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Billet de blog 8 novembre 2009

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Chili : gouvernement de gauche contre enfants mapuche

 Les Mapuche sont les descendants des Araucans, peuples installésau sud du río Biobio, dans l'actuel Chili. Ils avaient résistéopiniâtrement à l'empire Inca, puis aux tentatives desconquistadors espagnols, avant de succomber devant l'artilleriemoderne d'une l'armée chilienne forgée sur le modèle prussien, àla fin du XIXème siècle.

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Les Mapuche sont les descendants des Araucans, peuples installés
au sud du río Biobio, dans l'actuel Chili. Ils avaient résisté
opiniâtrement à l'empire Inca, puis aux tentatives des
conquistadors espagnols, avant de succomber devant l'artillerie
moderne d'une l'armée chilienne forgée sur le modèle prussien, à
la fin du XIXème siècle.
Depuis, le vol et le saccage de leurs territoires a contribué à
hausser le pays au rang de puissance industrielle, exportant à
bas prix ses ressources forestières et minières. La
« communication » habilement menée par un gouvernement aujourd'hui
géré par l'équipe progressiste de Michelle Bachelet, les
programmes officiels de prétendue « préservation de la nature »,
ne peuvent cacher la double et inquiétante réalité d'une
destruction massive de l'environnement et, surtout, de la
poursuite de l'ethnocide contre les peuples mapuche.
Qu'il s'agisse de la construction d'énormes barrages, noyant prairies,
champs et villages indiens, ou de l'abattage de forêts
plusieurs fois centenaires, l'implacable logique de l'argent
semble avancer inexorablement, à l'abri des énormes bulldozers
(devant lesquels de vieilles femmes se couchent, invoquant le
caractère sacré de ces terres à la fois nourricières et lieu de
séjour des morts), soutenue par la violence brutale et raciste des
carabiniers.
Dans un récent article, publié dans le quotidien mexicain La Jornada, le
journaliste uruguayen Raúl Zibechi n'hésite pas à parler de « terrorisme
d'état » dans sa description des méthodes employées pour tenter
d'étouffer la résistance mapuche. Emprisonnements, torture, utilisation des moyens militaires les plus sophistiqués, campagnes de dénigrement visant à criminaliser
ces indiens qui refusent le « progrès » et ses conséquences. La représentation de l'UNICEF dans le
pays a dénoncé l'acharnement des policiers contre des enfants et adolescents, comparant leur action à celle des sbires de Pinochet.
 Mais les organisations indigènes, pour l'instant, ne cèdent pas devant
un tel déploiement de force. Plusieurs de leurs organisations
viennent même, récemment, d'annoncer leur renoncement à la
nationalité chilienne, et de proclamer solennellement l'autonomie
de la nation mapuche. Et les occupations de terres se multiplient.
Des informations, des pétitions sont disponibles sur les sites
d'ONG telles que Observatorio Ciudadano ( www.observatorio.cl) , ou
encore sur celui de la Fédération Internationale des Droits
Humains, FIDH : www.fidh.org ... Les illusions qu'ont pu susciter l'accession aux affaires gouvernementales des équipes de Michelle Bachelet au Chili, de
Cristina Kirchner en Argentine, de Lula au Brésil, de Hugo Chávez
au Vénézuela, et enfin de Barak Obama aux Etats-Unis, ne doivent
pas nous aveugler : les seuls changements positifs, s'il s'en produit,
viendront d'en bas. De la détermination des populations, en
premier lieu des peuples premiers, à défendre et récupérer elles-mêmes
les terres spoliées, pour une reconstruction de leur autonomie, de leur
dignité. Sur ce plan là aussi, c'est l'appel urgent, clair et précis que nous adressent
les indigènes d'Abya Yala.
Jean-Pierre Petit-Gras

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