« Cette exposition photographique, accompagnée de rares documents d’archives et d’objets anciens, propose le portrait d’une entreprise discrète de Saint-Jean-d’Angély. Elle explore la mémoire de ses deux ateliers aujourd’hui disparus, situés rue du Minage et rue de l’Ancienne poudrière, grâce à la médiation d’un troisième lieu délaissé, ouvert à l’imaginaire. La mémoire familiale se mêle aux productions de la carrosserie, aux visages des hommes au travail. Les références aux époques s’estompent dans l’unité d’un récit qui se tisse avec les outils de l’artisan. Un monde rêvé apparaît, dans un attachement sensible, sans écrits, ni paroles. La construction d’un regard authentique et fantasmé se met en place pour la transmission d’une histoire. » Cartel de présentation de l’exposition

Le projet a été développé entre 2020 et 2022, puis présenté au Musée des Cordeliers, à Saint-Jean d’Angély (Charente-Maritime), en septembre 2022, dans le cadre des journées européennes du patrimoine, avec le soutien de la ville de Saint-Jean d’Angély, de la Fédération française de la carrosserie et de Saint-Aubert carrosserie, membre du groupe Toutenkamion. Il est composé d’images d’archives et de documents (1921-1969) ainsi que de photographies argentiques originales (2017-2020). Près de 800 visiteurs sont venus découvrir l’exposition, qui a été représentée le temps d’un week-end au palais de congrès de Rochefort (Charente-Maritime), en septembre 2023. La création d’un fonds privé aux archives départementales est en projet.

Lorsque fut vendue la maison attenante à l’atelier de Saint-Jean-d’Angély, rue de l’Ancienne Poudrière, les vieux objets du grenier furent transportés à Étaules dans le garage de mon grand-père, derrière son petit atelier.

Avant de découvrir cette photographie, je croyais que l’atelier formait un bâtiment d’un seul tenant, dont je n’imaginais pas l’immense toiture d’ardoises. Personne ne prit de photographie les derniers temps, avant sa démolition.

Montée sur un camion Mercedes LP321 (ou modèle proche), la caisse métallique en fer est travaillée avec toutes ses arêtes arrondies, formées au marteau. Elle comporte une galerie accessible par une petite échelle fixe.

Image la plus ancienne de la Carrosserie, rue du Minage.

Au centre Georges enfant, Maurice son père et à droite Henri son grand-père. Avec encore leurs outils à la main, les ouvriers sont venus pauser devant le photographe. Une forte présence se dégage ces visages.

(Légende partielle inscrite au dos : Tribot, Vintena, Giraud, Maurice Saint-Aubert, Georges Saint-Aubert, Anatole à la casquette ?, Petit peintre Juliard, Defraise, Poulet)

Réalisé pour la Caisse d’Epargne de Saint-Jean d’Angély, ce petit camion-bureau Renault était entièrement aménagé en formica. À l’arrière, une salle d’attente miniature, dans le bureau, un coffre-fort sur un meuble ton marbre.

Il provient du grand atelier rue de l’Ancienne Poudrière, installé avec les établis de la tôlerie. Après la démolition du bâtiment, il fut mis de côté suite à l’achat de nouveaux matériels, puis remonté à Étaules, lorsque Georges prit sa retraite.

« Cette visite montre l’implication d’une entreprise avant tout familiale. Mais elle démontre également combien il apparaît fondamental de préserver un savoir-faire unique, ce patrimoine exceptionnel français souvent issu des petites et moyennes entreprises. » Patrick Cholton, Président de la FFC

« Du Minage à la route de Saintes, en passant par l’Ancienne Poudrière et la place Saint-Nazaire, l’entreprise Saint-Aubert a posé son empreinte dans différents lieux de la ville et laissé quelques traces dans les mémoires. Cette exposition intimement portée par François Rochon Saint-Aubert, arrière-petit-fils de Maurice, permet de redécouvrir cette dimension manufacturière aujourd’hui disparue. » Cyril Chappet, Premier adjoint au Maire

Une vingtaine d’anciens salariés se sont retrouvés, la plupart ne s’étaient pas revus depuis des années.

Par Philippe Hattat, sur un programme Koechlin, « L’ancienne maison de campagne », accompagné d’un document qui présente le parallélisme entre la démarche du compositeur et celle de l’exposition.

Les tirages disponibles illustrent 3 corpus mêlés : des photographies en noir et blanc des années 1920 aux années 1960, des diapositives couleurs des années 1960, des photographies argentiques contemporaines de 2017-2020. L'ensemble peut être associé à des objets authentiques, différents petits outils, ainsi que des documents, photographies originales, papiers administratifs et officiels. Trois portraits photographiques avec leur encadrement d'origine complètent l'ensemble, un du fondateur datant de 1900, un diptyque du fondateur et de son épouse, de 1929.