La finalité de notre mouvement du 14 novembre 2012, était de faire entendre tant un message quelque peu politique auprès de nos gouvernants, que de se faire connaître auprès de la population. Nos moyens modestes comme nos situations ont été concentrés financièrement dans de l'encre et du papier puis du courant électrique pour faire tourner l'imprimante, la lumière du bureau, l'ordinateur, la machine à café, etc. 1000 tracts ont été distribués au nom de l'unité contre cette Europe au programme plus austéritaire pour les peuples travailleurs et ceux dans le non emploi, que pour sa monnaie sacralisée et ses gros détenteurs. Au nom des collectifs, mouvements et autres organismes de défense des chômeuses-eurs, des précaires de l'emploi, des pauvres toujours plus nombreux ..., c'est auprès de 5000 manifestants-es que nous avons partagé tant nos tracts que nos points de vue convergents. Ce chiffre étant celui des responsables de cette journée de mobilisation sur Bordeaux..., tout ce que je peux vous dire c'est que ce cortège était « impressionnant ». Pourtant c'est pas ma première... ! Alors que certains passants, médusés pour quelques uns..., nous interrogeaient sur le but de cette foule affichant un certain sérieux, l'ambiance n'était pas vraiment à la fête ..., d'autres plus agacés en apparence, tentaient d'éviter nos distributions et sensibilisations cordiales à cette solidarité des peuples européens... ! Près de deux heures de marche sillonnant les rues, boulevards et même un quartier « chic », où cet agacement s'est accru fortement et traduit par certains regards de dédain..., nous ont conduit à terme, à reprendre volontiers rendez-vous pour le 1 décembre. Cet air de reviens-y, ce goût de déjà vu... - l'inverse est plus coutumier mais comme cela, je trouve que ça décrit mieux un trouble ambiant bien palpable - sans pouvoir identifier pourquoi et même comment..., de multiples ressentiments divers, et pour cause...ont su s'assembler au nom d'une vision et d'un projet européen à visage plus humain que cette couronne de plume blanche en toc, ornée d'un rameau d'olivier en toc.
Quelle fut ma surprise de découvrir au milieu de ces rencontres instructives, que ces personnes de tout horizon, des classes populaires à moyenne, ne savaient pas qu'il existe, dans notre pays, des mouvements et militants-es d’organismes comme les notres, défendant les derniers maillons d'une chaîne in-humanisant l’employabilité. Et quelle rage j 'ai ressenti de la part de certains autres manifestants-es, tant envers le gouvernement pour qui leur vote s'est retrouvé, un peu contraint, que pour des syndicats dont parfois les critiques ont été plus virulentes encore que pour les premiers. Pourtant..., des représentants-es et militants-es de syndicats divers comme SUD, la CGT, et autres..., étaient présents-es... Mais l'écoute parfois indiscrète..., j'avoue oui parfois avant d'interrompre les gens pour transmettre mon message, je les laisse parler..., cette oreille bien tendue me laisse à penser que ces bases sont de plus en plus larguées par les décisions de leur chef. Il existe, à mon avis, une plus grande distorsion entre les bases et leurs têtes..., beaucoup plus grande même que ce qu'il est coutumier d'entendre sur les médias de masse. Quoi qu'il en soit..., nous nous sommes fait connaître, et nous avons eu le sentiment d'être bien entendu, accueilli, comme largement compris... Nous avons rempli..., si je puis m'exprimer ainsi..., notre carnet d'adresses... Combien de situations plus dramatiques et variées les unes que les autres avons nous recensées...? A cette heure ci..., ces prises de contact ne justifient pas de réjouissance, si je puis encore dire cela de cette manière optimiste et égoiste quelque part..., d’emballement prématuré. Par contre, une chose est sure, concernant un premier constat à chaud... : il existe un nombre croissant de gens, de familles même..., qui ont des besoins spécifiques auxquels actuellement personne et encore moins l’État ne peuvent répondre convenablement, le problème étant au niveau de ces institutions... Nous ferons de notre mieux pour leur apporter l'aide que l'on pourra, dans la limite de nos moyens..., qui ont une fin... ! Cette fin aboutira lorsque nous arriverons simplement à mettre ces institutions Étatiques, sans prétention aucune ou accusation démesurée bien sur..., devant leurs responsabilités.