Hier, j’ai dansé. Dansé, dansé, dansé jusqu’à en oublier que mes pieds me faisaient mal. Dansé jusqu’à oublier ce poids dans mon cœur. Pour la première fois depuis quelques jours j’ai souri. Par C.S
Pour la première fois depuis quelques jours j’ai arrêté de penser. Les images diffusées dans les journaux ont arrêté de tourner dans ma tête. Les sirènes ne retentissaient plus. J’étais de nouveau jeune et insouciante. « Je suis venue, j’ai vu, j’ai vécu », pourrais-je dire. Car oui, hier soir, je me sentais vivante, je renaissais. Hier soir, j’ai retrouvé la flamme qui m’animait. Hier soir, j’ai cru en la beauté de l’humanité. Hier, on m’a redonné du courage. Aujourd’hui, je me sens capable de tout affronter. Aujourd’hui, j’ai moins peur. Aujourd’hui, je veux me battre, avec mes armes : les mots. Parce qu’hier, j’ai dansé. J’ai dansé, pour moi, mais pour eux aussi. J’ai dansé pour oublier, mais aussi pour mieux me souvenir. Pour me souvenir de ces gens qui étaient sortis pour s’amuser, pour rire et pour danser. Pour me souvenir qu’il faut continuer de s’amuser, de rire et de danser. Pour ne pas les laisser gagner.
C.S, ancienne du journal Les Mots nécessaires, lycée Claude Monet, Paris (75)