Liberté d’expression et Russie, ça ne colle pas.
Le 17 août dernier, le groupe punk russe des Pussy Riot a été condamné à deux ans de camp de détention pour avoir chanté une prière...disons, un peu particulière, avec des cagoules, dans une cathédrale de Moscou. Une prière appelé “Vierge Marie, mère de Dieu, chasse Poutine”, soit l’actuel président de Russie (si on peut dire président). Tout ça partait d’une bonne intention si on y pense...sauf que Poutine n’a pas vraiment apprécié (tu m’étonnes !). Cependant, la vraie raison évoquée contre les Pussy Riot, c’est celle de “Sacrilège, blasphème et viol des règles de l’Eglise”. Mais encore ?
C’est toujours la même histoire : on revendique la liberté d’expression, et les croyants, eux, revendiquent un certain respect. Mais ici, nuance. La prétendue atteinte à la foi ressemble surtout à un bobard obèse comme l’hypocrisie de Poutine. Il s’agit en fait de donner l’exemple. Mais la Russie est censée être laïque ! En tant que lycéenne française, je regarde mes cours d’histoire (oui ça m’arrive) et je compare au présent : ça fait peur. Des décennies de totalitarisme, pour arriver à ça ? Des listes noires d’artistes censurés, des sondages trafiqués (voire même des élections), des camps de détention - histoire d’évoluer un peu, les goulags, mes amis, c’est dépassé ! Mais il n’y a pas dans cette histoire qu’une histoire de provocation rock...il y a beaucoup plus. Poutine a mis sur le devant de la scène la colère d’une jeunesse qui refuse l’injustice du pouvoir mis en place.
Entre Poutine et Raspoutine, les russes n’ont vraiment pas de chance... (Et comme je revendique la liberté d’expression, cette blague nulle sera sûrement publiée).
Zeugma, rédactrice de Rom'ue-Méninges, journal des lycéens d'Ella Fitzgerald, Vienne 38.