La Grande Parade de Walt Disney réunit six court-métrages produits aux États-Unis entre 1938 et 1939. Le Brave Petit Tailleur est une adaptation du conte de Grimm construite autour du personnage de Mickey (comprenant la première apparition de Minnie).
Dans Scouts marins, Donald Duck emmène ses neveux, Riri, Fifi et Loulou (Huey, Dewey and Louie) pour une balade en mer. 1938 est l'année de la première apparition du personnage de Donald qui tout de suite trouve son public et devient célèbre. L'année suivante, des jouets « Donald » sont d'ores et déjà dans les magasins.

Symphonie d’une cour de ferme montre l’éveil d’une basse-cour en musiques (Beethoven, Chopin, Offenbach,…). C'est le premier Disney à mettre en image des musiques classiques.
Le Vilain Petit Canard reprend un conte de Hans Christian Andersen.
Les deux autres n'étaient pas dans le programme officiel de Cannes 1939, il s'agit de Ferdinand le taureau (l'histoire d'un taureau en Espagne) et de Donald joue au Golf (toujours accompagné de Riri, Fifi et Loulou).
Ce programme veut prolonger l’accueil, en 1937, du long-métrage d’animation Blanche Neige et les Sept Nains, qui a remporté un succès mondial. Avant le travail de Walt Disney, les courts-métrages étaient humoristiques et l'apanage de quelques personnes. Lui, a vu le potentiel de pouvoir raconter des histoires et d'émouvoir le public. Si le public peut rire devant des dessins animés, il doit certainement pouvoir avoir peur et pleurer. C'est tout le succès du premier classique Disney. Les mouvements des personnages sont fluides, les musiques accentuent le propos, l’équipe et les moyens engagées étaient conséquents. Bien que réel succès, la première version en français est vivement critiquée sur la mauvaise qualité du doublage. La Grande Parade de Walt Disney fait donc attention à cette dimension.
Disney reviendra lors de quelques festivals à Cannes. Lors de l'édition de 1946, il présente Wet paint (attention à la peinture), un court-métrage. Puis, en 1947, ce sera Dumbo, qui remporte le Grand Prix - dessins animés. En 1949, Seal Island (L'île aux phoques), de nouveau un court-métrage. Et enfin, en 1954, Les instruments de musique, également un court-métrage.
Mademoiselle et son bébé, est le deuxième film de la firme Disney.
Il traite du sujet sérieux qu'est l'abandon d'un enfant. Polly Parish, une jeune vendeuse dans un magasin de jouet est licenciée à la fin de la période des fêtes. Trainant dans la rue, elle découvre devant un orphelinat un jeune bébé abandonné et rentre pour le confier aux bons soins de l'assistance publique. Les employés, persuadés qu'elle est la mère, lui demandent des explications et vont même jusqu'à aller voir son patron pour qu'elle retrouve son travail et puisse garder son enfant. S'ensuit plusieurs quiproquos et une réelle pression sociale pour qu'elle accepte de garder son enfant. Son patron la menacant de la mettre à la porte si elle l'abandonne à nouveau, Polly n'a d'autre choix que de garder cet enfant. Qu’adviendra-il du bébé et de Polly?

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Bien que le synopsis puisse paraître sombre et traitant de sujets compliqués, c'est une comédie de Noël que propose la RKO. Ce film obtient immédiatement un grand succès et restera aux box-office pendant 6 semaines. Il sera aussi nommé aux Oscars. Film ancré dans la société de son temps (10 ans après le crash), traitant de la misère humaine, de l'abandon d'enfants, il dérive du drame à une comédie sentimentale. Il montre que le jeu de la séduction ne dépend pas des classes sociales. Ginger Rogers y révèle ses talents d'actrice (tout le monde connaissait déjà ses talents de danseuse) et obtiendra ainsi d'autres rôles comme dans Kitty Foyle en 1940, où elle obtient l'Oscar de la meilleure actrice. Ce rôle lui permet de camper une femme moderne, qui travaille, fait face aux défis et arrive à faire changer les choses. C'est par elle que les changements arrivent et que la barrière des classes s'effondrera.
Garson Kanin, le réalisateur n'en est pas à son coup d'essai. Il à déjà écrit plusieurs pièces comiques portant sur la place des femmes dans la société et deviendra le co-scénariste avec Ruth Gordon le scénario de Madame porte la culotte (1949). Enfin, un autre personnage principal dans l'intrigue est intéressant à signaler. Il s'agit de Donald Duck, le jouet vendu par Polly dans le film. Omniprésent, il permettra de résoudre l'intrigue finale. Crédité au générique de fin comme joué par « himself », c'est un beau placement de produit fait par Disney.