Ah, la philosophie… Cette matière atypique que tout lycéen normalement constitué redoute ! Si pour la plupart d’entre nous elle débarque en terminale, d’autres ont la chance d’en avoir un aperçu en (avant) première.
Et oui, je suis moi-même passée par là. Dans mon lycée les petits littéraires en herbe ont la joie d’être « initiés » à la philosophie une heure par semaine. Découvrir les racines de la philo, en étudier les bases et voir à peu près ce en quoi ça consiste, voilà ce dont il s’agit en première. Beaucoup d’écriture, de recherches sur internet, rien de vraiment très appliqué. Grosso modo, la philo en première reste dérisoire.
C’est en terminale que les choses sérieuses commencent. Aristote, Platon, Descartes, Kant, et autres monsieurs un peu dérangés… Qu’est-ce qui a bien pu leur passer par la tête à ceux-là ? Aux deux ou trois premiers cours de philosophie, lorsqu’on découvre la « vraie » philo, on ne va pas se mentir les amis, on se demande tous : « MAIS COMMENT ON VA FAIRE ?!? ». On s’imagine déjà avec notre zéro pointé au bac. On imagine même comment on va annoncer la nouvelle aux parents : « papa, maman, j’ai loupé mon bac, de philo ».
Pris de panique, on avance petit à petit dans le (long) programme, dans la lecture des textes, dans la découverte des thèses d’auteurs. Et plus le temps passe, plus tout ça prend un sens. Les cours deviennent alors de plus en plus intéressants. C’est là où l’on peut mettre une définition exacte sur des notions que l’on emploie au quotidien et qu’on pense connaître. Oui, je dis bien que l’on pense connaître. Tenez par exemple, l’amour. En théorie, tout le monde sait ce que c’est l’amour. Mais si je vous demande, là tout de suite, de me donner une définition exacte, sauriez-vous trouver les mots justes pour l’expliquer ? Voilà un exemple parmi tant d’autres de ce qui est étudié en cours de philo.
Bon, même si c’est beau tout ça, il ne faut pas prendre tout pour acquis : la difficulté est bien là. C’est un apprentissage si différent, si particulier que ça en devient plus difficile que le reste. En fin de compte, en philo, on étudie tout simplement la vie. La nature humaine. Le fond concret de tout ce qui est abstrait. Donc chers élèves, n’ayez crainte : avec une bonne concentration et un (énorme) investissement, tout le monde peut réussir en philo !
Léonie Tocqueville, Le Héron Déplumé, Lycée Rosa Parks, 91230 Montgeron.