Suite de la présentation du Livre de Jacques Sapir, directeur d'études à l'EHESS, "La Démondialisation".
Si les entreprises devenues multinationales à la recherche de profits toujours plus conséquents ont cherché à jouer des conditions de production plus avantageuses dans la délocalisation de leur activités, les classes dirigeantes ont témoigné de complicité dans la volonté de casser la pression sur les profits de la part des salariés et des mouvements sociaux issus de la fin des années 1960 (p68). On constatera l’ouverture des économies européennes vers les pays d’Afrique du Nord. On constatera l’élargissement rapide du marché européen vers les pays à bas coûts de l’est. De fait, la pression sur les salaires s’est exprimée par la prétendue contrainte extérieurepourtant instituée et mise en place par le politique (p.70). C’est ce qu’on appelle une contre-révolution sociale, conservatrice. En clair, une pression organisée sur les salaires.
Et si les gouvernements conservateurs de droite ont participé à cette (dé)construction, le socialisme d’accompagnement n’est pas en reste. Ainsi, cette contre-révolution s’est opérée en France en trois étapes majeures : 1) dès 1982-1983, sous le septennat de F. Mitterrand, le ministre de l’économie et des finances d’alors, Jacques Delors, imposa un «Mai 68 à l’envers» qui fit «entrer, et pour longtemps, la France dans une zone de basse croissance» à la différence des années post-68 (p.84). 2) Pendant la cohabitation, Alain Madelin, plutôt qu’une politique de relance nécessaire face au chômage, a mis en place une politique du «Franc fort» répondant aux conditions fixées pour entrer dans la zone euro. Elle sera cependant responsable d’une hausse de prêt d’un million du nombre de chômeurs. (p.85) 3) A partir de 1997, Présidence de droite avec J. Chirac et Gouvernement Socialiste avec Jospin, s’ouvre une période pendant laquelle s’impose une pression structurelle des produits à bas coût sur le salariat français. Elle engendrera en plus des conséquences sociales délétères comme la montée des trafics et des violences urbaines, comme la multiplication des problèmes sanitaires impactant fortement la croissance des dépenses d’assurance maladie.
Aujourd’hui encore, le Parti Socialiste influencé par son aile droite «ne remet nullement en cause le libre-échange ou la politique de la zone euro.» Et pourtant, les leviers économiques hérités condamnent toute politiques centrée exclusivement sur le social. «Très clairement, la politique de dérégulation [pour]suivie par le gouvernement de Nicolas Sarkozy ou les promesses d’une "Société ducare" de Martine Aubry aboutissent à des impasses.» (p.108-109)
Préliminaires
Globalisation un monde de mensonges
Néolibéralisme, la fuite en avant.
Contre-révolution conservatrice et socialisme d’accompagnement
L’injustice sociale comme conséquence inhérente de la mondialisation.
Pays du Sud et populations flouées.
Réalisme, pragmatisme et volontarisme.