Iraniens et Israéliens devraient retenir la date du 14 mars 2012 : jour du lancement de la campagne "Israel loves Iran" du graphiste et enseignant israélien Ronny Edri, qui a permis aux Israéliens et aux Iraniens de s’unir dans la voie de la paix, malgré les menaces de guerre émises par les dirigeants politiques.
Depuis la semaine dernière, inspirés par cette campagne, des Iraniens et des ressortissants d’autres pays se sont mis, quant à eux, à parler de "love bomb" pour remplacer les discours de guerre.
Ronny Edri a conçu des affiches disant : "Iraniens : nous ne bombarderons jamais votre pays. Nous vous aimons", auxquelles les Iraniens ont répondu de la même manière. Cet échange de messages a réussi à chasser le spectre de la guerre en faisant naître de l’espoir, l’espoir d’une solidarité entre ces deux peuples et d’un mouvement désireux de faire table rase de la peur, plutôt que de l’autre nation.
La particularité de cette campagne est que des gens ordinaires ont réussi à recadrer les discours de leurs gouvernements. La crainte d’une éventuelle guerre – crainte suscitée par les dirigeants - a fini par pousser les citoyens à s’épargner mutuellement la difficulté de vivre dans la peur et l’appréhension, et à chercher à se rassurer réciproquement. En tant que simple observateur, on remarque ici, que ces personnes ont recouru, sans s’en rendre compte, aux méthodes les plus sophistiquées de résolution de conflits : ils ont simplement fait appel au pouvoir de la compassion, de l’empathie et de la sensibilité. Sans le savoir, en employant ces méthodes, ils ont voulu préparer leur propre avenir et avoir leur mot à dire sur la réalité de leur situation.
Un élan populaire de solidarité et d’union comme celui-ci montre clairement que les gouvernements concernés ne jouissent pas du soutien de leurs citoyens, lorsqu’ils parlent de guerre. Le mouvement réussit remarquablement bien à faire prendre conscience au public, partout dans le monde, que les citoyens des deux pays haïssent la guerre – et ne se haïssent pas. En tant qu’Iranienne qui constate cette solidarité entre nos deux peuples, je suis fière de voir que des gens de ces deux pays, qui ont été longtemps hantés par le spectre de la guerre, se sentent désormais assez forts pour changer l’avenir de leurs nations à travers une campagne menée conjointement, avec leurs amis et alliés respectifs.
Par ailleurs, en jetant ne serait-ce qu’un rapide coup d’œil sur les sites de réseaux sociaux, on peut constater que ceux qui prennent part à cette campagne ne sont pas seulement Israéliens ou Iraniens, il y a aussi des citoyens de divers autres pays – allant de l’Italie aux Philippines. Tous veulent contrecarrer une éventuelle frappe israélienne en Iran. La portée de cette campagne est à l’échelle mondiale.
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