Billet de blog 23 septembre 2014

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Démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis /ICEDA du Bugey : point sur la situation en cours

Le point de la situation par Sortir du nucléaire Cornouaille au 22 septembre 2014Le recours des 7 associations a été rejeté par le Conseil d’Etat le 1er mars 2013. C’est donc le décret de démantèlement partiel de juillet 2011 qui est en vigueur.  Mais il n’autorise pas le  démantèlement complet notamment celui du bloc réacteur, pour lequel la commission d’enquête en mars 2010 avait donné un avis défavorable et pour lequel une nouvelle enquête devra être faite.

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Le point de la situation par Sortir du nucléaire Cornouaille au 22 septembre 2014

Le recours des 7 associations a été rejeté par le Conseil d’Etat le 1er mars 2013. C’est donc le décret de démantèlement partiel de juillet 2011 qui est en vigueur.  Mais il n’autorise pas le  démantèlement complet notamment celui du bloc réacteur, pour lequel la commission d’enquête en mars 2010 avait donné un avis défavorable et pour lequel une nouvelle enquête devra être faite.

L’Autorité de Sûreté Nucléaire a déclaré ce démantèlement complet  « non recevable » en octobre 2012[1] tant que l’ICEDA du Bugey (construction arrêtée depuis janvier 2012) n’est pas opérationnelle. L’ICEDA (Installation de Conditionnemment et d’Entreposage des Déchets Activés)  doit recevoir (provisoirement ?) les déchets les plus radioactifs du démantèlement comme la cuve de Brennilis dont le débit de dose est estimé en centaine de Sievert par heure. Une dose reçue de 6 Sieverts entraîne la mort .

Dans le chenal de la STE (Station de Traitement des Effluents), Sortir du nucléaire Cornouaille avait fait en 2006 des prélèvements de mousses et sédiments analysés par la CRIIRAD qui concluait à une contamination indéniable due à la centrale nucléaire de Brennilis. Le chenal vient d’être curé  mais aucun organisme indépendant de l’industrie nucléaire n’a été autorisé à vérifier la décontamination,.

Le démantèlement de la STE n’est toujours pas commencé, alors qu’il aurait du être terminé avant 2006. Un échange entre EDF et l’ASN de 2013, nous apprend que ce  chantier est classé en « catégorie nucléaire », ce qui signifie un risque radioactif important pour les intervenants. Le débit de dose dépasse les 20 mSv/h, ce qui explique le peu d’empressement d’EDF à entamer ce chantier à haut risque.

Le rabattement de la nappe phréatique passant sous le réacteur, consiste à un pompage continu de la nappe qui doit empêcher en théorie l’eau de venir « lécher » les parties contaminées. Au vu des inondations de cet hiver sur la zone de la STE, il est à craindre que cela  n’ait eu l’effet contraire, avec des rejets chargés en tritium (hydrogène radioactif) déversés dans le lac St Michel.   

La découpe des échangeurs a commencé malgré  les protestations[2] que les associations ont présentées devant le Conseil d’Etat et en CLI (Commission Locale d’Information). Elles s’alarmaient notamment du risque de dispersion des particules de plutonium pouvant être inhalées par les travailleurs et la population.  

Suite au rejet des recours du 1er mars par le Conseil d'Etat, les associations ont déposé une plainte devant la commission européenne en août 2013  en raison de l’absence d’autorité environnementale au moment du décret de l'ICEDA du Bugey. 

Toujours pas de permis de construire validé pour l'ICEDA du Bugey et donc un chantier toujours arrêté. Certes, suite au recours d’EDF, le Conseil d’Etat a finalement jugé la raison d’annulation du permis[3] par le tribunal de Lyon, non valable en mars 2014 mais c’est le Tribunal de Lyon qui doit statuer fin 2014 sur la remise en validité de ce permis. La révision du PLU a été annulée en avril 2014 grâce à l’action de SDN Bugey, ce qui a rendu inutile le deuxième permis de construire accordé par le préfet en août 2013. 

Si l'ICEDA du Bugey est mis en service, c'est la porte ouverte à la plus grande et la plus dangereuse poubelle nucléaire aux portes de Lyon. Cette solution centralisée et déportée, induit des transports fortement radioactifs  d'Ouest en Est sur plus de 1000 km. Mais visiblement cette option intermédiaire ne fait pas consensus au sein de la direction d’EDF.

Lien article : http://www.sortirdunucleairecornouaille.org/spip.php?article207&PHPSESSID=174a04a435bda13757aa501836c6b77a

 Le site Sortir du nucléaire Cornouaille : http://www.sortirdunucleairecornouaille.org/spip.php?rubrique5


[1]  http://www.asn.fr/Informer/Actualites/Demantelement-complet-de-Brennilis-l-ASN-juge-le-dossier-non-recevable

[2] 16 juillet 2014 :  Démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis, CLI du 1er juillet 2014 : les oublis !

http://www.ae2d.infini.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=17420&Itemid=59

  23 décembre 2013 :  Démantèlement Brennilis : Découpe des échangeurs : ATTENTION DANGER 

http://www.ae2d.infini.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=17016&Itemid=59

 15 février 2011 : Démantèlement de Brennilis : un projet de décret désapprouvé )

http://www.sortirdunucleairecornouaille.org/spip.php?article156

[3] pour non-conformité au PLU de St Vulbas, commune où se trouve la centrale du Bugey. Ce règlement du PLU stipulait que l’utilisation du site était réservée aux besoins de la centrale du Bugey. Le Conseil d’Etat l’a annulé au motif qu’il n’était pas stipulé que c’était exclusivement pour la centrale.

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