Ce n'est pas courant d'entrer au Louvre de son vivant, surtout quand on est un compositeur. C'est pourtant le cas de Pierre Boulez, auquel le musée consacre une exposition du 6 novembre au 9 février. Il donnera également dix concerts du 11 novembre au 2 décembre dans l'auditorium et sous la pyramide.
Dès samedi, un colloque ouvre l'hommage autour du thème de l'inachevé en art. Il reprend le thème choisi par Boulez lui-même dans l'exposition intitulée "Œuvre: Fragment", c'est-à-dire comment des motifs recombinés sont, depuis les romantiques, un élément majeur de la modernité. Quatre thèmes organisent cette lecture croisée des oeuvres graphiques, littéraires et musicales des XIXe et XXe siècles: "esquisse et aboutissement", "le fragment et le tout", "filiation et rupture" et "l’œuvre en suspens".

Le parcours fait se répondre des dessins et des tableaux deDelacroix, Ingres, Degas, Cézanne, Kandinsky, Picasso, Brancusi, Giacometti, des partitions de Webern, Bartók, Varèse, Berio et des textes de Mallarmé. La BNF a même prêté les esquisses de Stravinsky.
Le 11 novembre, un concert déambulatoire sera organisé dans le musée. Le 2 décembre, Pierre Boulez dirigera l'Orchestre de Paris sous la pyramide pour une représentation gratuite de L'Oiseau de feu (voir le dossier pédagogique).
"Il m'est de plus en plus apparu, au fur et à mesure de ma propre évolution, qu'une certaine forme de modernité consistait à abolir la frontière entre l'inachevé et le fini, que l'œuvre ne pouvait être, d'une certain façon, que fragment d'un grand œuvre imaginaire, virtuel, dont nous ne connaîtrions ni l'origine ni la fin", disait-il en 2007