Mais qui sont-ce ? Oui qui sont-ce ces lycéennes et lycéens qui depuis 8 mois alimentent cette édition ? Certains parmi eux se sont livrés pour vous au délicat exercice de l'autoportrait.
Ils ont bon dos les clichés de la prépa : je ne vivrais que pour les maths, la physique et la chimie. « Quant au reste, tu l’oublies, tout simplement. » FAUX … Enfin … Difficile de leur donner tort, alors que chaque soir, du lundi au vendredi, j’entre dans ma chambre à dix-neuf heures avec pour seuls compagnons de route, classeurs, devoirs à la maison et autres colles à venir. Et tout ça pour quoi ? Croupir deux années en cellule, se couper du monde pour ensuite « gagner un max », comme diraient nos profs. A quoi bon … Je ne rêve pas d’une telle vie, j’ai envie de vivre ma vie.
A quoi se résume ma vie, me direz-vous ? A une éternelle insatisfaction qui me pousse à une quête incessante : toujours plus de réussite. Recevoir sa copie en lisant rang : 2/43 et c’est le drame. Ma chance et ma force : j’ai une soif immuable d’apprendre. Découvrir, s’interroger au quotidien, être curieux, c’est ma marque de fabrique, même si certains pâtissent d’ailleurs parfois de mon état d’esprit pédant : en effet, j’éprouve un plaisir certain à étaler ma science, mais je n’ignore pas pour autant ce qu’a dire autrui, notamment quand je n’ai aucune prédisposition dans son domaine.
C’est le lycée qui m’a offert la possibilité de grandir, de m’épanouir et de devenir celui que je suis. En franchissant son seuil, j’ai pu lire Liberté sur le paillasson et ainsi comprendre que j’avais aussi mon rôle à y jouer. En plus de t’apporter reconnaissance et fierté à mes professeurs, dont je suis toujours très proche, grâce à mes honorables résultats, j’ai plaisir à m’engager. Impossible de trouver un instant de répit, en tant que rédacteur et maquettiste émérite du journal Lis ! C Teyssier, élu lycéen et autres clubs. Et ça paye, j’en récolte encore les fruits aujourd’hui. Être enfin soi, se sentir enfin utile, voir naître des projets pour les concrétiser, découvrir que son journal lycéen se voit attribuer le prix Varenne, exploser les compteurs au bac sont parmi mes plus grandes fiertés.
Pourtant, au sommet du podium, trônent les quelques compagnons qui m’entourent depuis toutes ces années. Des parents, qui m’encouragent depuis mes débuts, des amis proches avec lesquels on rit, déconne comme au premier jour et que jamais je ne pourrais oublier, d’autres qui m’aident à décompresser en prépa et surtout une petite amie, que la presse jeune m’a apportée sur un plateau d’argent, pour apporter la civilisation, de nouvelles connaissances, la douceur de l’amour dans mon univers rustique et germanique.
Certains aiment étaler leur vie. Pas moi, pas à n’importe qui. Je n’éprouve aucun plaisir à user de l’hypocrisie – si quelqu’un daigne bien s’intéresser à moi, il n’y trouvera que moi seul et non un quelconque artifice. C’est sans doute pour ça que je ne recherche pas tant la popularité qu’une simple reconnaissance. Surtout quand l’on découvre que vous venez de lire l’autoportrait d’un infâme individu qui compte bien régner en maître sur le monde d’ici peu. Maintenant tremblez, mes petits !
Vince