Et bien chers amis aficionados médiapartiens, il m'avait déjà été donné d'assister à d'immondes purges rugbystiques mais je dois avouer que j'en ai rarement vu d'aussi stratosphérique que celle que nous ont présenté Français et Gallois hier soir...
Ben oui, faut quand même être deux pour faire un mauvais match !!!
Bon, vous me direz que les Gallois ont gagné et que c'est mérité et vous aurez raison mais il n'empêche que s'ils ont gagné c'est parce qu'ils ont montré un peu de créativité une fois et une seule pendant le match.
C'est peu et ça a suffi face à une équipe de France, osons le mot, indigne de son standing habituel.
J'expédie l'action galloise pour m'en débarasser vite fait car il est hors de question que je vous décrive le match point par point comme j'ai l'habitude de le faire parce qu'il n'y a tout simplement rien à décrire.
Donc, à la 70ème minute, les Gallois investissent notre camp suite à une énième maladresse française, enchainent une suite de pick and go au centre du terrain et au coeur de notre défense, le ballon sort rapidement, pour une fois, et l'ouvreur Biggar dépose une transversale dans les bras de l'ailier North qui marque en coin.
Match plié, une transformation et une dernière pénalité galloise pour l'anecdote et on rentre aux vestiaires la queue basse...
Le reste du match n'a été qu'une longue suite d'attaques stériles, de maladresses à répétition, de mauvais choix et de fautes de goût de la part des deux équipes...
C'est bien simple j'ai cru assister à un mauvais match de l'équipe de série régionale que j'entraîne, à part que ces derniers ont une excellente excuse car ils ne sont pas pros et ne passent pas leur vie sur les terrains d'entraînement contrairement aux joueurs que j'ai vu à l'oeuvre (ou plutôt au sabotage) hier soir
Je pourrais vous faire mon compte-rendu habituel car j'ai fait comme toujours, j'ai bien pris des notes pour être le plus précis possible mais vous m'excuserez, c'est trop m'en demander que de revivre cette purge immonde.
D'habitude, j'ai au minimum 5 pages de notes, là j'en ai à peine 3 pages et demie et encore, en écrivant gros parce que je n'avais pas mes lunettes !!!
Par contre, je vais vous parler de ce que j'estime être des erreurs de management (même au rugby, c'est devenu le mot à la mode, fait chier) du staff et de Saint-André en particulier.
Je n'avais pas fait le compte-rendu du match contre nos voisins transalpins car je ne l'ai pas vu, étant en déplacement avec mon équipe pour un match en retard (on a d'ailleurs pris une bonne branlée) mais au vu du résultat et des commentaires des uns et des autres, je m'étais dit qu'on n'avait pas dû être des plus brillants et que ça risquait de chier pour le matricule de certains joueurs qui risquaient bien d'aller cirer le banc des remplaçants comme on dit communément.
Mais non, Saint-André et son staff décident de redonner leur chance aux vaincus de Rome à 2 exceptions près.
Pas de problème pour moi, ça peut se justifier en comptant sur un sursaut d'orgueil des joueurs et c'est souvent le cas avec les joueurs français et leur tempérament latin.
Mais il y a deux exceptions, une première qui ne me pose aucun soucis vu que Papé est blessé aux lombaires, par contre y'a à redire sur la seconde.
Ben oui, on sort Fritz en nous expliquant doctement que c'est stratégique, qu'on fait rentrer le monstre français Bastareaud pour contrer le monstre gallois Roberts au centre de l'attaque.
Que ce soit clair, je n'ai absolument rien contre Bastareaud qui s'est refait une belle santé avec Toulon et qui mérite sa sélection mais faut quand même pas me prendre pour un lapin de trois semaines parce que je m'excuse, mais sous-entendre que Fritz ne saurait pas s'y prendre pour contrer Roberts, c'est vraiment nous prendre pour des cons !!!
Fritz, c'est une vraie pile électrique, qui n'a peur de rien, qui ne s'est jamais échappé devant qui que ce soit, devant Roberts pas plus que devant les autres monstres qui évoluent au niveau international et qui a un tempérament de feu qui lui joue d'ailleurs parfois des tours.
Fritz se serait occupé de Roberts sans se focaliser dessus contrairement à Bastareaud qui a passé son temps à le plaquer et à percuter la ligne galloise, surtout en première période, avant le désastre de la seconde.
Ah, y'a pas à dire, elle a marché la brillante stratégie de Saint-André, on les a pas vu les 2 mastards vu qu'ils ont passé leur temps à se marquer à la culotte, d'ailleurs à un moment je me suis demandé si je ne m'étais pas trompé de chaine et si je ne regardais pas un match de foot où on pratiquait l'individuelle et non la zone.
Ce qui est dommage, c'est qu'on a vu Biggar et North émerger de la grisaille mais qu'on n'a pas vu de joueurs français en faire autant.
Donc, Saint-André, tout faux sur ce coup-là, soit il fallait conserver les mêmes joueurs, sauf pour les blessés bien entendu, et faire démarrer le même XV de départ que contre l'Italie, soit il fallait tout changer et non-pas ménager la chèvre et le choux...
Parce que j'imagine que même si on a expliqué à Fritz que c'était stratégique et tout et tout, lui il a pas dû le comprendre comme ça et se dire qu'en fait il était le seul à payer les pots cassés de la défaite en Italie.
De même Bastareaud a dû se coller la pression, surtout que malgré son gabarit c'est quand même un émotif, en se disant qu'il piquait la place de Fritz et qu'il ne fallait pas qu'il se loupe, surtout que Saint-André a dû bien appuyer dessus en lui répétant qu'il était le seul changement sur le XV de départ et patati et patata.
Alors désolé M. Saint-André mais sur ce coup-là vous avez tendance à me prouver ce que je pensais depuis pas mal de temps, c'est que vous avez été bien meilleur joueur que vous ne serez ou n'avez jamais été bon entraîneur.
Personnellement je pense qu'au niveau international, il n'y a pas de cadeaux à faire, on n'est pas en club ou on doit manager une équipe et un groupe d'hommes sur la longueur d'une saison.
Au niveau international, c'est l'immédiateté, des joueurs passent à travers, on change ou pas mais on ne fait pas les choses à moitié et surtout on n'essaye pas de nous faire passer des vessies pour des lanternes.
Au niveau international, comme à tous les niveaux d'ailleurs, quand on passe à travers un match on revient sur les fondamentaux du soutien et du combat, or hier soir, on a été absent sur ces domaines du jeu, notamment les soutiens offensifs et défensifs.
De même, c'est pas parce qu'on a vécu un bel automne qu'on vivra un bel hiver, j'avais d'ailleurs écrit à la fin de mon dernier billet après le match contre les Samoa que le Tournoi allait être dur et que ça n'aurait rien à voir car les équipes européennes seront prêtes au combat, comme tous les hivers et visiblement, nous on ne l'est pas.
Gallois et Ecossais ont réagi après leur déconvenue initiale et nous, non !!!
Quant aux Anglais, sur ce que j'ai vu la semaine dernière, sous réserves de ce qu'ils montreront cet après-midi face aux Irlandais, si on les joue comme on a joué nos 2 derniers matchs, à côté de ce qu'on va prendre, Trafalgar et Waterloo réunis auront l'air de 2 aimables parties de campagne avec retraite en bon ordre à la fin de la journée !!!
Donc, y'a du boulot, va falloir remettre les choses dans le bon ordre et surtout faire honneur à vos statuts de rugbymen professionnels et internationaux, sinon...
Sur ce, chers amis aficionados médiapartiens, je vous prie de bien vouloir m'excuser mais je vais mettre un terme à mon billet parce que ça m'énerve un peu quand même d'avoir eu la très nette impression d'être pris pour un âne (mes excuses à l'ami Melchior)...