Maxime Laulom : « Mr Rousset, vous êtes à l’origine de cette manifestation, quelle était l’idée derrière cette initiative ? »
Alain Rousset : « La Région Aquitaine et l’hebdomadaire Courrier international se sont associés en 2011 pour créer « Les Tribunes de la presse ». Cette rencontre à dimension nationale et destinée au grand public, en particulier les jeunes, s'inscrit dans l'esprit de ce que fut naguère l’Université d’été de la communication de Hourtin : un lieu de débat consacré au monde des médias.
La première édition de ce rendez-vous avait d’ailleurs eu lieu à Arcachon. Elle était consacrée au métier de journaliste et au traitement de l'actualité, en prenant pour exemples emblématiques certains événements récents ou à venir : l’accident nucléaire de Fukushima au Japon, le « printemps arabe », l’élection présidentielle de 2012 aux Etats-Unis…
Durant trois jours, des journalistes français et étrangers, des directeurs de journaux, des dessinateurs de presse, des spécialistes des médias et des dirigeants politiques nationaux venaient témoigner et débattre du traitement de l’information et de l’avenir de la presse. »
M.L. : « La question environnementale est le thème de l'édition 2015, sujet qui prend une importance conséquente en vue de la Cop 21 prévue pour la fin du mois. Qu’attendez-vous de ces 3 jours de débats sur l’environnement ? »
A. Rousset : « Le partenariat entre la Région Aquitaine et les Tribunes de la presse repose sur un simple constat. À l’heure de la globalisation et des échanges rapides et spontanés grâce à l’Internet, il est essentiel d’offrir, en particulier à notre jeunesse – lycéens, étudiants… –, une ouverture sur le monde extérieur en privilégiant le regard de ceux chargés de rendre compte de l’actualité : les journalistes. C’est le rôle des Tribunes de la presse que d’être cette fenêtre sur le monde en mouvement. »
M. L. : « Quels seront les temps forts de cet événement ? Que faudra-il retenir ? »
A. Rousset : « Sans aucun doute, les débats sur ces 3 jours avec des intervenants très brillants. J’ai deux coups de coeur : le prix 2015 de la fondation de l’écologie politique qui sera remis ce vendredi 6 novembre à l’IJBA et pour les dessins de presse au TNBA. La question climatique est une inépuisable source d’inspiration pour les dessinateurs de presse. Les rapports du GIEC, tout comme les sommets dédiés au climat sont autant d’occasions de fustiger le manque de décisions, de mettre en scène des cheminées fumantes ou une planète en surchauffe, ou encore de s’apitoyer sur le sort des ours blancs. »

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M. L. : « Quelles sont les mesures prises en Aquitaine pour la préservation de l’environnement ? »
A. Rousset : « Le changement climatique est une préoccupation ancienne du Conseil régional d’Aquitaine.
En 2012, j’avais demandé à une personnalité scientifique, Hervé Le Treut, de diriger les travaux d’une équipe interdisciplinaire chargée, justement, d’étudier l’impact du changement climatique dans nos territoires. Le résultat de leurs études a donné lieu, l’année suivante, à la publication d’un document remarquable et exhaustif. Largement diffusé, il a nourri maints débats dans nos territoires. Aujourd’hui, il inspire et guide notre action tant il est vrai que le changement climatique ne sera pas sans conséquences pour l’Aquitaine. Autant en anticiper les effets plutôt que les subir !
Mais pour répondre à votre question, les mesures sont impressionnantes. S’agissant de la construction neuve de lycées et des travaux dans les lycées, l’action environnementale a été développée pour répondre à deux objectifs: intégrer une démarche environnementale dans toutes les opérations de construction et de rénovation dans les lycées et réduire de 20% d’ici 2015 par rapport à 2004 les consommations d’énergie et les émissions de co² dans le patrimoine régional et inscrire l’action de la Région dans la perspective d’atteindre le facteur 4 en 2050. Autres exemples, le GIP Littoral qui travaille sur la lutte contre l’érosion du littoral ou les parcs naturels régionaux qui oeuvrent à la préservation de la faune et la flore. Enfin, la mesure la plus flagrante est la politique en faveur des Ter : faire aimer de prendre le train au lieu de sa voiture. »
Maxime Laulom, Pigeon 2 Poche, Lycée Nord Bassin, Andernos (33)