Billet de blog 4 janvier 2016

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Le terrorisme et les médias

La notion de terrorisme est indissociable de l’information : si aucun média ne transmet l’information d’un acte terroriste, celui-ci reste inconnu du public. Par Izzy Boucher

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Toutefois ce public, nous, qui demandons ces informations : combien y a-t-il de victimes ? Les forces de l'ordre savent-elles qui sont les terroristes qui ont attaqué ? Pourquoi ont-ils fait cela ? … Autant d'interrogations dont nous attendons des réponses, et vers qui se tournons-nous ? … La télévision, la radio, les réseaux sociaux, les journaux. Bref les médias !

Mais l'on peut se demander si les médias nous informent réellement. Le journalisme a pour but de s’adresser à la raison du lecteur ou du téléspectateur, et de lui fournir des informations, des analyses, des commentaires objectifs, cela avec le souci de décrypter l’actualité pour la rendre compréhensible. Vous avez compris quelque chose le soir du triste vendredi 13 novembre ?! Moi non, j'ai allumé ma télévision et ce que je vois c'est de la panique, des images qui se succèdent, je ne comprends pas, j'ai des informations en bribes, rien de logique ne se crée dans ma tête et c'est normal !

Illustration 1
© Cassandre Thelot

On se retrouve dans une situation où l'on est trop tôt surinformé. Cette surinformation à des effets pervers puisqu’elle mène à la création de mythes, devient source d’une panique générale et entretient une image de terreur. C’est l’effet souhaité par les terroristes quand leurs actions sont médiatisées. Paniquer les populations avec des images choc n’est donc pas utile. Avec cette pratique, les médias servent plus le terrorisme qu’ils ne le desservent, ce qui devrait être l’objectif principal.

De plus le rôle des médias reste ambigu, ils trouvent aussi dans les attentats terroristes une possibilité d’augmenter leur audience et de trouver des scoops. Par exemple, BFM TV était la première chaîne à avoir des journalistes sur les lieux des attentats. On ressent le désir d'être les premiers à en parler, pour que les téléspectateurs restent sur la chaîne qui en parle la première. Avec les images vidéo, les chiffres approximatifs de victimes donnés le soir même des attaques, le terrorisme a encore plus effrayé car il a rendu concrète l’horreur et la peur. L’utilisation d’images pour illustrer l’information augmente les émotions du public et ça ne fait encore qu'empirer les choses ! Je ne dis pas que les médias n'aurait pas dû informer du tout, mais un côté malsain, voyeuriste s'est dégagé de toute cette agitation, de cette envie d'information immédiate, peu fiable et non objective et cela me gêne.

Je reconnais tout de même qu'un média a été essentiel le soir du 13 novembre. Les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, même s’ils ont aussi participé à cette surinformation, ont permis de sauver des blessés, à des citoyens de proposer un abri et un semblant de sentiment de sécurité, de réconfort.

Izzy Boucher, Actu en Rab#, lycée Rabelais, Fontenay-Le Comte (85)

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