L'Europe du pouvoir de vivre et d'agir

Le Pacte du pouvoir de vivre est un collectif d’organisations de la société civile unies, au niveau national et local, pour porter ensemble des réponses aux enjeux environnementaux, sociaux, économiques et démocratiques. Le Pacte du pouvoir de vivre est composé de plus de 60 membres et près de 40 groupes locaux qui s’appuient sur l’association d’animation du Pacte du pouvoir de vivre pour mener leurs actions tout au long de l’année. La Ligue de l'enseignement est membre fondatrice du Pacte du pouvoir de vivre. Michel Cabirol, président du comité de liaison des Cercles Condorcet, qui représente la Ligue dans ce collectif attire notre attention sur ses propositions "L'Europe du pouvoir de vivre et d'agir": 

Le texte intégral:

L'introduction:

La mandature 2019-2024 a été marquée par des crises qui ont profondément bouleversé les sociétés européennes et leurs institutions.
Elles ont, dans le même temps, permis de remobiliser l’Europe autour d’enjeux communs majeurs, et ouvert ou accentué des fractures sociales, écologiques et démocratiques. Ainsi la crise du Covid-19 a poussé l’Union Européenne à élaborer en un temps record une politique commune en matière de vaccins et ensuite à emprunter ensemble afin de financer un plan de relance ambitieux “Next generation EU”. Face à l’agression de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’Europe a coordonné et impulsé une stratégie pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles russes notamment par le paquet “RePowerEU”. La guerre en Ukraine a également démontré une grande solidarité des États dans le soutien à l’Ukraine comme dans la politique de sanction de la Russie.
Par ailleurs, le Pacte vert européen a constitué un acte fort pour inscrire l’ambition écologique européenne dans le calendrier politique et impulser l’engagement des Etats membres alors même que l’ensemble du continent européen a subi de manière accrue les impacts du changement climatique via des inondations, sécheresses, pics de chaleur et incendies dévastateurs. Premières victimes du changement climatique, les femmes, hommes et enfants en situation de pauvreté ou d’exclusion sociale - menacés de l’être - sont aussi nombreux qu’en 2019. 95 millions de personnes sont ainsi concernées, plaçant l’Europe bien loin de ses objectifs à 2030 dans ce domaine, et près d’un travailleur européen sur dix dispose d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté malgré l’adoption en 2022 de la directive sur les salaires minimums dans l’UE.
Les enjeux du prochain mandat européen sont de taille. Le Pacte Vert doit désormais se concrétiser pour engager l’Europe dans la lutte contre le
changement climatique et la préservation de la biodiversité et protéger les européens des impacts des bouleversements écologiques. Ceci implique un accompagnement massif des ménages, des entreprises, des territoires et donc des moyens financiers accrus et ciblés pour que le surcoût de la transition ne pèse pas sur les plus modestes. Pour le Pacte du Pouvoir de Vivre, trois facteurs majeurs pourraient entrer en opposition à cette ambition : d’une part, des règles budgétaires européennes qui empêcheraient les investissements nécessaires dans notre avenir, d’autre part l’accroissement des inégalités et un niveau de pauvreté important au sein de la population et enfin la montée des extrêmes à droite de l’échiquier politique européen qui entraîne un glissement politique freinant le développement des projets européens, et en particulier du Green Deal.

Se dessine ainsi le risque d’une tension, entre une austérité financière anachronique fragilisant la solidarité en Europe et un discours politique qui oppose certaines catégories d’européens aux enjeux climatiques, dans un populisme court-termiste.
C’est dans ce contexte que le Pacte du Pouvoir de Vivre rassemble ici des propositions démontrant qu’une Europe du pouvoir de vivre et d’agir est possible.