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Billet de blog 23 mai 2013

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Solidarité avec la lutte des populations indigènes contre Belo Monte et tous les barrages hydroélectriques d'Amazonie

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Illustration 1
Arrêtez Belo Monte - Usine de destruction et de mort

Sur son site, www.xinguvivoparasempre.com.br, le Movimento Xingu Vivo Para Sempre (Xingu vivant pour toujours) vilipende les actions conjointes du gouvernement saucialo-capitaliste brésilien, du donneur d'ordres, Norte Energia, (consortium formé par la compagnie nationale d’électricité Eletrobras et des entreprises privées brésiliennes), et des instances judiciaires brésiliennes, qui ont autorisé il y a deux semaines aux forces armées l'évacuation du chantier du barrage, occupé par les populations indigènes. Une opération César made in Brasil...

Xingu Vivo qui défend les droits des populations indigènes des rios São Manuel, Xingu, et Tapajós, rétablit quelques vérités sur les manipulations orchestrées conjointement par Norte Energia au travers de ses communiqués de presse et par l’État brésilien. Contre-vérités, menaces, tentatives de corruption, trafic d'influence entre Norte Energia et la police, intimidations, privations de nourriture, denrées avariées offertes gracieusement, tout y passe... . L'oligarchie brésilienne, dans une osmose indigeste des intérêts publics/privés, digne de VINCI/État Saucialiste, ne recule devant aucune méthode pour faire plier les occupant.e.s. Occupation qui tiendra huit jours avant de quitter le chantier de Norte Energia sous la menace de violences policières.

Le Movimento Xingu Vivo se fait le relais des peuples indigènes du Xingu et de leur appel à la résistance.

Norte Energia dégage ! ZAD partout !

Illustration 2

Note explicative et de solidarité du Movimento Xingu Vivo avec la lutte indigène contre Belo Monte et tous les barrages d'Amazonie.

« Malgré la désinformation, la répression et la violation des droits des peuples indigènes orchestrées par le consortium public/privé brésilien Norte Energia, le Gouvernement fédéral, les forces armées et le pouvoir judiciaire, nous croyons que l'occupation indigène qui a paralysé les chantiers de Belo Monte entre le 2 et le 10 mai 2013 a été une victoire historique.

Le Mouvement Xingu Vivo para Sempre réaffirme son appuis à la lutte des peuples indigènes contre les complexes hydroélectriques de Belo Monte, de Tapajós, de Teles Pires et de tous les barrages d’Amazonie. Nous manifestons notre entière solidarité avec les peuples des trois fleuves qui ont occupé Belo Monte pour revendiquer :la paralisation des études et travaux des barrages :

la paralisation des études et travaux des barrages ;

la fin de la violence et la sortie des forces armées des terres indigènes jusqu'à ce que la consultation préalable des populations concernées soit réglementée en accord avec les préceptes du mouvement indigène et que toutes les populations indigènes affectées soient consultées par l’État brésilien.

Nous nous mettons en porte-à-faux avec le refus du Gouvernement fédéral brésilien de répondre à la demande des indigènes occupants d'être écoutés ainsi qu'à l'absence de toute consultation préalable sur chaque mesure légale et administrative prise par l’État brésilien pour barrer les rios Teles Pires, Xingu, Tapajós et tous les autres fleuves amazoniens déjà impactés ou susceptibles d'en affecter les populations.

Nous soulignons le contact malhonnête, invasif et illégal établi avec les indigènes par les agents du gouvernement qui se sont rendus sur les lieux : Estella Libardi, de la FUNAI (Fondation Nationale de l’Indien) d'Altamira ; Avelino Ganzer, du bureau special du secrétariat général de la présidence de la république à Altamira ; Cleide Souza, de la maison du gouvernement à Altamira ; Maria Janete de Carvalho, de la coordination environnementale de la FUNAI de Brasília et Nilton Tubino, coordinateur des mouvements ruraux et territoires du Gouvernement Fédéral.

Ces représentants se sont montrés sur les lieux de l'occupation juste parce que cela a été déterminé par une décision judiciaire. Ils se sont rendus sur le chantier afin d'humilier, offenser, mentir et faire pression sur les indigènes occupants. Aucun d'eux n'ont donné la moindre garantie de soutien aux besoins des malades, des personnes âgées, des femmes et des enfants impliqués dans le conflit et des conditions auxquelles les indigènes ont été soumis lors de l'occupation, afin de défendre leurs droits et ceux des autres peuples. Et surtout, aucun d'eux n'a apporté la moindre réponse aux demandes formulées par les indigènes, ni empêché les actions de répression orchestrées par les forces armées (police militaire) sur les lieux, ni facilité le dialogue avec le gouvernement ou s'engager à ce que les organismes compétants comparaissent sur les lieux pour écouter les indigènes manifestants. De plus, aucun d'eux n'a respecté les engagements de la décision judiciaire de négocier avec les indigènes une sortie pacifique de l'occupation. Cette initiative a toujours été à l'origine des indigènes.

Nous rejetons la présence des forces armées dans le quotidien des peuples indigènes d'Amazonie. Les violences policières et la militarisation des terres indigènes s'est intensifié en 2012 et a été autorisée par le décret 7.957/2013 pour garantir les centrales hydroélectriques dans la région. La police a établi avec les indigènes un style de communication dont elle a le secret : en donnant des informations erronées, en expulsant et entravant la liberté de circulation, en menaçant de faire usage de la force, en pointant des mitraillettes et autres armes et en fonçant à l'aide de 4 x 4 sur des enfants, des femmes, des hommes, des personnes âgées à chaque communiqué. C'est en utilisant de telles méthodes ainsi qu'en interprétant de façon arbitraire les décisions judiciaires que les fonctionnaires de police ont traité l'entrée de journalistes, d'avocats des indigènes et du député fédéral du Front Parlementaire indigène, le Père Ton. Même traitement pour la représentante indigène et vice présidente de la Coordination des Organisations Indigènes de l'Amazonie Brésilienne, Sonia Guajajara ; des agents du DSEI (Département de Santé Spécial des Indigènes) n'a pas reconnu la présence des indigènes du Xingu directement impactés par Belo Monte, mais elle n'a pas écrit dans ses communiqués qu'elle a offert des pots de vin afin de négocier qu'une partie des occupants du Xingu abandonne le chantier. Pendant l'occupation, la nourriture offerte par l'entreprise a rendu les indigènes malades et ils se sont refusé de la consommer. Malgré cela, sur ordre de Norte Energia, les forces armées ont entravé l'accès de la DSEI au chantier ainsi que l'entrée de nourriture. Le communiqué ne dit pas la même chose, la fin de l'occupation par les indigènes à eu lieu parce que Norte Energia a demandé en justice l'évacuation du chantier en autorisant l'usage de la force et la répression policière, faisant fi de la présence de personnes âgées, de femmes et d'enfants et sans écouter les indigènes, et le MPF (Ministère Public Fédéral), la deuxième instance de justice brésilienne.

C'est un autre mensonge de Norte Energia que le consortium entrepreneurial n'a rien à voir avec la revendication de l'occupation indigène. 49 % des actions de Norte Energia appartiennent au groupe Eletrobras, entreprise d’État, qui a demandé à la justice de suspendre toutes les décisions judiciaires qui déterminent la paralisie des travaux jusqu'à ce que la consultation préalable des indigènes soit réalisée – principale revendication des occupants.

Nous dénonçons aussi le probable trafic d'influence dans la relation qui lie Norte Energia à la Police Fédérale d'Altamira, qui fait déjà l'objet d'une enquête. L'avocat de Norte Energia, Felipe Callegaro Pereira Fortes, qui est l'auteur de la demande de dévolution des lieux occupés, est marié à la chef de la Police Fédérale, Anelise Wollinger Koeerich, qui a produit le rapport de la Police Fédérale locale sur l'occupation. La décision du juge Selene de Almeida d'ordonner le retrait des indigènes des chantiers de Norte Energia sous le menace d'une répression policière n'a été rendu possible qu'à cause de ce rapport, ce qui renforce le possible lien et une action conjointe de l'entreprise et de la Police Fédérale locale.

La première instance des justices fédérales et de l’État d'Altamira ont rejeté la demande de Norte Energia et la justice fédérale locale a déterminé que la FUNAI et le MPF (Ministère Public Fédéral) négocient la sortie indigène d'une forme pacifique. Mais Norte Energia a ignoré les décisions et a eu recours au Tribunal Régional Fédéral à Brasília qui, d'une façon insensée, a demandé la réintégration du chantier de Belo Monte autorisant la répression policière.

Notre position aux magistrats de ce pays : ceux qui doivent récupérer les terres conquises du Brésil ce sont nous les peuples indigènes ! Nous avons envahi leur terre et leurs vies, jamais de forme pacifique et avec aucune liste de revendication juste ! Nous sommes ceux qui doivent leur rendre leur territoire, réparer les dommages et demander pardon pour toutes les injustices que nous avons causées jusqu'à présent. C'est pour cela que nous répudions toutes les décisions judiciaires qui ne respectent pas les normes de ce pays afin de garantir la construction de projets grâce à la violence exercée contre notre peuple, nos fleuves et notre forêt. Vous les juges, présidents et ministres des tribunaux, auteurs de ces décisions, vos noms sont déjà gravés dans l'histoire comme responsables d'avoir décrété la mort et la destruction des peuples d'Amazonie.

Face à tous ces mensonges, répression et l'irrespect des droits indigènes pratiqués par Norte Energia, le gouvernement, les forces armées et le pouvoir judiciaire, nous croyons que l'occupation indigène qui a paralysé les chantiers de Belo Monte entre le 2 et le 10 mai 2013 a constitué une victoire historique. Elle fut pacifique, elle a présenté une plateforme de revendications juste, claire et légitime et elle a compté avec une alliance inédite entre les peuples indigènes des rios Tapajós, Teles Pires et Xingu. Le gouvernement s'est refusé à écouter les indigènes. Il a essayé de faire taire ces voix, diffamer et déformer leur lutte, mais il n'y est pas parvenu !

Les occupants indigènes de Belo Monte ont été ovationnés par plus de 5 000 travailleurs qui vivaient sur le chantier pendant l'occupation. Par le biais de la presse ils ont touché la société brésilienne et mondiale, afin que les indigènes soient vus comme des héros qui recevaient et continueront à recevoir des actes de solidarité de partout.

Pour toutes ces raisons, nous convoquons tous les mouvements sociaux et représentations de la société civile brésilienne et mondiale qui croient dans la lutte des peuples indigènes du Brésil et de l'Amazonie de rejoindre cette cause.

Une phase d'occupation est terminée mais la lutte ne fait que commencer !

Publié le 15 mai 2013

Movimento Xingu Vivo para Sempre
Altamira, 14 mai 2013. »

Note : lien vidéo en portugais de l'appel urgent du peuple Munduruku en portugais. http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=pwVicdWLi5g

Source : http://www.xinguvivo.org.br/2013/05/15/nota-de-esclarecimento-e-solidariedade-do-movimento-xingu-vivo-sobre-a-luta-indigena-contra-belo-monte-e-todas-as-barragens-na-panamazonia/

Collectif anarchiste du Haut Fay, 44810 Héric, le jeudi 23 mai 2013

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