Mais qui sont-ce ? Oui qui sont-ce ces lycéennes et lycéens qui depuis 8 mois alimentent cette édition ? Certains parmi eux se sont livrés pour vous au délicat exercice de l'autoportrait.
Le Pandémonium
ou la vie d'une lycéenne stressée
Deux à trois heures de travail scolaire par jour, sans compter les week-ends. Oui, je passe beaucoup de temps à travailler. En rentrant à dix-huit heures chez moi, je finis souvent mes devoirs et mes révisions vers vingt-deux heures. Le week-end, il est rare que je participe à des fêtes avec des amis, et depuis que je suis arrivée au lycée, je ne connais plus vraiment le sens du mot « télévision ». Dans ma chambre, deux ou trois feuilles sont affichées en période d'examen : mon planning de révisions pour les quatre, six, huit semaines à venir. Pour travailler autant, l'on peut se demander s'il y a une épée de Damoclès au-dessus de ma tête, ou un cadeau à la clef. Pour la plupart des élèves, l'autorité est incarnée par les professeurs, ou les parents, qui tantôt menacent (« La prochaine fois, c'est zéro ! », « Privé de sortie ! »), tantôt promettent (« Si tu as plus de 14 au bac, je t'offre la tablette de tes rêves »). Dans mon cas, la personne qui règne en maître sur ma vie comme Satan règne sur son Pandémonium, n'est autre que … moi. Je suis celle qui me force à faire des programmes, à faire mes devoirs en avance, à commencer à réviser cinquante jours avant le bac. Il n'y a qu'à cause de moi que j'ai mal au ventre quand j'ai une dissertation de philosophie à rendre deux semaines plus tard. Je me mets moi-même ma propre pression. Pourquoi ? Eh bien, je n'en ai pas la moindre idée. J'ai toujours fonctionné comme ça, et je n'ai jamais essayé de changer. Mes parents ne sont pas des Cerbères, bien au contraire. Mais pour certains, ma vie peut sembler un Enfer. Et pourtant …
Oui, je passe beaucoup de temps à travailler. Mais, à côté de ça, je pratique le tir à l'arc et l'escalade, je vais au cinéma ou au restaurant de temps en temps, je participe au journal de mon lycée. Mon travail paye, et grandement : j'ai des résultats qui correspondent à la charge de travail que je m'impose. J'ai des amis proches, un copain (qui, certes, habite à 400 kilomètres de chez moi, mais c'est tout de même une chance qui n'est pas donnée à tout le monde) et un ordinateur pour regarder des séries quand je sature niveau boulot. Des parents chouettes, des frères et sœurs pour me remonter le moral quand ça ne va pas, et du chocolat aussi.
Alors, oui, mon travail scolaire a une grande importance dans ma vie, mais elle est vraiment bien remplie par ailleurs. Et puis franchement, sinon, je m'ennuierais.
Barbaralice