En effet, début 2014, Bercy avait sorti sa calculette et après une perquisition au siège français de la firme mayo-ketchup les résultats étaient tombés : Ronald aurait, pendant 5 ans, soustrait au calcul de ses impôts une partie (colossale) de son chiffre d’affaire, réalisé dans les restaurants français. Bénéfice total, quelques 2,2 milliards d’euro, soient plusieurs millions par an, s’étaient envolés directement au Luxembourg et/ou en Suisse.
Résultat final… Rien ! Pas de nouvelles depuis cette semaine, où l’on apprenait que la France s’était encore fait rouler de plusieurs centaines de millions d’euros. Le tout servi trop cuit et sans sauce ! Ah non, ça c’est mon repas de ce midi, au temps pour moi.
Aujourd’hui, c’est encore pour un trop (peu) perçu d’impôts que Bruxelles rouvre une enquête sur le roi du big mac, sur une entourloupe bien ficelée (puisqu’en place depuis 2009, d’après Les Echos) qui permettrait à la firme de remplir ses cuves d’euros quand elle inonde de graisses nos artères.
Alors est-il bon de savoir que 3,7 n’est pas le QI de Douglas Goare, le big boss de Ronald en France, mais bien le chiffre d’affaire en milliards réalisé par 13 (oui, treize) employés de la structure basée au Luxembourg (« McD Europe Franchising » nda) ? Le Luxembourg se défend, lui, fermement : « aucun traitement fiscal particulier ou avantage sélectif n'a été octroyé à McDonald’s ». Il reste maintenant aux enquêteurs de faire la lumière sur cette affaire, sans se préoccuper de savoir si les frites sont françaises ou belges, une fois.
Attention tout de même. Le second marché le plus rentable de McDo est une terre d’évasion fiscale pour bien d’autres…
Les géants mondiaux de l’informatique ont, eux aussi, trouvé la bonne sauce pour échapper au fisc. Mais pas de panique, les finances publiques veillent au grain. Après tout, s’il y a bien un organisme en France qui est rarement en retard et dans l’erreur pour demander qu’on lui verse des centimes, c’est bien le Trésor Public.
Mais l’hexagone n’est pas le seul espace où ses grands noms sont traqués : Apple, Google, Fiat ou encore Amazon, tous sont dans le collimateur du Royaume-Unis, de l’Italie mais aussi de l’Australie. Cette fin d’année 2015 connaitra donc une intense collection de redressements fiscaux pour le plus grand plaisir des caisses des Etats.
Yohan Lacroix, ancien du journal Kaboom, lycée Blaise Pascal, Brie-Comte-Robert (77)