Mais qui sont-ce ? Oui qui sont-ce ces lycéennes et lycéens qui depuis 8 mois alimentent cette édition ? Certains parmi eux se sont livrés pour vous au délicat exercice de l'autoportrait.
Parfois, je me demande ce que j'aurais été si je n'avais pas été moi. J'imagine une seconde ma vie si j'avais été un enfant né au Nigeria. Alors je me dis que dans tous les cas, même si je n'avais pas été moi, j'aurais quand même moi, mais un autre moi ! Et puis ma mère me dit d'arrêter de me faire des films, et de penser à appeler ma grand-mère pour son anniversaire.
J'aime bien ma mère. Je sais pas comment elle a fait, mais elle m'a bien élevé. Elle m'a fait comprendre que c'était ridicule de passer sa vie à la gagner. Du coup, je me dis que je serais pas spécialement plus heureux si jamais je gagnais à Euro Millions. Ça fait bizarre, parfois. Mais bon, pour m'en remettre, je suis anarcho-libéral, et ça fait du bien. J'aime bien laisser les gens faire ce qu'ils veulent. Et je suis plutôt un optimiste en fait : je pense que dans la vie, on a ce qu'on veut, pas ce qu'on mérite. Du coup, je pense que l'homme connaît deux grands drames : avoir ce qu'il veut, et avoir ce qu'il ne veut pas.
Je crois que plus je grandis, plus je m'aperçois que je suis libre de faire ce que je veux. En primaire, je faisais comme tous les enfants de primaire : je jouais au foot à la récré avec mon groupe de copains. Au collège, j'étais con. Mais de toute façon, comme tout les autres autour de moi l'étaient aussi, personne n'y voyait un problème. Au lycée, ce fut un grand choc : j'étais condamné à être libre. Résultat, j'ai régressé à l'état de mollusque pendant tout une année (mais quelle année !), avant de décider de faire des trucs par moi-même. J'étais, et je suis toujours, un maître de la procrastination. J'expliquerai bien comment faire maintenant, mais bon, il reste d'autres paragraphes, je pourrais le faire après....
Je pense que je tiens cette aptitude de mon père. C'est aussi lui qui m'a donné ce côté intello, et une propension à transpirer surhumaine. J'assume les deux. C'est un peu ça qui me guide dans mes études, la passion pour la connaissance (ce n'est donc pas la sueur, malheureusement). Et puis, il faut avouer qu'on peut souvent se la péter en étalant sa science : hé oui, une droite de l'espace n'a pas d'équation cartésienne. C'est aussi pour ça que l'année prochaine, je meurs. Je passe de vie à prépa, dans l'espérance de pouvoir devenir un jour professeur, et de transmettre à mon tour le savoir que l'on m'a enseigné (c'est beau, tout ça).
Mon rêve, ce serait de pouvoir donner des conférences dans des universités à l'étranger, un peu comme Nicolas Sarkozy. J'ai toujours aimé l'étranger. Et l'Etranger, aussi. Tout ce qui n'est pas moi m'intéresse. C'est sans doute pour cette raison que j'écoute toujours plein de musiques différentes. Ou c'est peut-être juste mon frère qui m'a lavé le cerveau à coup de Biatlesses. Il est plutôt sympa aussi, mon grand frère : à 22 ans, il m'a en même montré le chemin et placé la barre très haut. Il faudra que je travaille mon saut à la perche.
D'ailleurs, le saut à la perche, c'est une très mauvaise métaphore pour illustrer mon rapport avec les autres. En fait, on me trouve assez drôle, pas trop bête, souvent cynique, et parfois hautain. Peut-être qu'en haut de ma perche, je donne l'impression d'être supérieur aux autres... Récemment, j'en viens à me demander si ce n'est pas les autres qui se trouvent inférieurs. M'enfin. J'ai quelques amis chers, donc pas mal que je fréquente au lycée. Même si parfois, j'ai l'impression de jouer dans Rencontres du Troisième Type, tant ils sont connectés télépathiquement entre eux, et pas avec moi. Mais c'est aussi ce qui fait qu'ils resteront des grands amis pour moi.
Finalement, je pense qu'il faut être sincère avec soi-même : je suis très égocentrique, et non égoïste. Je considère que seul moi suis à même de décider pour moi. Et ce n'est pas de l'égoïsme, dans le sens où je pense que chacun devrait faire de même. Ce qui fait pas mal de narcissisme, en fait. Longtemps, je me suis demandé si j'étais capable d'aimer quelqu'un d'autre que moi-même. Maintenant je me demande si autrui est capable d'aimer quelqu'un d'autre que lui-même. Ce qui fait une réponse pour deux questions. Enfin, dans la vie, l'important, ce n'est pas d'avoir les bonnes réponses, c'est de se poser les bonnes questions.
Possomus
PS : Sinon j'ai 17ans, et je fais du piano et du judo aussi.