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Les Cercles Condorcet

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Billet de blog 25 novembre 2024

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Le Cercle Condorcet de Francfort

Sandrine Gendreau, la présidente, présente le Cercle Francfort.

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Illustration 1

Le Cercle Condorcet de Francfort a été créé en 2021 et a été inspiré par la visite du fondateur du Cercle du Jura, Serge Frémiot, à Francfort. Ce dernier était venu présenter « la filière comté » en français à Francfort. A cette occasion, Serge Frémiot avait également présenté le Cercle du Jura et les thèmes abordés (l’avenir des paysans locaux, la vie d’un directeur de prison, les motards…) suscitant l’intérêt des deux futures fondatrices du Cercle Condorcet de Francfort, Raphaëlle Blomberg et Sandrine Gendreau. Partager des expériences, manger ensemble et se retrouver autour de thèmes simples où chacun peut intervenir et échanger avec l’intervenant d’une manière interactive leur a tout particulièrement plu. En effet, dans le contexte du COVID, elles ont entrevu, dans le projet humaniste porté par Serge Frémiot, une solution pour recréer du lien et de la réalité entre des citoyens autour de sujets transversaux et originaux.

Dans ce cadre, le Cercle de Francfort a privilégié, lors de sa création, la culture comme levier d’éducation populaire, suivant le chemin tracé par Serge Frémiot. Les thèmes choisis, visant avant tout à mettre l’accent sur un sujet à travers l’intervention d’une personne passionnée par une activité (la pêche à la mouche, permettant d’ouvrir sur des questions environnementales) ou un métier (dessinateur, ouvrant sur l’Intelligence Artificielle par exemple).

Afin de permettre la participation d’un public varié, certaines rencontres sont en allemand ou en anglais, même s’il existe un biais « au populaire », puisque la majorité des manifestations se déroulent en français. Cependant, chaque rencontre se déroule dans des lieux publics, est gratuite et se termine en musique, l’accent étant mis sur l’interaction entre les participants afin de « casser » une relation verticale « sachant-apprenant », la limite entre « savoirs ignorés » et « savoirs exposés » (1) tendant à s’effacer. Cette approche est expérimentée à travers des activités ludiques qui ponctuent la soirée. Brougère et Bézille (2) ont d’ailleurs étudié cette caractéristique du jeu en tant que forme d’apprentissage permettant de dépasser la dichotomie classique entre éducation formelle-non formelle qui est également au cœur du projet d’éducation populaire (3) . Dans ce cadre, l’éducation populaire mais aussi le projet humaniste portés par les Cercles sont réinterprétés sous de nouvelles formes.

Enfin, le cadre international du Cercle permet de donner une dimension européenne à chaque rencontre. Là encore, l’expérience est privilégiée à l’approche explicative : par un jeu de comparaison France-Allemagne, chacun partage sa vision, son expérience multiculturelle à travers le prisme du thème général qui est élargi.

(1) Adell, Nicolas. « Chapitre 3 - Savoirs ignorés, savoirs exposés », Anthropologie des savoirs. Sous la direction de Adell Nicolas. Armand Colin, 2011, pp. 109-152

(2) Gilles Brougère et Hélène Bézille, « De l’usage de la notion d’informel dans le champ de l’éducation », Revue française de pédagogie : 

(3) Tanon F. (1997). « Découpage du savoir, apprentissage et transfert de connaissance ». Techniques & culture, n°28, p.65-82.

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