« Réponse » aux commentaires, semblent-ils, outrés par le récit ironique d’une demoiselle nouvellement lycéenne. Alors, voici, sans ironie aucune. Parce qu’on ne peut manifestement pas rire de tout. Parce qu’on n’est pas tous les mêmes.
Il y a ceux qui aiment l’école. Parce que l’école, c’est cool. Parce qu’il y a les amis. Parce qu’il n’y a pas de parents. Parce que les profs sont gentils. Ou pour toute autre raison. Il y a ceux qui n’aiment pas l’école. Parce que l’école, ça colle. Parce que, quand il n’y en a plus, il y en a encore, avec les devoirs. Parce qu’il faut se lever tôt. Parce qu’il faut réfléchir. Parce qu’on s’ennuie. Parce que les profs sont méchants. Ou même sans raison. Et il y a les autres. Parce qu’en réalité, ce n’est ni tout blanc ni tout noir.
De la sixième à la troisième, je ne me souviens pas avoir eu à tuer l’ennui. En revanche en première, j’ai dû m’endormir une fois. Et pourtant, j’ai songé à rater mon bac pour rester au lycée encore un peu … Durant tout mon parcours dans le secondaire, j’ai subi des matières auxquelles j’ai l’impression d’avoir tout juste survécu … et j’en ai vécu d’autres, presque avec ravissement. Et j’ai déjà choisi une option pour son professeur … deux fois. Parce que c’est ça. C’est ce que vous semblez ne pas comprendre … L’enseignement, c’est de l’humain. Les élèves, les profs, tous, sont des humains. Avec des sentiments, et tout, oui, oui.
Des sentiments, oui … Parce qu’ils nous ont touchés : le prof qui a annoncé au conseil de classe qu’avec nous c’était « deux heures de bonheur par semaine » ; et celui qui, des années plus tard nous considère encore comme sa plus belle classe. Parce qu’elles m’ont fait de la peine : cette prof, réellement passionnée, qui n’a pu que constater, impuissante, le désintérêt quasi-total des élèves pour sa matière … ; et celle qui, trop gentille, s’est grossièrement faite piétiner. Parce qu’ils nous ont laissés indifférents : ce prof qui a admis ne venir que pour toucher son salaire ; et celui qui a cru que nous n’étions capables de rien. Et parce que j’ai aimé : ce prof-là, ses blagues àlacon, son sourire sadique, et les mauvaises notes qu’il me mettait, et surtout, l’humain qu’il était.
Alors ? En somme ? Que ce soit le collège, le lycée, ou peu importe le niveau. Ce n’est qu’une microsociété. Il y a des fumiers partout, mais des gens géniaux, surtout …
Roberto