Nous nous sommes remémorés dans un billet précédent l’action de grande envergure menée par Aristide Briand pour construire la paix en Europe. Sa personnalité et son œuvre ont inspiré Georges Simenon. Dans un roman intitulé « Le Président », il décrit un ancien président du conseil qui livre un dernier combat face à un politicien douteux. C'est un portrait intimiste du Briand humaniste et patriote.
Le Président: "Nous ne parlons pas de la même Europe".
Agrandissement : Illustration 1
Trois ans après la publication de ce livre, en 1961, le réalisateur Henri Verneuil le transpose à l’écran. Il vient d’obtenir une consécration internationale grâce à « La vache et le prisonnier » dans lequel Fernandel campe un personnage à la fois truculent et émouvant. Tout en reprenant le titre du livre, « Le Président », le film développe des scènes spécifiques. Jean Gabin y déploie tout son talent. Il est magistral dans une scène où il défend une Europe pacifique et dénonce les tentatives hégémoniques de groupes financiers, qui se cachent sous un patriotisme peu convaincant. Il dénonce au passage un colonialisme qui profite à des affairistes et réduit les soldats à de la chair à canons. Cette scène circule beaucoup sur les réseaux sociaux. D’une certaine façon Verneuil anticipe la célèbre phrase que François Mitterrand prononcera plus tard : « La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir ».
Voici cette fameuse scène :
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