Billet de blog 13 janvier 2014

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Entomophagie

"Ah ! Beurk ! c'est dégoûtant !" Dans les quelques secondes qui vous ont suffi à lire cette phrase, quelque part dans le monde, un enfant est mort de faim. Quand vous aurez terminé cet article, une trentaine d'autres l'auront rejoint, tout cela parce qu'ils n'ont pas eu assez à manger.

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Illustration 1
© Wikipedia

"Ah ! Beurk ! c'est dégoûtant !" Dans les quelques secondes qui vous ont suffi à lire cette phrase, quelque part dans le monde, un enfant est mort de faim. Quand vous aurez terminé cet article, une trentaine d'autres l'auront rejoint, tout cela parce qu'ils n'ont pas eu assez à manger.

Si l'alimentation pose déjà problème aujourd'hui, qu'en sera-t-il en 2050, avec 9 milliards d'individus sur la planète ? Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), la demande de protéines va doubler d'ici là. Si on se base sur un régime européen avec de la viande de porc, du bœuf et de la volaille, il sera alors tout bonnement impossible de nourrir correctement tous les humains sur Terre.

L'élevage de bœufs et de porcs est fortement inefficace (il faut 10 kg de nourriture par veau afin de produire 1 kg de viande bovine, tandis qu'avec 10 kg de nourriture pour insecte il est possible d'obtenir 9 kg d'insectes), demande des ressources, prends beaucoup de place (les insectes peuvent s'entasser sans problèmes dans des vivariums ou dans des boites, ce qui rend leur élevage d'autant plus aisé, même en milieu urbain) et est fortement irrespectueux de l'environnement (les rejets de CO2 et de Méthane sont jusqu'à 100 fois plus faible pour les élevages d'insectes que pour les élevages bovins).


Pour que tout le monde soit nourri correctement, nous seront bientôt forcés de changer nos sources de protéines. Pour faire simple, vous avez deux choix : devenir végétalien (car de nombreux végétaux comme les lentilles et les haricots contiennent des protéines) ou alors accepter les insectes comme source de viande. Le chemin que notre société a pris en choisissant le boeuf, le porc et la volaille comme source principale de viande est une grave erreur, et il appartient à notre génération de la corriger.

Illustration 2
© europe-entomophagie.com

J'ai testé pour vous : bon, c'est vrai qu’au début, j'ai eu la même réaction que la majorité des personnes qui s'essaient à l'entomophagie sans aucune phase d'adaptation, je suppose, c'est-à-dire une appréhension (pire que face à un contrôle de maths, c'est dire) lorsque le moment d'avaler ledit insecte est arrivé. Je dois vous avouer avoir d’abord fait semblant de mâcher, dans l'espoir d'éviter de mettre réellement à exécution la lumineuse idée de mon acolyte. Mais à vrai dire, une fois l’hésitation passée, on a juste l'impression de manger des amandes, noisettes ou même pistaches, enfin pas du tout un insecte séché, finalement. On oublie vite la raison pour laquelle on ne voulait pas essayer au début. A ce moment précis, je suppose que vous vous demandez la raison pour laquelle je vous explique tout cela ? Simplement pour vous rappeler que pour la plupart d’entre nous, se nourrir d'insectes s'avèrera être une nécessité dans beaucoup moins de temps que l'on ne pense. Et un problème qui touchera bientôt l'humanité toute entière, mérite qu'on y réfléchisse… 

Louis Hart-Davis et Mélody Robine, L'inébranlable, lycée Edouard Branly, Nogent.

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