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Billet de blog 28 septembre 2012

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Résistance contre le barrage de Belo Monte : les pêcheurs présentent leurs revendications aux représentants du gouvernement brésilien.

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Illustration 1
L'île de la résistance © Movimento Xingu Vivo

Au neuvième jour du conflit des pêcheurs du fleuve Xingu, qui occupent une île proche des travaux du barrage de Belo Monte, des représentants du Ministère de la pêche et du Gouvernement Fédéral brésilien se sont réunis avec des représentants des pêcheurs dans la ville d'Altamira dans l'Etat du Pará. Ont aussi participé à la réunion l'Association des éleveurs et pêcheurs de poissons ornementaux (ACEPOAT) et la Coopérative des pêcheurs et bénéficiaires de la pêche d'Altamira (COOPEBAX).

Les associations de pêcheurs ont rendu aux représentants du Gouvernement Fédéral une liste de revendications dénommée : "Revendications basiques minimums pour l'initiation des accords sur les mouvements sociaux qui utilisent le fleuve Xingu comme activité de subsistance – usagers du fleuve et pêcheurs d'Altamira et de la région". Revendications qui traitent des impacts des travaux de Belo Monte et qui incluent la poursuite du développement des activités de pêche et d'aquaculture du Fleuve Xingu. Dans le rapport que le Gouvernement a nommé d' "audition avec les pêcheurs d'Altamira", les revendications ont été acheminées vers des discussions futures, au moyen de tables de discussions entre le Gouvernement Fédéral et le consortium qui construit le Barrage, Norte Energia et pour connaissance à qui de droit.

"Toutes les questions qui ont attrait aux impacts de Belo Monte sur les pêcheurs et leurs familles auraient dû être discutées avant le début de la construction. Maintenant le Gouvernement et Norte Energia sont en train d'essayer de faire aux pêcheurs ce qu'ils ont fait aux indiens, les tromper pendant que les travaux progressent", dit Antônia Melo, coordinatrice du Mouvement Xingu Vivo.

Illustration 2
Des employés de Norte Energia intimident les pêcheurs en les filmant. © Movimento Xingu Vivo

DRAME DES PÊCHEURS

Les pêcheurs dénoncent le drame qu'ils sont en train de vivre avec la diminution des stocks de poissons après le début de la construction du barrage du fleuve. Ils sont préoccupés par l'avancement accéléré des travaux de la zone de séchage du Pimental, lieu où est en train de se construire le barrage pour dévier le cours du fleuve.

"Maintenant vous venez sur le fleuve et la production que vous faisiez en 3 jours, vous n'arrivez plus à la faire en 8. La population de poisson est en train de diminuer ici. Et le fleuve Xingu, on n'y a plus accès, parce que ce qui n'est pas en zone indigène est déjà saturé de pêcheurs. Et ici le poisson est en train de disparaître. Et les poissons qui meurent, les gens les ramassent et les font disparaitre", dénonce un pêcheur indigène, Cécilio Caiapó. "Nous restons une semaine sur le fleuve et nous ramenons que très peu de poisson à la maison. Qu'allons-nous montrer à notre famille ? Cela veut-il dire que les travaux ne peuvent pas s'arrêter mais que nous pouvons mourir de faim ?" demande t-il. Cecilio affirme que les pêcheurs ne veulent que pouvoir continuer à pêcher, comme ils l'ont fait depuis toujours.

Le pêcheur Lindolfo explique que depuis le début de l'été (en mai de cette année), il a été obligé de dépenser le double d'essence et de temps, afin de réussir à pêcher sur le fleuve Xingu. "Et maintenant, comment vais-je faire ? Car ils sont en train de quasiment enfermer le fleuve dans une zone de séchage", dit Lindolfo.

Entre les revendications discutées lors de la réunion de ce mercredi, les pêcheurs ont exigé une nouvelle évaluation des impacts sur les stocks de poisson au travers d'études réalisées par, entre autres, l'Université Fédérale du Pará sur le traitement de la pêche et de la biomasse, comme subvention d'évaluation du degré d'impacts sur la production de pêche et sur le milieu naturel aujourd'hui.

INTIMIDATION
Au cours des derniers jours, des employés en uniforme du Consortium responsable de la construction du barrage de Belo Monte ont débarqué sur l'île où les pêcheurs ont monté leur campement afin de les filmer en les intimidant. L'île de la résistance, comme elle est appelée par les pêcheurs, n'appartient pas au Consortium.

"Nous sommes très en colère, parce qu'un représentant de Norte Energia aurait pu nous faire une proposition et au lieu de cela ils nous ont envoyé la police la semaine dernière et maintenant des vigiles nous filment sans autorisation", affirme le pêcheur Cecilio, qui accuse les employés de l'entreprise responsable de la construction de Belo Monte d'agir avec l'intention de les intimider et de ne pas respecter le droit à l'image des pêcheurs.

"C'est une forme criminelle d'intimidation des pêcheurs", dit Antônia Mello, du Mouvement Xingu Vivo. Des employés de l'entreprise ont rapporté à quelques pêcheurs, que la proximité de leur campement a forcé Norte Energia à annuler les explosions qui auraient dû avoir lieu au milieu de l'après-midi d'hier.

Publié le 27/09/2012 sur xinguvivo.org.br

Source : http://www.xinguvivo.org.br/2012/09/27/2673/

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