Billet de blog 29 octobre 2012

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La morale d'élite

« Il existe une sorte d’homme toujours en avance sur ses excréments. » philosophait René char dans ses Feuillets d’Hypnos. Suite à mon retour de Marrakech et à mes retrouvailles avec le monde occidental, je me suis aperçu à quel point sa parole était juste. Cette dernière était, en fait, la description parfaite de « l’homme moderne » — du moins celui se qualifiant comme tel. La vision que l’on peut avoir de l’homme occidental est certes absurde — et j’entends par là une absurdité de la nature —, mais cette vision s’amplifie une fois qu’a eu lieu une confrontation avec le monde oriental.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Il existe une sorte d’homme toujours en avance sur ses excréments. » philosophait René char dans ses Feuillets d’Hypnos. Suite à mon retour de Marrakech et à mes retrouvailles avec le monde occidental, je me suis aperçu à quel point sa parole était juste. Cette dernière était, en fait, la description parfaite de « l’homme moderne » — du moins celui se qualifiant comme tel. La vision que l’on peut avoir de l’homme occidental est certes absurde — et j’entends par là une absurdité de la nature —, mais cette vision s’amplifie une fois qu’a eu lieu une confrontation avec le monde oriental.

L’homme occidental est vulgaire, grotesque, égoïste ; en bref, il réunit tout ce que la Bible a pu nommer le péché. Au contraire, l’homme oriental — et c’est de là qu’il diffère de « l’homme moderne » — évolue dans une existence prônant l’entraide et la solidarité. Pour lui, le temps n’est pas une contrainte, il est un avantage. La joie est le leitmotiv de sa vie. Contrairement à un occidental, il ne s’est pas reclus sur lui-même sous prétexte de sécurité, mais vit dans une société où le partage fait partie des principaux points du code moral. Il ne subit pas l’angoisse d’une concurrence insoutenable que le capitaliste s’est infligé. Mais il vit dans le dénuement et, paradoxalement, ceci s’avère être une des sources de sa joie.

L’homme capitaliste est envahi de matériel. Il ne sait qu’en faire, et pourtant il en redemande. Les sociologues ont nommé ce phénomène la surconsommation. Celle-ci fait la plus grande richesse de certains, qui ne manquent pas de spéculer pour ensuite consommer plus encore, mais elle fait également plonger d’autres dans la plus extrême pauvreté, du fait du système élitiste ou des dettes accumulées, principale conséquence de la surconsommation.

L’homme oriental a majoritairement échappé au carcan du consommateur - bien que le monde occidental s’efforce d’introduire sa politique dans les pays orientaux. Il ne souhaite pas posséder. La propriété privée reste un principe des occidentaux. À l’inverse, les orientaux ne souhaitent pas accumuler leurs biens ; leur dénuement est source de joie. Ils se contentent du peu qu’ils possèdent et se satisfont dans l’échange social, affectif. Dans les pays orientaux, l’étranger est accueilli les bras ouverts, alors qu’il se voit refuser le couvert en Occident. Et c’est sur ce point que l’individualisme de l’occidental se manifeste. 

L’évolution de la société occidentale s’est faite dans un climat de peur où l’insécurité est la hantise de « l’homme moderne ». Tous les moyens ont été mis en œuvre afin d’assurer la sécurité ; au point d’affirmer à la population que le moyen de prendre le moins de risques  était de rester enfermé chez soi. C’est ainsi que l’homme occidental a refusé tout contact social et s’est replié sur lui-même. Pour ce dernier, une personne lui demandant un renseignement dans la rue est un agresseur, une personne souhaitant entrer en contact avec lui s’appelle un harceleur, etc. Les hommes politiques de cette société ont d’ailleurs compris que la sécurité était la plus grande convoitise de leurs citoyens. Les voici alors, ces hommes assoiffés de pouvoir, clamant que le danger n’a jamais été aussi grand que dans leur république. Ils promettent ensuite de rétablir la loi et l’ordre afin que chacun puisse se sentir chez soi — et non dans la rue — en sécurité.

À l’antagonisme de cette société se trouve le monde oriental. La population de cet autre monde vit au jour le jour et le danger, l’insécurité ne sont que des aléas de la vie, nécessaires à l’existence. Le foyer n’est destiné qu’à être un abri pour la nuit ; la vie se fait dans la rue. Ce ne sont pas les principes, les conventions, les règles d’un code moral préétabli qui dictent le déroulement de cette société, mais les sentiments, une intuition de partage, d’aller vers l’autre qui n’existe certes pas en Occident.

La liste des différences est si longue que je ne pourrai détailler en quelques lignes les raisons qui me font préférer le monde oriental au monde occidental. Néanmoins, j’espère que ces arguments ont éveillé en vous la curiosité d’explorer la richesse de l’Orient. 

NB :  Les personnes visées dans cet article ne sont, en aucun cas, des cas particuliers mais une considération générale d’une masse sociale.

Pablo Barnier-Khawam, Le Peuplier, Lycée Jean-Baptiste Dumas, 30100 Alès.

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