Billet de blog 10 décembre 2012

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Être nul en sport pour les nuls

En 1959, le premier haut commissaire à la jeunesse et aux sport Maurice Herzog faisait du Sport une épreuve obligatoire au baccalauréat des lycées. Les humanoïdes comme nous eurent alors l'honneur d'être les premiers cobayes de ce nouvel élan dans la politique sportive française, mais on s'imagine bien que contrairement à nous, ils en ont été dignes. Parce que voilà : Momo est toujours vivant, mais s'il nous avait vus, mes camarades et moi, passer l'épreuve de gymnastique la semaine dernière, je crois qu'il en serait mort …

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En 1959, le premier haut commissaire à la jeunesse et aux sport Maurice Herzog faisait du Sport une épreuve obligatoire au baccalauréat des lycées. Les humanoïdes comme nous eurent alors l'honneur d'être les premiers cobayes de ce nouvel élan dans la politique sportive française, mais on s'imagine bien que contrairement à nous, ils en ont été dignes. Parce que voilà : Momo est toujours vivant, mais s'il nous avait vus, mes camarades et moi, passer l'épreuve de gymnastique la semaine dernière, je crois qu'il en serait mort …

Pour commencer, il vaut mieux savoir que l'enjeu du sport en terminale a légèrement changé : l'objectif ne semble plus être de former des sportifs de haut niveau pour redorer le blason de la France (faut dire que déjà à l'époque on se demande si momo n'avait pas eu un peu la cervelle refroidie par son petit voyage en haut de l'Annapurna), mais plutôt d'essayer vaguement de motiver un troupeau d'adolescents mollassons. Ces derniers sont d'ailleurs plus occupés à chercher le meilleur moyen d'échapper à la terrible séance de torture (c'est fou le nombre de gens qu'ont des problèmes de dos dis-donc ...) qu'à faire des galipettes. D'où mon premier conseil pour être un bon nul en sport : avoir un bon (mauvais) médecin.

Si ce n'est pas le cas, il reste encore de nombreuses possibilités, surtout dans l'hypothèse où vous êtes une demoiselle. En effet dès lors que vous faites partie de la gent féminine, vous bénéficiez d'un étrange atout : votre nullitude en sport se révèlera en fait être au top de la coolitude. Mais attention, pour ça il faut jouer le jeu à fond : oubliez la tenue adaptée, un vieux collant troué et un T-shirt trop grand suffira. Oubliez également tout propos tel que « Cool, on a sport » ou « faudrait peut-être que j'améliore mon enchaînement ». Désormais vous ne pourrez ouvrir la bouche que pour vous plaindre auprès du prof, ou papoter avec votre bestah (en plein milieu du praticable, sinon c'est pas drôle). Si vous êtes de la gent masculine, même si votre nullitude ne pourra jamais atteindre la coolitude, vous pouvez toujours jouer la carte de l'ado surexcité qui tente d'établir un record du nombre de conneries dans l'heure, ou bien celle du littéraire-cynique-bien-au-dessus-de-tout-ça-de-toute-façon.

Bref, être nul en sport, en fait, c'est tout un art. Art dans lequel je suis très mauvaise d'ailleurs, car j'ai un vilain défaut : je suis une vraie nulle en sport. Pendant que le troupeau s'évertue à en faire le minimum, je fais le maximum pour progresser et avoir une note acceptable. Et pendant qu'une bonne part du troupeau présente un enchaînement acceptable à l'épreuve finale... je me plante misérablement, en oubliant une partie de mes éléments. Et le pire dans tout ça les amis, c'est que ce cher momo, celui en l'honneur duquel le gymnase de mon lycée à été nommé …. n'est autre que mon grand oncle ! Qui aurait décidément mieux fait de pas trop la ramener après la conquête de l'Annapurna ...

Pimprenelle

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