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Les Autres Amériques

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Billet de blog 1 septembre 2013

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Il y a quarante ans, le coup d’Etat contre Salvador Allende (un dossier le Monde Diplomatique)

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"« Nous ne devons pas laisser l’Amérique latine penser qu’elle peut emprunter ce chemin sans en subir les conséquences », martèle le président américain Richard Nixon devant le Conseil national de sécurité le novembre 1970. L’avant-veille, le président socialiste Salvador Allende a pris ses fonctions. La coalition qui a porté la gauche au pouvoir est fragile, et la Maison Blanche bien décidée a « faire hurler » l’économie du pays. Après des mois de déstabilisation (manœuvres institutionnelles, grèves patronales, manifestations, tentatives de coup d’Etat, etc.), l’armée chilienne intervient. Elle est soutenue par la presse, par l’organisation fasciste Patrie et Liberté, par le Parti national et par les Etats-Unis. Le 11 septembre 1973, elle bombarde le palais présidentiel. Quelques heures avant sa mort, au cours d’une ultime allocution radiophonique, Allende déclare : « Ils ont la force, ils pourront nous asservir ; mais on n’arrête pas les mouvements sociaux, ni par le crime ni par la violence. » Débute alors l’une des dictatures les plus brutales qu’ait connues l’Amérique latine : plus de trois mille morts, près de trente-huit mille personnes torturées et des centaines de milliers d’exilés."

(...)

Lire ici la suite de la présentation du dossier proposé par Le Monde Diplomatique.

© atilawaloo

Julos Beaucarne - Lettre à Kissinger

Il y a des centaines de silences qui assassinent
Pendant des siècles et des siècles
Nos oreilles sont là pour nous tenir éveillés
Il y a des réveille-matin qui sonnent comme des clairons
Il y en a peu qui chantent des berceuses

Je veux te raconter, Kissinger,
L'histoire d'un de mes amis
Son nom ne te dira rien
Il était chanteur au Chili

Ça se passait dans un grand stade
On avait amené une table
Mon ami qui s'appelait Jara
Fut amené tout près de là

On lui fit mettre la main gauche
Sur la table, et un officier
D'un seul coup avec une hache
Les doigts de la gauche a tranchés

D'un autre coup, il sectionna
Les doigts de la dextre et Jara
Tomba, tout son sang giclait
Six mille prisonniers criaient

L'officier déposa la hache
Il s'appelait p't-être Kissinger
Il piétina Victor Jara
"Chante !" dit-il "Tu es moins fier"

Levant les mains vides des doigts
Qui pinçaient hier la guitare
Jara se releva doucement
"Faisons plaisir au commandant"

Il entonna l'hymne de l'U
De l'Unité Populaire
Repris par les six mille voix
Des prisonniers de cet enfer

Une rafale de mitraillette
Abattit alors mon ami
Celui qui a pointé son arme
S'appelait peut-être Kissinger

Cette histoire que j'ai racontée,
Kissinger, ne se passait pas
En quarante-deux mais hier
En septembre septante-trois 

oOo

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