Billet de blog 12 juin 2013

Rédaction Lycéenne (avatar)

Rédaction Lycéenne

Abonné·e de Mediapart

La traque

Pour la première fois un de nos rédacteurs s'est lancé dans l'écriture d'une petite nouvelle. A savourer lentement.

Rédaction Lycéenne (avatar)

Rédaction Lycéenne

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour la première fois un de nos rédacteurs s'est lancé dans l'écriture d'une petite nouvelle. A savourer lentement.

Il faisait sombre et il était pressé. Il courait à perdre haleine dans ces bois effrayants. Il se pressait, allant le plus vite possible, cherchant à échapper à ces ombres qui le pourchassaient, inlassablement. Elles étaient plus lentes, mais cent fois plus intelligentes. Il savait qu'elles finiraient par le retrouver, mais il ne put s'empêcher d’espérer qu'elles le laisseraient tranquille. Au loin, il distinguait des cris. Il avait réussi à prendre de l'avance, mais il le savait, plus pour très longtemps. Tôt ou tard, elles le rattraperaient. Tôt ou tard, elles le puniraient. Pourtant, il n'avait rien fait de mal, il s'était comporté exemplairement. Il avait suivi les ordres et s'était contenté d'obéir. Il avait dû se tromper quelque part, mais où ?

La nuit était tombée, et l'obscurité remplit peu à peu les environs. Dans quelques minutes, on n'y verrait plus rien. Il sentait la présence des animaux apeurés autour de lui, car il faut dire, ces pantins à la carrure impressionnante ne passaient pas inaperçus dans la forêt. Il faisait vraiment très sombre maintenant. On n'y voyait plus à deux mètres; il s'en moquait car il y était habitué. Il se heurta à des branchages, mais l'heure n'était plus aux gémissements, il en aurait largement le loisir après qu'ils l'auraient attrapé. Bien qu'il ait mal, son instinct de survie l'emportait sur tout le reste.

Le ciel était d'un bleu très sombre, seules quelques étoiles et une lune pâle éclairait son chemin. Peut-être arrêteraient-elles leur traque, et peut-être la reprendraient-elles le lendemain. Alors il pourrait souffler le temps de quelques heures, avant que ces maudites créatures ne reviennent. Rempli de ce fol espoir, il courut de plus belle. Là ! Une cachette ! Ici, elles auraient du mal à le trouver. Il se terra dans son coin et se fit tout petit. S'il ne bougeait pas trop, elles ne le repéreraient pas. Il attendit quelques minutes et entendit les pas venir, suivis d'appels. Ils hurlaient son nom, sans trouver sa cachette. Pourtant, il les aimait bien, car elles le traitaient avec affection, elles n'étaient pas si méchantes, mais aujourd'hui c'était son jour. Ah ! Si elles pouvaient arrêter de s'acharner sur lui.... La semaine dernière, elles ne l'avaient pas ménagé, il avait mis plusieurs jours à s'en remettre et récupérer son état normal. Aucun carré de peau n'avait été épargné. Cette fois, la punition serait d'autant plus forte puisqu'il avait tenté de leur échapper. Lorsqu'il n'entendit plus aucun bruit, il s'autorisa un mouvement. Un seul. Le dernier. Il entendit les pas revenir. C'est alors qu'une main s'abattit sur lui et qu'il entendit cette phrase, scellant son destin: « Ah, on t'a finalement attrapé, mon gros ! Tu nous auras fait courir, mon chien, mais tu n'échapperas pas à ton bain du dimanche ! »

Noha SANAD, Lycée Français du Caire.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.