Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Sur la promenade, les touristes n’ont pas encore livré l’ampleur de leur capacité à rendre la mer si lointaine. Seuls quelques commerçants encore à moitié endormis soulèvent le rideau de fer de leur boutique. Le soleil s’ébroue à la lune, donnant peu à peu des couleurs ingénieuses au sable fin de la plage. Elle fait quelques pas. S’arrête un instant. Son cœur va flancher maintenant. Elle le sent. Sa gorge s’assèche et la moiteur de ses mains lui rappelle les angoisses de son enfance. A-t-elle encore le courage de ses désirs ? Dans ses yeux, le passant curieux pourrait distinguer, s'il sait se montrer attentif, cette lueur pâle qui sied si bien aux grandes amoureuses ; discerner ce léger tremblement des lèvres qui lui confère un charme certain mais avoue aussi un profond désarroi. Puis, elle se décide. S’avance. L’homme - est-ce un hasard ? - vient d’arriver. Dans l’ombre allongée du matin, elle s'approche. Mais avant même de rompre le silence, l’homme, d’un geste, l’immobilise. Il parle. Lui parle. - Vous désirez mademoiselle ? - Heu... s’il vous plaît monsieur, je voudrais deux boules à la fraise et au chocolat.
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