Billet de blog 15 février 2015

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Irlande 18 - France 11... Lueur d'espoir ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est temps de se remettre au boulot et de donner mon impression et mes analyses du match.

Contrairement à la semaine dernière où, malgré la victoire, j'avais été lapidaire et très dur vis à vis du XV de France et de Saint-André, je vais être un peu moins sévère et plus explicatif cette fois et cela malgré la défaite.

Paradoxal me direz-vous, ou pas ?

Pas tant que ça parce que c'est justement ce qui fait le charme du rugby et que certains ont un peu de mal à saisir, c'est que des victoires peuvent être d'immondes purges alors que certaines défaites peuvent laisser apparaitre quelque espoir même s'il est bien mince et devra être réévalué dès les prochains matchs tant l'inconstance du XV de France est grande.

Et ce qui est un peu marrant, c'est que si j'étais Irlandais, je serais assez sévère vis à vis de mon équipe mais pas de son staff (Joe Schmidt, ancien bras-droit de Vern Cotter à Clermont-Ferrand) qui a un tout autre palmarès sur ses derniers matchs que le staff du XV de France.

Qu'on en juge : Irlande vainqueur du Tournoi 2014 en venant nous battre au Stade de France pour la dernière levée et 8 matchs sans défaite avant de nous accueillir pour une 9ème.

Allez, il est temps d'expédier l'interminable protocole irlandais et de se lancer dans la bataille.

Et c'est parti pour la 1ère faute Française au sol, faute dûe à la même maladie que la semaine dernière, c'est à dire le manque de soutien immédiat sur le joueur au sol, ça n'a pas trainé.

Bon, on a droit à l'habituelle partie de "à toi, à moi" du début de match, chaque équipe essayant de gagner le plus de terrain possible par son jeu au pied.

Tactique mais hautement soporifique...

On note quand même l'aptitude irlandaise bien connue à conserver le ballon dans le jeu au sol, contrairement à la notre.

Allez, 1ère mêlée du match à la 5ème minute et donc premier test des forces en présence, surtout que, si je n'ai aucun doute quant à la qualité du jeune Ben Arous sur le jeu au sol et son aptitude à gratter des ballons, j'ai quelques doutes sur sa tenue en mêlée ainsi que sur celle de son alter-ego de droite, Slimani, que l'on connait mieux mais dont je sais par ailleurs qu'il est un redoutable défenseur au ras des regroupements.

Ils ont donc les défauts de leurs qualités, c'est à dire que leur grande mobilité se fait un peu au détriment de la puissance nécessaire pour être ultra-performant en mêlée mais c'est un choix stratégique tout à fait respectable (pour une fois que j'envoie une fleur au staff technique) en raison de l'adversaire irlandais qui n'est pas réputé non-plus pour avoir une mêlée de fer, choix stratégique qui a d'ailleurs failli réussir comme je l'expliquerai plus bas.

Petit aparté pour noter quand même que nos 2 piliers sont des jeunes Français issus de l'immigration comme on dit et tous les 2 originaires des banlieues dites chaudes de notre belle Capitale, comme quoi, l'image du Rugby sport de gros cons réacs en prend quand même un petit coup.

Revenons en quand même à cette fameuse première mêlée et si on note que ça chahute pas mal, on se récupère quand même une pénalité car l'arbitre a jugé que c'était les Irlandais qui s'étaient mis à la faute...

Voilà qui est intéressant et qui va rassurer nos 2 jeunes joueurs.

Du coup, sur la touche avec lancer français à suivre, on va pouvoir mettre en place le plan de démolition prévu pour Sexton, l'ouvreur irlandais.

Je vous explique : Sexton revient en fait tout juste des 12 semaines de repos réglementaires obligatoires et nécessaires lorsqu'un joueur a subi 3 commotions cérébrales dans la même saison et c'est son cas. Pendant ces 12 semaines, le joueur peut tout à fait continuer à travailler physiquement et tactiquement mais a l'interdiction absolue de contacts, donc pas de matchs et pas d'entraînements en opposition réelle.

On a coutume de penser qu'un joueur revenant d'une telle période de repos n'est pas tout à fait prêt à jouer en haute compétition, surtout au niveau international, donc, en général on les fait passer par le banc des remplaçants pour leur faire jouer un bout de match afin de les réhabituer au très haut-niveau.

Là, pas de ça pour le staff technique irlandais qui a décidé de tenter le coup de poker en alignant Sexton, leur maître à jouer, d'entrée de jeu, et ceci malgré la bonne prestation de son remplaçant Madigan, en Italie, ce dernier allant s'installer alors sur le banc des remplaçants.

Je profite du fait que je parle de Sexton pour faire un nouvel aparté sur les différences d'approche entre les Anglo-Saxons et nous mêmes concernant les jeunes joueurs.

Lorsque Sexton a démarré en équipe d'Irlande, il était loin de son niveau actuel, rendant quelques copies bien insuffisantes mais jamais le staff de l'équipe d'Irlande ne lui a retiré sa confiance et l'ouvreur et maître à jouer de l'équipe d'Irlande à l'époque, O'Gara himself, a su avoir l'humilité suffisante pour guider et aider le jeune international à devenir le joueur qu'il est devenu.

En équipe de France, rappelez-moi donc le nombre d'ouvreurs qu'on a usé et je ne parle même pas du gâchis Trinh-Duc mais bon, revenons à nos moutons ou plutôt au buffle chargé d'éxécuter le plan anti-Sexton.

Buffle nommé Bastareaud qui doit aller empêguer plein fer Sexton dans sa zone de défense histoire de voir s'il s'est bien remis de ses KO et s'il ne va pas s'échapper un peu en voyant arriver le char d'assaut.

Donc touche complète, fixation de la 3ème ligne adverse, les 3 dézingueurs irlandais (O'Brien dézingueur en chef suivi de très près par O'Mahony et Heaslip) qui sont bien entendu au courant de "l'intelligente" stratégie Française pour l'excellente raison qu'ils appliqueraient exactement la même si la situation était inversée (remember le plan anti-Parra des Blacks en finale de la CM 2011) car c'est de mauvaise guerre et pratiqué par toutes les équipes du monde.

Donc fixation de la 3ème ligne adverse pour l'empêcher de venir protéger son ouvreur en se collant au placage de Bastareaud, et ce dernier se lance comme un boulet de canon pour aller pulvériser Sexton.

Primaire mais efficace, normalement...

Parce qu'on a juste oublié un petit truc, c'est que même si Sexton rend entre 20 et 30 kilos à Bastareaud, on a quand même affaire à un joueur international qui sait parfaitement ce qui l'attend et qui préfèrera se faire étendre pour le compte que de s'échapper et il s'y colle l'ami Sexton et en plus il s'y colle bien, il prend Bastareaud en haut, et pas en bas comme le ferait n'importe quel joueur en déficit de puissance face à un joueur du gabarit de Bastareaud, et le prend tellement bien que Bastareaud en perd le ballon au contact !!!

Caramba, raté !!!

Bon, je sais que je ne suis qu'un mec de série B me poussant du coude mais il y a quand même une chose que je sais en tant qu'entraîneur, c'est qu'il faut essayer de surprendre l'adversaire là où il ne m'attend justement pas.

Donc, si tout le monde et surtout l'adversaire attendait que Bastareaud vienne se payer Sexton, pourquoi ne pas l'utiliser en leurre d'entrée pour fixer Sexton, l'empêcher ainsi de glisser en défense, et écarter le ballon dans le dos de Bastareaud pour aller chercher ainsi les espaces au large dans du 1 contre 1.

On va le faire, mais en fin de match, ce qui nous permettra d'ailleurs de marquer le seul essai du match (j'y reviendrai) mais c'était trop tard.

Du coup, on a permis à Sexton de faire le plein de confiance et ça va nous coûter cher.

Quoiqu'il en soit, on ne voit quand même pas grand chose, les Irlandais commençant à mettre la main sur le ballon et obligeant les Français à défendre, bien certes, mais à défendre quand même et qui plus est dans leur camp.

Et ce qui devait arriver arriva, touche irlandaise dans notre camp suite à une pénalité concédée en mêlée, groupé pénétrant qui nous met à la faute, les Irlandais jouent l'avantage mais ça avorte et l'arbitre revient logiquement à la pénalité située à 25 mètres en coin.

Formalité pour Sexton.

13ème minute : Irlande 3-France 0

Sexton nous ballade sur l'engagement qu'on va s'obstiner à envoyer en zone 3, sur l'ailier Szebo pratiquement toute la 1ère période.

Là-encore, sans-doute une stratégie vu qu'on l'a arrosé toute le match l'ami Szebo.

Je ne sais pas si on avait décelé une faiblesse chez lui à ce niveau mais là encore, ça a lamentablement raté vu qu'il n'a pas échappé un seul ballon et qu'il a permis aux Irlandais de regagner chaque fois le centre du terrain leur permettant ainsi d'ouvrir l'angle à Sexton qui s'est fait un plaisir de nous renvoyer inlassablement dans notre camp par son au pied puissant.

Et je refais encore un aparté en tant qu'entraîneur de 2ème voir 3ème zone, il y a 2 choses dans le boulot de l'entraîneur et des joueurs, la stratégie et la tactique.

La stratégie c'est ce qu'on met en place AVANT le match, staff et joueurs ensemble, et la tactique c'est ce qui se met en place PENDANT le match, joueurs et staff pas forcément ensemble.

J'espère que vous avez remarqué que j'ai inversé l'ordre d'apparition à l'image des 2 intervenants.

Si la stratégie mise en place ne fonctionne pas ou mal, les joueurs décisionnaires doivent s'avoir s'adapter tactiquement et ne doivent pas forcément attendre les consignes du staff.

Et là, on a continué à appliquer bêtement 2 stratégies perdantes pendant pratiquement tout le match pour Bastareaud et pratiquement toute la 1ère période et encore par intermittence pendant la seconde pour Szebo.

Donc là, 2 solutions :

1. soit les joueurs décisionnaires sont incompétents.

2. soit ils sont inhibés par le staff.

Personellement je penche pour la 2ème solution et je rejoins en ça la presse spécialisée anglo-saxonne qui considère, je cite de mémoire, que "Saint-André enferme stratégiquement ses joueurs dans une camisole de force".

Je ne pourrai pas vous citer le titre exact de l'article en Anglais ni le journal mais maintenant, vu que je suis un mec de série B niveau rugby, je préfère m'entourer de précautions en citant les sommités journalistiques et chroniqueuses tellles que Mathieu Lartot et autres journalistes éclairés qui nous ont montré le journal en le traduisant pendant la présentation du match, Ibanez et Galthié buvant du petit lait.

Bon, le Mathieu Lartot, il nous en d'ailleurs sorti quelques bien bonnes hier, heureusement que Galthié et Ibanez sont dans le secteur parce que sinon...

Allez, je reviens au match et Ben Arous ne me fait pas mentir, auteur d'un bon "contest" (action défensive sur le jeu au sol) sur un joueur irlandais au sol, nous récupérant ainsi une pénalité à 40 mètres en face des poteaux.

Lopez s'y colle et la convertit.

16ème minute : Irlande 3-France 3

Dans le même temps Lamerat remplace Fofana temporairement, ce dernier ayant été sonné sur un contact et devant donc se soumettre au protocole commotion cérébrale qui consiste en un questionnaire classique permettant à un médecin de déterminer si le joueur est bien en possession de toutes ses facultés neurologiques.

Et on recommence nos conneries par l'intermédiaire du talonneur Guirado qui nous sort une faute complètement inutile dès le coup d'envoi à 25 mètres face à nos poteaux permettant ainsi aux Irlandais de reprendre l'avantage au score illico-presto parce que 25 mètres face aux pagelles, pour Sexton, il la passerait en la tapant du talon, d'ailleurs...

19ème minute : Irlande 6- France 3.

On engage et on fait un splendide hors-jeu de ligne, permettant à Sexton de nous renvoyer sur nos 50 mètres et à continuer à nous promener aux 4 coins du terrain par un jeu au pied d'une précision quasi-diabolique...

On se retrouve à nouveau sur nos 5 mètres avec touche lancer Irlande qui attaque mais Papé réussit un bon "contest" nous permettant ainsi de dégager notre camp.

Dans le même temps, Fofana revient sur le terrain renvoyant ainsi Lamerat sur le banc des remplaçants.

Les Irlandais profitent de nos fautes pour se sortir de leur camp et venir sur nos 22 mètres où ils enchaînent dangereusement.

Heureusement, Ben Arous nous fait encore voir tout son talent sur un excellent "contest" et nous sauve d'une sitaution dangereuse.

Un de nos rare bon coup à jouer de la 1ère période se présente et Lopez l'enfume d'une passe de maçon...

Bastareaud se rappelle à notre bon souvenir, pas en jouant aux auto-tamponneuses mais en réalisant parfaitement un "contest", ce qui est d'ailleurs également une de ses spécialités.

Une petite remarque quand même, c'est bien d'être fort sur le jeu de contestation des ballons adverses au sol et d'enchaîner les gestes techniques mais ça veut quand même dire que le ballon, on ne l'a pas et que c'est l'adversaire qui mène la danse, donc...

Ah tiens, nous voilà dans les 22 mètres irlandais suite à une pénalité et donc avec une touche à lancer pour nous.

On gagne le ballon et...

On gâche le mouvement par un bête passage à vide donc...

Sexton nous renvoie dans notre camp ainsi qu'à nos études...

Et les Irlandais enchaînent, on tient bien en défense mais on finit par se mettre à la faute et...

Sexton convertit facilement en points la pénalité des 40 mètres face aux perches...

33ème minute : Irlande 9-France 3

Dans le même temps Lamerat est revenu définitivement sur le terrain en remplacement de Thomas, blessé à la cheville.

Lamerat prend le centre de l'attaque poussant Fofana à l'aile ce qui n'est pas une mauvaise chose à mon sens comme on le verra plus tard.

Hop, c'est reparti et on se récupère une pénalité à 42 mètres face aux poteaux suite à une faute irlandaise au sol.

Lopez enquille et...

36ème minute : Irlande 9-France 6

Il faudrait arriver à garder ce score voire à l'améliorer avant de rentrer aux vestiaires pour la mi-temps mais malheureusement les Irlandais ne l'entendent pas de cette oreille, enchaînent sur nos 22 mètres et on se colle à la faute.

Les Irlandais jouent l'avantage mais notre bonne défense fait avorter le mouvement donc l'arbitre revient à la pénalité à 18 mètres face aux poteaux et y'a pas de miracle, Sexton envoie le ballon bien droit entre les perches.

39ème minute : Irlande 12- France 6

Et là, on décide enfin de jouer l'engagement en zone 1, surprenant ainsi les Irlandais et récupérant donc le ballon ce qui nous permet de mettre en route un joli mouvement...

Mais voilà, un en-avant vient le gâcher et tout ce joli monde est renvoyé aux vestiaires pour la mi-temps.

Bon, que dire, sinon que si on est bien en défense, on n'a quand même pas beaucoup vu le ballon et qu'on a tendu le bâton pour se faire battre en ne changeant pas de tactique assez rapidement pendant le match lorsqu'on a constaté que les stratégies mises en place ne fonctionnaient pas.

Ne doutons pas que, si moi, second voire même dernier couteau du rugby je l'ai vu, les éminents entraîneurs et autres chroniqueurs l'auront vu aussi, même si ce sont plutôt les consultants qui le disent, avec toute la diplomatie qui les caractérisent vu qu'en plus, Galthié et Ibanez sont dans les starting-blocks pour prendre la place de Saint-André...

Donc, c'est certes feutré mais pour qui y connait un minimum, je peux vous dire que les coups de scie volent bas et qu'il doit y avoir un joli tas de copeaux dans la cabine de retransmission de France 2 !!!

Et, d'après certaines indiscrétions venant "des milieux bien informés" comme dit l'autre, il parait même que l'ami Saint-André se fait tailler un joli costard sur mesure par tous les éminents spécialistes anciens joueurs ou pas de ce jeu...

Bon, je bavarde, je bavarde mais il faut que je m'y recolle car ça fait déjà 2 heures que j'écris et je n'ai retranscris qu'une seule feuille de mes notes et il reste une feuille et une page pour la 2nde période donc y'a encore du taf et en plus, comme mon équipe ne joue pas aujourd'hui, nos enfants viennent manger avec leurs vieux parents ce midi donc il ne me reste guère de temps vu qu'il est déjà 11h50...

Et c'est reparti par un coup d'envoi impeccable des Irlandais qui récupèrent le ballon et enchaînent en suivant.

Notre défense est en place et pour la 1ère fois du match Sexton se troue sur du jeu au pied concédant une touche directe.

Est-ce un signe ?

Du coup on récupère le ballon et on envoie du jeu et notamment une chandelle pour éclairer le jeu sur laquelle Lopez se troue également.

Jeu au pied des Irlandais qui récupèrent et enchaînent mais les Français s'en sortent là-encore sur du jeu au pied imprécis des Irlandais.

Renvoi aux 22 mètres des Français, coup de pied long, Sexton récupère et expédie une chandelle magistrale dans les cintres de l'Aviva Stadium (quel nom à la con, pourquoi ne pas avoir gardé Lansdowne Road mais bon, sponsors obligent...).

Sur la chandelle de son compère Sexton, l'arrière irlandais Kearney nous fait admirer tout son talent sur le jeu aérien...

Quelle maîtrise du geste !!!

Kearney récupère le ballon au nez et à la barbe des défenseurs français et ça enchaîne dans nos 22 mètres.

Heureusement, on défend bien et Bastareaud vient emplâtrer Sexton tête contre tête, du coup les Irlandais font un en-avant en suivant.

Par contre pour Sexton et Bastareaud c'est travaux de couture aux vestiaires vu que les 2 se sont éclatés une arcade !!!

Match nul !!!

Talès et Madigan remplacent donc temporairement et respectivement Bastareaud et Sexton à la 45ème minute.

On est mis en difficulté en mêlée mais heureusement les Irlandais commettent un en-avant en suivant, ouf...

On commet une nouvelle faute en mêlée et les Irlandais enchaînent nous poussant à la faute sur nos 22 mètres et légèrement en coin.

Madigan s'y colle et la convertit en points...

Merde, il est quasi aussi bon que Sexton.

50ème minute : Irlande 15-France 6.

Dans le même temps, Ben Arous, Guirado et Slimani, nos 3 jeunes premières lignes qui ont bien donné, commencent à fatiguer, notamment en mêlée et le staff fait alors rentrer du lourd de chez lourd en les imposantes personnes de Debaty, Kayser et Atonio.

Personnellement, en tant qu'entraîneur de dernière zone, je l'aurais fait à la mi-temps mais bon, tactiquement c'est bien vu quand même et cela même si je pense que nos 9 points de retard risquent de peser maintenant car il nous faut marquer au moins 2 fois pour espérer repasser devant les Irlandais et c'est pas gagné au niveau international.

Atonio s'y colle tout de suite, chargeant comme le buffle qu'il est, nous permettant enfin d'avancer au contact ce qui nous permet d'enchaîner beaucoup plus facilement en suivant vu qu'il oblige la défense à reculer et que tout devient alors beaucoup plus facile pour les attaquants.

Malheureusement, Lamerat perd le ballon permettant ainsi aux Irlandais de se dégager.

Un petit aparté pour dire que ce fut une des rtares erreurs de Lamerat qui sera l'auteur d'une bonne partie au centre de l'attaque car c'est un centre complet et intelligent, bon défenseur (on le verra plus tard sur un ballon d'essai irlandais) et très altruiste en attaque lâchant de très bons ballons à ses coéquipiers, contrairement à Fofana qui est plus individualiste et plus puncheur.

Personnellement, Fofana à l'aile me va très bien mais je préfère nettement un Lamerat au centre de l'attaque, cela étant bien entendu un avis tout personnel.

Mais nous voilà à la 52ème minute et la valse des remplacements s'intensifie par un joli jeu de chaises musicales, essayez de suivre :

Bastareaud revient à la place de Talès qui reste quand même définitivement sur le terrain au poste d'arrière en remplacement de Spedding qui le quitte sur blessure.

Le jeu reprend et notre domination commence à se mettre en place très nettement car nous jouons maintenant dans les 22 mètres irlandais.

C'est le moment que Papé va choisir pour nous ressortir l'intelligence qui faisait toute la gloire des bonnes vieilles bourriques de mon rugby, c'est à dire celui de papa, en nous collant un splendide coup de genou dans les ratelles d'Heaslip lors d'un regroupement dans les 22 mètres irlandais alors qu'ils étaient en grosse difficulté.

Chapeau l'Artiste !!!

Il a juste oublié qu'il y avait 3 arbitres officiels plus 1 dans une cabine avec toute la vidéo dont il a besoin et ça n'a pas manqué, carton jaune et 10 minutes de banc pour la bourrique de service, laissant ainsi ses coéquipiers à 14 à un moment décisif du match.

Et en plus, à en croire les journalistes de France 2, notre bon vieux Papé, en rejoignant le banc, a demandé benoitement au coach, je cite de mémoire la bonne vieille bourrique :

"Mais qu'est-ce que j'ai fait ?"

S'il avait déjà oublié, il lui suffisait de regarder le grand écran du stade parce que tout le monde l'a vu ce qu'il avait fait et quelques millions de téléspectateurs aussi et il faudra qu'il pense quand même à aller consulter parce qu'à ce niveau d'oubli ultra-rapide, on ne parle même plus d'alzheimer précoce, on est clairement sur une pathologie beaucoup plus grave...

Je rajouterai également qu'il s'en sort bien avec un carton jaune parce que si l'arbitre avait sorti du rouge, y'aurait pas eu grand chose à dire tant l'agression était caractérisée.

Allez, ça redémarre et Huget nous gratifie d'une superbe relance que Lopez enfume malheureusement par une passe de maçon et c'est quand même la 2ème de la journée...

A ce niveau, ça fait quand même tartir de voir ça...

A la 54ème minute Sexton revient également sur le terrain et renvoie Madigan, qui a été loin de démériter, sur le banc.

Il devait y avoir plus de points de suture à faire que pour Bastareaud !!!

On se prend une touche sur nos 22 mètres, les Irlandais envoient un superbe mouvement et l'essai semble imparable, Sexton n'ayant plus qu'à donner le ballon à un de ses nombreux partenaires démarqués sur sa gauche, le tout étant de ne pas se tromper de partenaire...

Et il se trompe, sans-doute encore un peu sonné mais plus plus sûrement enfumé par l'excellente défense de Lamerat qui ne s'engage pas franchement sur lui, temporisant en navigant à la limite du décrochage pour obliger Sexton à se décider avant lui.

Il faut être gonflé et intelligent pour faire ça car Lamerat avait peu de profondeur de terrain dans son dos, la ligne d'essai étant proche, à 10 mètres derrrière lui environ et à la vitesse où ils vont, 10 mètres c'est vite avalé...

Sexton est perturbé, fait le mauvais choix en s'engageant sans s'engager franchement et Lamerat le serre brusquement l'obligeant à forcer sa passe et à la vendanger ainsi dans les grandes largeurs !!!

Bravo Lamerat, mêlée pour nous où la puissance de Debaty et Atonio joue à plein sur des Irlandais fatigués et à la ramasse nous permettant ainsi de récupérer une pénalité et de nous dégager.

Kayser joue au pizzaïolo sur la touche en suivant.

Mêlée irlandaise et Debaty et Atonio les mettent encore à la faute mais Lopez ne trouve pas la touche en étant trop gourmand.

Quoiqu'il en soit on récupère le ballon, on enchaîne bien par Kockott, Best se met à la faute sur une bête faute au sol et se prend un carton jaune.

Pénalité à 30 mètres en coin que Lopez loupe à nouveau.

Et ça commence à faire quand même beaucoup de fautes de goût pour Lopez dans son boulot d'ouvreur, surtout comparé à Sexton qui tient son équipe à flots.

On est à la 60ème minute et Murphy remplace Heaslip qui ne s'est pas remis du coup de genou infligé par Papé, qui devrait se méfier parce que la commission de discipline pourrait tout à fait s'emparer de l'affaire si les Irlandais portent le pet et le sanctionner lourdement par une suspension.

On est dans une bonne période mais voilà, il manque toujours un petit quelque chose pour finir des mouvements qui semblent pourtant gagnants, un petit en-avant, une petite gourmandise et ça échoue, rendant ainsi le ballon aux Irlandais qui n'en demandent pas tant.

Les 2 piliers irlandais, Mac Grath et Ross sortent, remplaçés respectivement par Healy et Moore, histoire de colmater la brèche en mêlée.

On pique un ballon en touche aux Irlandais et c'est tellement rarissime face à eux et surtout face à ce vieux renard d'O'Connel que ça mérite d'être souligné.

Du coup, on enchaîne bien et Atonio, omniprésent pèse fortement sur la défense adverse par ses charges puissantes mais voilà, toujours la petite faute qui vient tout gâcher...

A la 64ème minute, fin des 10 minutes de pénitence pour Papé mais c'est Taofifenua qui rentre à sa place et c'est une bonne décision qui nous permet de voir à l'oeuvre ce pur produit de la filière que la FFR a mise en place dans les Îles du Pacifique pour y concurrencer la Nouvelle Zélande et l'Australie.

Il passe d'ailleurs en ce moment sur Canal Plus un superbe reportage du boulot effectué par Rougé-Thomas et le Stade Toulousain dans ce petit coin de France.

Atonio nous met encore dans l'avancée mais un énième an-avant gâche le boulot.

A la 65ème minute, une mêlée ordonnée par l'arbitre oblige les Irlandais à faire rentrer Cronin, un talonneur expérimenté, à la place d'O'Brien, monstre défensif de son état en 3ème ligne, pour que l'équipe reste à 14 suite à l'exclusion temporaire du talonneur Ross.

Pour les 3 postes de la  1ère ligne, seuls des spécialistes peuvent y jouer les mêlées pour éviter les accidents vertébraux sur des joueurs non formés à ce redoutable exercice de la mêlée donc nous voilà en supériorité numérique.

Dans le même temps Parra remplace Kockott qui a été bien meilleur que le week-end dernier.

Malgré notre supériorité en mêlée, c'est nous qui nous faisons pénaliser, l'arbitre jugeant que nous l'avons tournée sciemment et nous nous refaisons pénaliser en suivant sur la touche.

A 42 mètres en coin et avec la fatigue, on se dit que Sexton va peut-être la louper et bien ballepeau, il la passe le Diable...

68ème minute : Irlande 18-France 6.

Et là, ça fait vraiment lourd, surtout à 12 minutes de la fin, faudrait 2 essais transformés de suite pour passer devant et à ce niveau, ça serait quand même un exploit et cela même si les Irlandais semblent bien entamés.

En plus, on se fait transpercer sur le coup d'envoi...

On récupère quand même le ballon et Lopez trouve une belle touche.

Suite à la touche, les Irlandais nous expédient une chandelle qu'on récupère bien et on enchaîne un joli coup.

Le ballon circule dans le zig sans faute de goût, regroupement, ça ressort vite et le ballon circule à nouveau dans le zag sans plus de faute de goût, Bastareaud vient jouer en leurre devant le ballon, fixant ainsi Sexton en prenant bien garde de ne pas le toucher pour ne pas être pénalisé d'un passage à vide, et empêchant ainsi Sexton de glisser pour aller défendre plus loin.

Le ballon passe donc dans le dos de Bastareaud et arrive dans les énormes mains de Debaty qui est replacé avec le non moins énorme Taofifenua, ces 2 bons vieux avants devant alors jouer comme des arrières pour marquer.

Et ils le font nos 2 bons vieux avants de devoir, Debaty cadrant impeccablement le dernier défenseur, sans tomber dans le pêché de gourmandise qui consisterait à jouer sur sa puissance pour essayer renverser le dernier défenseur irlandais, et donnant un véritable caviar de ballon à Taofifenua qui peut aller marquer l'essai en moyenne position sans la moindre opposition.

Chapeau les gars...

Malheureusement, Lopez loupe la transformation.

72ème minute : Irlande 18-France 11

Goujon remlace Chouly et il nous faut marquer un essai transformé pour espérer seulement le match nul.

Voilà les point laissés en route par Lopez : ça fait 8 avec 2 pénalités et une transformation qu'un buteur comme Sexton n'aurait pas loupées.

Faites les comptes...

Les Irlandais remettent la main sur le ballon et enchaînent.

On se récupère uen mêlée et l'arbitre nous accorde une pénalité alors que les Irlandais semblaient la dominer.

Il leur fait le même reproche qu'à nous un peu plus tôt, mêlée tournée sciemment.

Barnes est donc cohérent dans son arbitrage.

A la 74ème minute, Anderson, joueur de sol remplace Toner, plutôt joueur de touche au sein de la 2ème ligne irlandaise et on comprend vite pourquoi car il va nous jouer quelques magnifiques "contests" qui nous empêcheront d'enchaîner convenablement notre jeu.

On tient le ballon et les dernières décisisons de Barnes nous sont plutôt favorables mais voilà si on enchaîne bien le jeu, on continue à enchaîner aussi les petites fautes de goût qui gachent tout.

Sans-doute est-ce dûe à la fébrilité de la fin de match qui s'approche inexorablement...

Mais il ne faut s'en prendre qu'à nous-mêmes si on a commencé à être ambitieux dans notre jeu bien trop tard.

Allez, Barnes nous donne une dernière mêlée, on s'y colle et on essaye d'enchaîner derrière mais la défense irlandaise est en place, le mouvement n'avance pas et Huget finit par être facilement poussé en touche par la défense irlandaise.

Fin du match et de nos espoirs de victoire.

Que dire ?

Sinon que j'ai quand même noté un léger mieux dans le jeu mais qu'on n'est vraiment pas assez ambitieux surtout à la vue du match de l'Italie en Angleterre où les 2 équipes se sont bien envoyées et cela même s'il y avait une classe d'écart entre elles.

Les Italiens n'ont jamais fermé le jeu, ont peut-être pris quasi 50 points mais en ont marqué quasi 20 avec des essais de toute beauté et ne parlons même pas des Anglais.

Et nous, ben rien, sinon un sursaut d'orgueil alors que les carottes étaient cuites.

Si ça tient aux consignes de match, comme je l'ai dit plus haut, rejoignant en cela les commentateurs anglo-saxons, alors je ne retire pas une ligne de ce que j'ai écrit sur Saint-André la semaine dernière, n'en déplaise à certains.

Et pous les joueurs, il faudra qu'ils se montrent plus ambitieux, que les joueurs décisionnaires pèsent également sur le staff et l'obligent à évoluer.

Ils avaient su le faire à la CM 2011, prenant le pouvoir alors que c'était plus que mal engagé et se recentrant sur les fondamentaux nous permettant ainsi d'accéder à la finale perdue de très peu contre les Blacks.

Ils avaient su également le faire bien avant lors d'autres grands évènements, rappelez vous Galthié rappelé à contre-coeur par Villepreux en pleine CM 1999 et la victoire contre les Blacks de Lomu en demi-finale avant de perdre en finale contre l'Australie.

Et des exemples comme ça, il y'en a plein dans l'histoire du rugby français parce qu'il y a une chose dont il faut toujours se rappeler, le jeu appartient toujours au joueurs et pas aux entraîneurs, même les plus autistes.

Bon, il est 12h30, j'y suis depuis 9h et nos enfants arrivent, je concluerai et corrigerai donc mes fautes donc plus tard.

Coucou, il est 17h48 et me revoilou...

Je viens de voir le Pays de Galles l'emporter sur l'Ecosse à Murrayfield sur le score de 26 à 23 avec du jeu de partout et des joueurs qu'on ne sent aucunement inhibés ni enfermés à l'intérieur de schémas tactiques trop pesants.

Les mecs suivent le canevas défini avec le staff mais à l'intérieur de ça, place à la créativité et les joueurs s'envoient de partout avec des mouvements qui partent du fond du terrain, enchaînant des temps de jeu à répétition sans faute de goût et sans perdre le ballon ce qu'on est totalement infoutus de faire en ce moment.

De même je regarde le Super Rugby qui a redémarré dans l'hémisphère Sud et là, c'est encore une autre planète, c'est du jeu, du jeu et encore du jeu avec des mecs qui se déplacent comme des avions de chasse à travers tout le terrain... Hallucinant...

Alors pour le moment, je nous vois loin du niveau des équipes anglo-saxonnes du Tournoi des VI Nations et recevoir le Pays de Galles ne va pas être une partie de plaisir sans parler d'aller jouer les Anglais à Twinckenham, Anglais qui ne doivent certainement pas avoir oublié leur déconvenue de l'an dernier au Stade de France donc gare à la réception.

Quant à l'hémisphère Sud, et bien je pense qu'on en est encore plus loin donc je me fais quand même pas mal de soucis pour la CM 2015 de cet automne en Angleterre mais bon, "qui vivra verra"...

Allez, Allegria quand même mais en minuscule...

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