Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
6 avril 2008, la grève générale que tout le monde attendait en Egypte, lancée sur la Toile, a connu comme à l’habitude son lot d’arrestations bien qu’elle ne fût que très peu suivie, sauf par des ouvriers dans des usines de la région du delta du Nil. Le gouvernement avait prévenu que toute protestation serait réprimée n’ayant fait l’objet d’aucun appel de la part des partis de l’opposition ni des syndicats, et que le dispositif policier serait très important. Gros plan sur une arrestation… Aux environs de 13h, le Centre-ville du Caire est dépeuplé, on est loin de la cohue qui embouteille cette partie de la ville quotidiennement. Des bataillons de policiers anti-émeutes sont en place tout autour de la place Tahrir et de la place Talat Harb. Tout à coup, à l’angle de la place Tahrir et de la rue Talat Harb, des cris retentissent, on entend « Kefaya… » (Il s’agit en arabe soit du mot « Stop ! », soit du nom porté par un des mouvements d’opposition politique). Les cris viennent d’une camionnette de police de couleur bleu, des gens enfermés dedans secouent et frappent l’intérieur du véhicule. Quelques secondes plus tard, une femme d’une cinquantaine d’années est emmenée de force dans la camionnette, puis deux autres personnes sont arrêtées à sa suite. C’est à cet instant-là que des hommes en civil encerclent et poussent agressivement notre journaliste et empêchent la prise de toute photo de cette arrestation. Ces hommes n’ont aucune légitimité officielle et ont été aperçus plus tard en train de recevoir des ordres de la police elle-même, ordres qui consistent vraisemblablement à éloigner les témoins de toutes actions répressives.
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