extrême-droite porte des idées idéologiques souvent réactionnaires et anti-progressiste ou anti-système. Cela pourrait représenter un danger pour les libertés acquises et les progrès de notre société. C’est ce que souligne Mayra qui s’inquiète de la « banalisation de l’extrême droite ». Cela laisserait place à « des partis encore plus extrêmes et violents ».