Billet de blog 28 mai 2013

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Autoportrait : Pimprenelle

Mais qui sont-ce ? Oui qui sont-ce ces lycéennes et lycéens qui depuis 8 mois alimentent cette édition ? Certains parmi eux se sont livrés pour vous au délicat exercice de l'autoportrait.

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Mais qui sont-ce ? Oui qui sont-ce ces lycéennes et lycéens qui depuis 8 mois alimentent cette édition ? Certains parmi eux se sont livrés pour vous au délicat exercice de l'autoportrait.

Je ne suis jamais satisfaite. J'en veux toujours plus : toujours plus d'amis, toujours plus d'activités, toujours plus de réussite. C'est humain, me dira-t-on... Oui mais moi, c'est ce qui me définit.

C'est sûrement pour ça que depuis des années, j'essaie de rencontrer des gens. J'ai plein d'amis, pourtant. Trois avec qui j'ai passé toute mon enfance. Même âge, mêmes vacances, mêmes délires, mais des chemins différents. Une avec qui j'ai passé toute mon adolescence. Même classe, même collège, même lycée, mêmes notes, mêmes potes... On se dit tout, on rit de tout, on partage tout – sauf nos copains. Et puis il y a les autres : des bouffées d'air frais. Ces gens éparpillés un peu partout, que j'essaie d'accrocher mais que je ne fixe pas tout le temps.

C'est surement pour ça que j'ai toujours été une bonne élève. Pas une élève brillante, mais les profs m'aiment bien, j'aime bien les profs, alors je travaille. Surtout pour eux, un peu pour moi, et en partie pour mes parents, parce qu'ils me donnent beaucoup. Du coup j'ai 16, le plus souvent. Je me laisse inconsciemment une marge de non satisfaction… pour pouvoir toujours faire plus. Aussi, je pleure facilement : une note décevante, un contrôle trop stressant... Je ne peux pas me cacher, parce que ça me fait des tâches rouges sur tout le visage pendant une heure ou deux, et ça je ne contrôle pas...

C'est sûrement pour ça aussi que je suis une excellente maquettiste, une bonne rédactrice, et une rédac-chef tyrannique. J'aime les maquettes propres, les articles bien écrits, les mots qui vont bien, les gens sur qui on peut compter et qui se plaignent rarement. Je peux passer une heure sur une seule phrase, juste pour trouver la consonance parfaite. Je voudrais pouvoir tout contrôler mais je m'en empêche, parce que c'est pas très drôle toute seule... Alors je compense, en ne lâchant jamais rien, ni personne : à défaut de pouvoir compter sur les autres, on peut compter sur moi.

C'est en partie pour ça que j'aime autant m'investir. Au sein du lycée, d'abord, par le journal, et plus généralement, au sein de la presse jeune. Je lui dois tout. Ma vie sociale (au moins mon copain), mon envie de rire et de faire rire, mon envie d'écrire et de m'exprimer, de comprendre, de me bouger, de sortir de ma coquille. J'ai l'impression d'être utile, si ce n'est pour les autres, au moins pour moi-même. Dans ce domaine, je sais que je peux toujours faire plus, ça me rassure, et surtout ça m'évite de m'ennuyer. Ça me rend un peu hyperactive aussi : je ne sais plus me concentrer plus deux minutes, mais c'est le prix à payer pour ne pas être comme tout le monde...

C'est pour ça, enfin, que j'ai le symptôme du « C'était mieux avant ». Cette impression d'avoir déjà tout raté avant même d'arriver. Et aussi que derrière moi, tout s'écroule. J'aurais tout donné pour être née juste 5 ans plus tôt, tout en sachant pertinemment que ça n'aurait rien changé. N'empêche que. C'était mieux avant, non ?

Pimprenelle

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