La réalité est là. La consommation de drogue, est un fléau, mais elle est aujourd'hui courante pour de nombreuses personnes en France. Une fois de plus, l'hypocrisie de notre droite entre en jeu quand on commence à parler de salles de consommations supervisées…
Déjà, concrètement, c'est quoi ? Ce sont des infrastructures destinées à l'unique consommation de drogues dures (héroine, crack …) dans un cadre sécurisé. Le but étant d'éviter la contamination par les seringues, de sécuriser les quartiers en concentrant les toxicomanes dans ces salles plutôt qu'ils s'éparpillent dans la rue. Jean-Marc Ayrault a donné son feu vert pour l'ouverture à titre expérimental d'une première salle à Paris. Et là, ca devient du grand n'importe quoi. L'UMP s'insurge, et encore pire le Front National. Je cite Gilbert Collard, député FN, « On n'a qu'à répertorier tous les actes de délinquance auxquels on n'arrive pas à trouver de solution et puis on fait des salles de viol, des salles de crime, des salles de vol ...». Ces salles seraient une incitation et une acceptation à la consommation de drogue. Voilà, le résumé de tous les arguments contre ce projet de loi.
Seulement, on se base sur les faits : plusieurs voisins européens ont mis en place ce système et le résultat est sans appel, notamment en Suisse. Chez nos voisins hélvètes, entre 1991 et 2009, les décès causés par overdose ont été divisé par deux, la dépendance sévère à diminué de 10 000 personnes et on assiste à un recul de 80% dans la mortalité due au sida chez les toxicomanes. Les chiffres parlent d'eux mêmes. L'hypocrisie n'a pas alors lieu d'être, la police doit continuer à lutter contre la criminalité liée à la drogue mais ne peut pas laisser dans l'oubli ces gens qui sont malades (Parce que oui, c'est une maladie). Le rôle de la République est bien de protéger ses citoyens, et on ne peut laisser courir un risque sanitaire via les seringues de transmission du Sida et autres maladies.
Alors, chers députés opposés à ce projet de loi, il faut voir la réalité en face plutôt que de se voiler la face et continuer à penser que la société dans laquelle nous vivons est exempte de défauts. La répression n'est pas la seule arme. La drogue n'est pas qu'un problème d'économie souterraine, c'est surtout un problème humain et il faut le traiter comme tel en prévenant, en aidant et en soutenant des toxicomanes en détresse.
Thibault Lerouge, Le Lycéen Déchaîné