Et bien chers amis rugbyphiles, pas de Grand Chelem pour cette année !!!
Que vous dire sinon que je n'aime pas trop commenter ce genre de match car j'ai peur d'être un peu injuste ou trop sévère avec les joueurs qui se sont quand même bien donnés mais bon, le rentre-dedans, c'est pas en 2nde période qu'il faut s'y mettre face aux Irlandais, c'est dès le début du match sinon ça ne pardonne pas car les Irlandais ont d'autres moyens physiques que les Ecossais et visiblement on l'a oublié et on s'est un peu trompé de match...
Allez, venons en quand même au fait et notons quand même que le "Ireland call", loin de ses terres, n'est plus aussi émouvant mais voilà, les guerriers de la Verte Erin ont quand même bien entendu l'appel de la Mère Patrie et la Marseillaise reprise par les spectateurs du Stade de France ne les a pas ému plus que ça...
Signalons d'ailleurs que le Stade de France n'était pas plein, contrairement à d'habitude et que ceci est sans-doute dû au fameux report qui avait tant fait couler d'encre mais bon, on ne va pas revenir sur cette vieille histoire et on entre immédiatement dans le vif su sujet.
Et comme il s'est mis à pleuvoir, ça commence par monter des chandelles et des quilles dans tous les azimuths...
Les Irlandais ouvrent le bal mais c'est normal vu qu'ils sont dans notre camp et les Français répondent par Trinh-Duc interposé alors que nous sommes dans nos 22 mètres...
Galthié nous dit que c'est stratégique !!!
Ah bon ?
Moi je veux bien mais enore faut-il avoir de super-récupérateurs dessous et quand on connait Kearney, l'arrière Irlandais qui a pratiqué le football Gaélique, on peut quand même se dire que c'est pas gagné comme stratégie, d'ailleurs ça l'est justement pas et on se reprend la pression...
Heureusement les Irlandais en rallument une et cette fois Poitrenaud choisit de relancer, ce qui me convient beaucoup mieux, d'ailleurs on désserre l'étau qui commençait à devenir un brin étouffant...
Rougerie pète la défense mais la 3ème ligne Irlandaise commence à mettre les mains sur le ballon et à se montrer très pénible défensivement ce qui lui permet de récupérer une mêlée et de rebalancer une quille sous laquelle Poitrenaud se montre une nouvelle fois impeccable.
On remet la main sur le ballon et le gros problème qui va nous gâcher la 1ère période commence à apparaitre, manque flagrant d'agressivité et d'engagement sur les déblayages au-dessus du porteur du ballon, du coup la 3ème ligne Irlandaise, grande spécialiste devant l'Eternel du pourrissement de ballons n'en demandait pas tant et les 3 compères vont s'en donner à coeur-joie toute la 1ère mi-temps sans se faire frictionner une seule fois les côtes alors qu'eux ne vont pas se gratter pour nous déblayer avec un engagement féroce sur leurs ballons...
Je rappelle une règle de base du Rugby :
- le porteur est responsable du ballon, les soutiens sont responsables du porteur.
Si on perd trop souvent le ballon, c'est que ça déconne quelque part et cet après-midi, du moins en 1ère période, je m'excuse mais les soutiens n'ont pas fait le boulot et attendaient le ballon pour jouer à la baballe plutôt que d'aller mettre la tête au chaud...
Ben je regrette mais ça ne marche pas comme ça et ça va se voir...
On se prend même une pénalité à 38 mètres en face de nos perches que Sexton a la bonne idée d'enfumer, heureusement qu'O'Gara est sur le banc...
Du coup on multiplie les pertes de ballon au contact et comme on n'avance pas sur les points d'impact, on se met en danger sur nos attaques et ça ne manque pas, sur une attaque en 1ère main, comme on ne veut pas faire le boulot au près on expédie large-large, une sautée, une deuxième et...
Bingo sur la troisième, Bowe, l'ailier Irlandais qui nous avait vu venir gros comme un camion, monte en pointe, intercepte comme à la parade et va nous planter un essai sans opposition au beau milieu des pagelles !!!
Essai que transforme Sexton sans difficultés...
France 0 - Irlande 7 à la 14ème minute.
Bon, moi j'aime bien "la balle à l'aile, la vie est belle" mais on n'est pas en 4ème série du championnat du Lyonnais là, on est au niveau international et faut quand même un minimum de préparation avant d'envoyer 3 grandes sautées pour traverser le terrain.
D'ailleurs, tout bien réfléchi, vaut peut-être mieux pour le train de côtes à Clerc qu'il y ait eu interception car il n'y avait personne de fixé dans la défense Irlandaise et je vous explique pas ce qu'il allait prendre sur le rable le pauvre Clerc, au mieux, il finissait encastré dans les tribunes mais bon...
On revient au match pour constater que les Irlandais jouent simple mais efficace et comme il faut jouer avec ce temps pluvieux, on rentre dedans, on s'engage physiquement et on attend la faute de l'adversaire...
Bon, on commence quand même à s'énerver un peu à la 20ème minute et on arrive à enchainer 2 ou 3 jolis mouvements qui suffisent à mettre les Irlandais à la faute par O'Connel interposé qui nous fait sur le coup une splendide démonstration de faute utile en se mettant consciemment à la faute pour éviter de se prendre un essai...
Il préfère prendre une pénalité O'Connel et il a raison car même si Parra la réussit facilement ça donne :
France 3 - Irlande 7 à la 23ème minute et c'est toutjours mieux que match nul...
Surtout que Parra se loupe sur l'engagement et que les Irlandais récupèrent une touche sur nos 22 mètres, ce qui leur permet de nous mettre la pression et de nous pousser à la faute sur nos 22 mètres et en face des perches...
Sexton convertit...
France 3 - Irlande 10 à la 26ème minute.
Heureusement, notre mêlée fait souffrir les Irlandais et les pousse à la faute à 48 mètres en face de leurs poteaux.
Pénalité que Parra convertit.
France 6 - Irlande 10 à la 30ème minute.
Les avants remettent un peu leurs grosses pattes sur le match, notamment par l'intermédiaire du jeune Maestri que j'ai trouvé "Hénaurme", surtout quand on sait qu'il n'a que 23 ans et que c'est loin d'être l'age de la maturité pour un 2ème ligne (remember Pelous et Nallet)...
Celui-là, si les petits cochons ne le mangent pas, il promet de devenir un des tout-meilleur au monde à son poste, quel abattage et quelle puissance, pfouh...
Trinh-Duc se met également à allonger un peu le jeu au pied et à envoyer les Irlandais dans leur camp (quand même !!!) et Maestri, encore lui, se permet même de contrer O'Connel en touche sur un de ses lancers !!!
Je ne vous explique pas le crime de lèse-majesté !!!
On emballe et Healy se met sciemment à la faute en percutant Clerc sans ballon en faisant semblant de se replier avec l'air innocent sur une action qui pouvait faire mal...
On se dit que ça mériterait presque le carton jaune mais bon, c'est le genre de fautes que j'ai eu faite en son temps en essayant de garder l'air le plus innocent possible...
Alors je serais indulgent avec cette bonne vieille bourrique (c'est affectueux, j'en étais une aussi) de pilier qu'est Healy et je me contenterai de la pénalité même si Parra n'a pu la convertir du fait de sa difficulté...
On continue à attaquer mais comme on n'avance pas sur les contacts du fait de notre manque d'agressivité sur les déblayages, ce qui devait arriver arriva, la 3ème ligne Irlandaise récupère un énième ballon au contact, turn-over, un coup dans le zig, ça revient dans le zag sur l'aile de Bowe (encore lui) qui joue magnifiquement un petit coup de pied par-dessus Poitrenaud en position de dernier défenseur et va marquer son 2nd essai de l'après-midi mais en coin cette fois...
Ce qui n'empêche malgré tout pas Sexton de le transformer...
France 6 - Irlande 17 à la 39ème minute.
La mi-temps est sifflée une minute plus tard sur ce score et je me dis que face à ces diables d'Irlandais, ça craint vraiment car on risque déjà de perdre beaucoup d'énergie à revenir à leur hauteur, surtout au vu de leur performance défensive.
De plus, le Rugby qu'on a pratiqué en 1ère période manque d'agressivité sur les zones de combat dans le jeu courant, on est bien sur la conquête directe (touche et mêlée), heureusement d'ailleurs sinon l'addition serait plus lourde, mais on manque cruellement d'engagement sur les rucks et autres ballons portés, ce qui ralentit notre jeu et ne nous permet pas de jouer en avançant...
Or, quand on n'avance pas en Rugby, que ce soit offensivement ou défensivement, on charge donc faut remettre le combat à l'ordre du jour sinon on s'expose à de sévères désillusions car avant de vouloir jouer le ballon, faut le gagner...
Bon, visiblement, ça a dû chauffer un chouïa dans les vestiaires car les joueurs reviennent avec d'autres intentions en ce début de 2nde période même s'il y'a encore quelques imprécisions et qu'on écarte un peu trop tôt les ballons à mon goût, surtout avec de telles conditions climatiques...
Faut en mettre des coups sur la meule, forcer les avants Irlandais à venir au combat au près et fixer ainsi leur 3ème ligne, ce qu'on commence à faire et ce qui nous permet de récupérer une pénalité à 30 mètres en coin d'ailleurs...
Pénalité que Parra a la bonne idée de convertir.
France 9 - Irlande 17 à la 47ème minute.
Le jeu reprend et Poitrenaud, impeccable depuis le début de la partie, relance à nouveau suite à une chandelle Irlandaise, perce le rideau défensif, est plaqué mais le soutien arrive en force et en puissance, on avance et on met le ballon à disposition de Parra qui se mélange un peu les crayons, l'échappe heureusement vers l'arrière permettant à Trinh-Duc de se jeter dessus et de le relever pour Fofana qui arrivait à toute vapeur et va marquer en coin (un essai par match pour le jeune Fofana)...
Parra loupe la difficile transformation.
France 14 - Irlande 17 à la 52ème minute.
Dans le même temps Servat et Debaty remplacent respectivement Szarzewski et Poux en 1ère ligne.
Une petite parenthèse pour dire que si Szarzewski est un excellent talonneur, c'est quand même encore pas au niveau d'un Servat et ça se verra encore sur ce match.
Maintenant je comprends tout à fait que Saint-André, Bru et Lagisquet titularisent Szarzewski car Servat a annonçé sa retraite internationale dès la fin du Tournoi des VI Nations, tout comme Nallet d'ailleurs mais autant Maestri fait oublier (pas complètement et métaphoriquement parlant je vous rassure) Nallet, autant Szarzewski ne fait pas oublier Servat...
Ceci étant dit, on reprend le contrôle du ballon et on commence à les faire souffrir en leur rentrant copieux dans le lard et les Irlandais font comme tout le monde, quand ils subissent, ils se mettent à la faute et ça ne manque pas, Parra convertissant en points une pénalité accordée à 45 mètres en face des poteaux Irlandais.
France 17 - Irlande 17 à la 58ème minute.
Bon, on a remonté nos 11 points de retard en 18 minutes mais n'a t'on pas laissé trop de plumes en le faisant ?
Donc coaching et le vieux guerrier Nallet remplace Papé à la 60ème minute...
On en remet des coups sur la meule mais on perd encore beaucoup trop de ballons et il faut des exploits de notre alignement en touche, chapardant un lancer Irlandais à 10 mètres de notre ligne pour se dégager mais les Irlandais reviennent inlassablement dans notre camp, notamment par l'intenable Kearney excellent dans toutes les facettes de son jeu...
Heureusement, notre défense fait bonne garde et ne craque pas sous la pression.
Beauxis remplace Poitrenaud à la 67ème minute et on distingue clairement la stratégie pour cette fin de match qui va se jouer au couteau, reprendre le contrôle du ballon et aller dans le camp Irlandais pour essayer de mettre le Maître-Artilleur Beauxis en position de drop-goal.
Et les Irlandais ont la même idée et font entrer O'Gara, le Maître du genre dans cet exercice du drop-goal gagnant, à la place de D'Arcy (bien orphelin d'O'Driscoll quand même) à la 71ème minute.
Heureusement Trinh-Duc est balancé sans ballon sur une énième quille Irlandaise, ce qui nous permet de récupérer le ballon et d'aller jouer le money-time dans leur camp par un coup de pied de mammouth de Beauxis qui nous installe sur leurs 22 mètres.
Et on s'y emploie à essayer de mettre Beauxis dans de bonnes conditions, on en met des tas de coups sur la meule au ras et on inflige une grosse séance de jeu d'avants aux Irlandais mais ça ne craque pas en face, ça ne se met pas à la faute et ça reste vigilant sur Beauxis...
Malgré tout on arrive quand même à donner un ballon à peu près potable à Beauxis, mais pas tant que ça car les Irlandais sont tout de suite sur lui, l'obligeant à forcer son drop-goal et ils le contrent...
Malgré tout on récupère le ballon et on réinflige une séance aux Irlandais...
Mais ces derniers ne craquent pas et Maestri finit par se mettre à la faute sur du jeu au sol...
On ne lui en voudra pas tant il a fait un match de très haut-niveau, les téléspectateurs ne s'y trompant d'ailleurs pas en l'ayant nommé homme du match.
Allez une dernière mêlée à jouer, on la tourne bien comme il faut pour jouer un modèle de côté fermé et ça le fait, 8 passe au 9 qui passe au 15 intercalé qui décale le 11, en l'occurence l'ailier-gauche Malzieu qui accélère, raffute mais se fait tout de même pousser en touche par le défenseur Irlandais...
Et comme on est à la 80ème minute...
France 17 - Irlande 17...
Bon je ne reviendrai pas trop sur ce que j'ai déjà dit dans mon analyse mais il faut quand même marteler aux joueurs qu'en matière de Rugby, il y a des fondamentaux à respecter, ceci à tous les niveaux mais encore plus au niveau international.
Si on n'est pas présent 80 minutes dans le combat, on se met en danger.
L'équipe de France a sauvé le meubles aujourd'hui en retrouvant les fondamentaux en 2nde mi-temps mais elle aurait très bien pu perdre ce match car, en Rugby comme ailleurs, "il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs"...
Pour l'avoir oublié, l'équipe de France a frisé la correctionnelle, donc il s'agira de s'installer dans le combat dès la 1ère période face aux Anglais au Stade de France et ne parlons même pas du match face aux Gallois au Millenium de Cardiff...
On l'a vu pendant la dernière CM, c'est en étant présent dans le combat dès les premières minutes qu'on arrive à se rendre les matchs plus faciles et à faire douter les plus grands...
Il ne faut pas l'oublier...
Bon, c'est foutu pour le Grand Chelem mais il y a encore la gagne du Tournoi à jouer et ça me plairait assez :
- primo : de foutre une affectueuse branlée à nos amis Anglais histoire de leur montrer que ce n'était pas un accident en quart de finale de la dernière CM.
- et secundo : d'aller foutre une toute aussi affectueuse branlée à nos amis Gallois dans leur antre du Millenium à Cardiff, histoire de régler définitivement cette histoire de demi-finale de la dernière CM et leur ôter ainsi les derniers regrets qu'ils pourraient éventuellement encore avoir à ce sujet.
Qui a dit que c'est pas gagné ???
Il ou elle a raison mais l'espoir fait vivre et n'oublions pas :
ALEGRIA !!!