Sentiment d’inquiétude ou alarme qui, lorsqu’il est relatif à l’homme, peut se traduire par un repli sur soi. Force est de constater que ces derniers temps, c’est bien ce sentiment-là qui domine en Europe. Mais la peur de quoi ? De qui ? Décryptage.
Attention danger ! La crise, le chômage, la dette … voilà d’où vient cette inquiétude. Au cours de la riche année électorale écoulée, elle s’est manifestée par le vote des citoyens. La nouvelle tendance politique : l’extrême droite. En particulier dans nos villages où Marine Le Pen, candidate du Front National, est arrivée en tête dès le premier tour. Elle obtient sur l’ensemble du pays 17,9 % des voix, le meilleur score jusqu’à présent pour le mouvement. En Europe, les élections législatives révèlent cette même attirance pour les partis nationalistes : 28,5 % en Autriche ou 19 % en Finlande. Plus alarmant encore, le cas de la Grèce où un parti ouvertement néonazi a récolté 6,9 % des suffrages.
Et le prix est attribué à … l’Union Européenne ! Celle-ci s’est vue décerner le prix Nobel de la Paix 2012 le 12 octobre dernier. Ce qui a suscité de nombreuses controverses. C’est certain, l’U.E. n’est pas près d’obtenir le prix Nobel de l’économie ! Certes, l’Europe aurait « contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l’homme en Europe », comme l’a déclaré le comité Nobel, car c’était son rôle originel. Et pourtant …
Tous aux abris ! On constate un dénigrement de la part des citoyens européens vis-à-vis de l’Union. Ils prêtent une oreille de plus en plus attentive à ceux que l’on nomme les « eurosceptiques », voire les « europhobiques », incarnés par les deux extrêmes politiques. Leur stratégie : désigner un ou des coupables aux maux qui touchent chaque Etat. Ainsi l’ « étranger » revient le plus souvent dans leur discours souverainiste. Pour eux, l’Union Européenne est avant tout l’ouverture des frontières. Il existe aujourd’hui un véritable mouvement de repli sur soi.
Ce contre quoi l’Europe s’est construite au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale est en train de la ronger de l’intérieur.
C’est grave, docteur ? Bien entendu, l’horreur de la Seconde Guerre Mondiale ne va pas ressurgir, même si le schéma semble se répéter. Pourtant, nous ne sommes pas dupes des discours démagogues qui prétendent régler nos problèmes en mettant fin à l’immigration et à la zone euro. Le cas des Pays-Bas est le plus parlant : après avoir mis en difficulté le gouvernement avec le soutien du peuple, Geert Wilders, leader du parti nationaliste néerlandais, s’est pris un sacré revers aux élections législatives. Deux partis pro-européens sont arrivés en tête.
Finalement, si le fonctionnement européen actuel n’est pas probant, celui que l’on nous propose n’est pas vraiment plus convaincant. Avis aux amateurs …
Merry, Lis ! C Teyssier n°18, Lycée Teyssier, Bitche (57).