Ca y est. Après plusieurs semaines (voire mois) d'attente, elle a fini par accepter. Les portes du sanctuaire sacré vous sont enfin ouvertes, reste à enfiler la capote. Parce que, comme on l'entend si souvent, se protéger est primordial. Une fois cette légère protection en plastique correctement mise, la partie de jambes en l'air peut commencer.
LUI : "Je vais...je vais et je viens, entre tes reins" chantonnait Gainsbourg. Pour une première fois, vous y allez doucement quand même, votre pote vous l'a dit, faudrait pas lui faire mal. Puis...qui sait si vous n'êtes pas un éjaculateur précoce ? Elle a d'abord tressailli, semblant souffrir, puis vos corps se sont assemblés, embrassés. Le mouvement répété procurait un plaisir intense à chacun, même si la jeune demoiselle gémissait. La chaleur et la sueur commençaient à montrer leur visage quand l'orgasme fit son apparition. L'orgasme géant, celui que l'on ne peut même imaginer. Pourtant, vous n'aviez pas démarré depuis très longtemps...mais face à cette poitrine...somptueusement décorée de tétons pointus en cet instant idyllique, accompagnée de son visage hennissant de plaisir, vous n'avez pas pu résister. Vous avez frissonné et ce qui devait arriver arriva. Vous sentez qu'elle désire une sortie prompte de votre part, alors vous vous retirez délicatement et vous allongez à ses côtés, béat. Vous jetez un bref coup d'oeil à votre engin. MERDE. Elle a craqué. Comment était-ce possible ? Pourquoi cela devait-il vous arriver à vous ?
ELLE : Votre amie vous avait menti, ça ne faisait pas si mal que ça et c'était bien plus jouissif qu'elle ne l'avait décrit. Peut-être était-elle gouine après tout, pour déclarer ne pas prendre son pied avec un mec. Aussi, vous aviez sûrement eu de la chance de tomber sur ce type avec qui vous sortez depuis un moment, car il était attentif au plaisir des autres lui. On vous prendrait pour une salope si vous le disiez mais...vous attendiez ce moment avec impatience, enfin, vous aviez découvert cette sensation inoubliable qu'est la fusion des corps. Vous aviez à peine remarquer la mince quantité de sang s'écoulant encore de vos lèvres quand il s'en était dépêtré. Son visage s'était légèrement tordu au moment fatidique. Aviez-vous eu le même aspect un peu laid ? Il n'était plus le temps d'y penser, votre ami semble inquiet, son teint devient blafard. Vous tentez de comprendre ce qui peut bien le mettre dans un tel état et soudain...soudain vous apercevez. Le plastique s'est troué et a permis à ce liquide épais et opaque de s'infiltrer dans vos tendres trompes.
EUX : Vos regards se croisent et vous pensez alors aux mêmes images tandis que votre vue se brouille en raison d'une certaine humidité qui vient la troubler. Tout ne devient que noirceur dans votre tête. Accouchement et vie professionnelle condamnée par l'arrivée prochaine de ce petit spermato. Ou alors avortement et vie marquée à jamais, pour tous les deux. La fille a peur, et s'il s'enfuyait ? S'il la laissait tomber ? Le mec, lui, est perdu. Si elle décidait de garder le bambin ? L'ennui avec la grossesse, c'est que c'est très vite visible. Comment faire passer ça auprès des familles ? Le solide couple revoyait avec horreur la scène précédant la coucherie. Ils étaient allés trop vite. Le plastique avait dû se déchirer avec ses longs ongles. Peut-être n'avaient-ils pas pris la bonne taille... Ils avaient oublié un petit produit qui allait les sauver : la pilule du lendemain. Décidément, la sodomie, c'était plus pratique : aucun risque de se retrouver avec de la marmaille entre les pattes.
Arthur Labarre, l'@nderground, Lycée Jean-Baptiste Say (75).