La COP 21, c'est quoi ?
Du 30 novembre au 11 décembre de cette année, Paris accueillera la COP 21 (ou Paris 2015) . La COP 21, c'est la 21e conférence autour du climat. Les chefs des gouvernements se réunissent pour négocier autour de la préservation de l’environnement. Une grande majorité des pays du monde seront présents. La France a un grand rôle à jouer lors de cette conférence car en plus d'être le pays organisateur, c'est également l'un des pays qui fait le plus d'efforts sur le plan environnemental. C'est Laurent Fabius, le Ministre des Affaires étrangères, qui présidera cette conférence. Il devra essayer de trouver un équilibre entre les intérêts de chaque pays et arriver à un accord.
La destruction de l’environnement, un problème concret
Pour certains politiques et certaines personnes de la société civile, ce n’est pas grave si l’environnement est détruit car les progrès technologiques que l’humanité fait dans le même temps permettent de compenser les pertes environnementales (en créant de la réalité augmenté, des forêts artificielles, etc.). Mais on s’est aperçu que la croissance détruisait la planète sur laquelle nous vivons, car si les forêts disparaissent, il y aura plus de pollution et moins d’oxygène. Le pétrole et le gaz, qui ont mis des millions d’années à se former vont aussi bientôt disparaître (plus de pétrole signifie plus d’énergies actuelles). Cette augmentation du PIB à tout va risque également de provoquer des problèmes pour certaines populations, qui vont être obligées de migrer pour échapper aux catastrophes naturelles et à la montée des eaux. Ces populations qui se déplacent sont en général des populations qui ont déjà peu de moyens. Comme le dit Nicolas Hulot “les conséquences du réchauffement climatique c’est ajouter de l’injustice à l’injustice”. Ces problèmes environnementaux font du climat un bien de luxe. Vous pouvez dire, ce n’est pas mon problème, moi j’habite en France. Mais saviez-vous que ces problèmes nous impactent aussi sans que nous ne nous en rendions compte? La pollution entraîne des problèmes respiratoires et même plus généralement de santé.
Les enjeux de la COP 21
Pour beaucoup d'écologistes et de politiques, cette conférence est un peu celle de la dernière chance. Il faut enfin trouver le moyen d'atteindre une croissance verte, c’est-à-dire l’association d’une croissance continue et de la préservation de l'environnement. La COP21 doit aussi viser un développement durable, c’est-à-dire un développement qui permettra à notre PIB de continuer à augmenter en permettant également aux générations futures d'avoir aussi leur croissance. Pour les écologistes, il faut mettre fin à l’utilisation des énergies non renouvelables (pétrole, charbon, gaz). Au contraire il faut tout faire pour augmenter l’utilisation des énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes, biocarburants, etc.). Les gouvernants doivent trouver des solutions pour que le réchauffement climatique soit au maximum de deux degrés sur toute la planète, car c’est le moyen d’avoir quelques résultats tout en contentant les géants économiques du monde et les pays émergeants. L’objectif est aussi d’arriver à un accord juste et équitable, c’est le pilier social du développement durable. Les états providence, comme l’Etat français font tout pour rentrer dans ce pilier, en réduisant les inégalités et en s’occupant de la santé des habitants. Mais surtout, le plus grand objectif de la COP 21 est de trouver une continuité pour le protocole de Kyoto, en vigueur depuis 2005 et qui a prit fin en 2012.
Des engagements prévus qui restent insuffisant
Pour le moment, avec les efforts actuels, cet objectif ne serait pas atteint avant 2050. Selon l'ONU, sur les 195 pays qui doivent prendre des décisions lors de la COP 21 et faire des efforts sur leur propre territoire, seulement 146 ont rendu un rapport prévoyant leur niveau d'effort sur le plan environnemental dans les années à venir au 1er octobre. Avec ces 146 pays, on ne couvre que 86 % des émissions de gaz. Mais qui peut aider à faire prendre ces décisions ? Nous avons tous notre rôle à jouer dans la diminution de la pollution sur la planète. Et cela passe par des petites actions de tous les jours (éteindre les lumières en sortant d’une pièce, ne pas ouvrir les fenêtres avec les radiateurs allumés, trier correctement nos déchets). Mais on peut aussi éviter de rafraîchir toutes les 15 secondes notre fil d’actualité Facebook car la consommation internet dans le monde tous les jours est égale à 2 aller-retours Paris-New York par an et par français. On peut également signer la pétition de Nicolas Hulot pour montrer à nos hommes et femmes politiques que nous aussi on veut faire bouger les choses.
Le programme de Nicolas Hulot, un programme réalisable ?
Mais le programme de Nicolas Hulot n’est malgré tout pas parfait et comporte quelques points loin d’être réalisables. En effet, il veut augmenter de façon massive la démocratie participative, où chaque citoyen participe aux décisions, sans l’intervention des représentants. Mais le problème, avec cette démocratie, c’est que l’on risque des débats interminables. Il veut aussi généraliser les débats citoyens mondiaux. Encore faudrait-il savoir qui y irait. Tous les citoyens ? Dans ce cas-là c’est impossible. Des représentants ? Alors autant rester dans le système actuel. Par ailleurs, si par miracle, on arrivait à le mettre en place, les quelques expériences de démocratie participative (comme le budget participatif de Paris) montrent que la participation est loin d’être suffisante. Mais surtout, le point principal des mesures que veut mettre en place Nicolas Hulot est la remise de la finance au service des êtres humains. Pour lui, qui est altermondialiste (en partie opposé à la mondialisation), l’économie a pris le pas sur l’humain, aujourd’hui, on pense trop à accumuler de l’argent et pas assez aux efforts que doit fournir le travailleur pour le faire. Pour cela, il propose de donner des règles plus strictes au monde de la finance mais également aux grandes multinationales. Mais cela demanderait des moyens colossaux, autant en hommes pour surveiller le respect des règles, qu’en moyens financiers surtout quand on pense que certaines de ces multinationales ont un chiffre d’affaire annuel aussi grand que le PIB de certains pays développés. C’est donc un programme réalisable, mais seulement en partie car, actuellement, les pays n’ont pas le pouvoir de mettre en place certaines mesures. En particulier celles qui s’attaquent aux grandes entreprises mondiales.
Maëllen Gerbaud, Actu en Rab#, lycée Rabelais, Fontenay-Le Comte (85)