Bonjour à vous amis Aficionados...
Tout d'abord je vais vous avouer avoir beaucoup de mal à commenter cette demi-finale de la Coupe du Monde 2011 opposant le Pays de Galles à la France...
Beaucoup de mal car ce genre de match très fermé offre peu d'occasions de s'enflammer et de décrire de belles actions de jeu...
Match fermé par l'inhibition de l'équipe de France mais également par les évènements de la 16ème à la 18ème minute, je ne vous cacherais donc pas que je suis resté sur ma faim en termes de jeu proposé mais nous aurons l'occasion d'en reparler.
Nous eûmes droit aux hymnes, fort bien exécutés d'ailleurs, et mes premières inquiétudes se manifestèrent lorsque je scrutais le visage des joueurs.
Pour les Gallois, rien de spécial, les joueurs Anglo-Saxons ayant en général toujours la même attitude à ces moments-là mais pour les Latins que nous sommes, je ne retrouvais pas ce regard fiévreux et cette tension des corps et des esprits qui étaient si évidentes samedi dernier contre l'Angleterre.
Je sens les joueurs concentrés mais manque la fièvre et j'ai alors peur que nous nous lancions dans un match plus calculé que joué.
De plus, la pluie qui tombe sur l'Eden Park d'Auckland me fait penser que les Gallois ne pourront pas se lancer dans ce jeu de passes qui est leur marque de fabrique depuis le début de la CM et cela même si elle se calme avant le début du match car la pelouse restera mouillée et rendra donc le ballon glissant et les appuis plus incertains, ce qui handicapera les rois de la relance tout azimuts que sont North, Williams et Halfpenny côté Gallois, Palisson, Clerc et Médard côté Français...
On risque donc de plus assister à un match "tambour et grosse caisse" que "flûte traversière et clavecin"...
Bon, c'est pas tout ça car Alain Rolland, l'excellent arbitre Irlandais d'ascendance Française lui permettant de communiquer avec les joueurs dans la langue de Shakespeare et de Molière, Alain Rolland disais-je donc, donne le coup de sifflet libérant les 2 équipes et c'est parti pour 80 minutes...
Les Gallois récupèrent le ballon sur une touche, progressent joliment et commettent un en-avant.
On constate donc tout de suite que la pelouse est humide car, en général sur des matchs de haut-niveau, il faut quand même bien attendre quelques minutes avant de voir la 1ère mêlée ordonnée.
Donc on s'y colle et, malgré le déficit d'environ 8 kgs par joueur concédé par le pack Français, les Gallois se mettent à la faute.
Le jeu continue et la conquête directe Française en touche et mêlée semble au point, d'ailleurs Servat s'échappe joliment sur une touche et nous ramène sur les 10 mètres Gallois où une nouvelle mêlée est ordonnée.
On impose des enchainements d'avants au ras afin de fixer au près la défense Galloise, seulement voilà, on commet un en-avant...
Ces maladresses sont-elles dûes à la fébrilité ou à l'humidité ambiante ?
Sans-doute un peu des deux mon capitaine...
Du coup on se lance dans une partie de "à toi, à moi" avec les Gallois, ceci étant dû aux maladresses réciproques des uns ou des autres...
Les Gallois gagnent un ballon en touche, enchainent par leur paquet d'avants et provoquent la faute de Dusautoir.
Pénalité accordée par l'arbitre que s'empresse de convertir Hook des 25 mètres en coin.
Galles 3 - France 0 à la 8ème minute.
Et le jeu reprend entaché de maladresses jusqu'à la 16ème minute où un premier coup dur frappe les Gallois au travers de la personne imposante de ce très bon pilier droit qu'est Adam Jones qui se voit obligé de quitter le terrain sur blessure.
Sur la mêlée qui suit, la France met le paquet mais Mas tente une coquinerie qui n'échappe pas à l'arbitre, ce qui donne l'occasion à Hook de doubler la mise grâce à une pénalité à 40 mètres légèrement décalée des pagelles Françaises...
Et bien non, c'est raté...
La stratégie Galloise commence à bien se discerner avec une forte utilisation des côtés fermés pour empêcher notre redoutable et redoutée défense de se déployer sur tout le terrain et concentrer ainsi un maximum de nos joueurs sur un petit périmètre.
Quant à la stratégie Française et bien elle me semble inadaptée ou mal comprise et mise en oeuvre en cette 1ère période.
Face à un tel adversaire et tenant compte des conditions climatiques il faut en général :
1. assurer la possession du ballon.
2. fixer les avants adverses par des progressions au coeur ou au ras.
3. occuper le terrain par un jeu au pied long et précis obligeant le redoutable trio de fond de terrain Gallois à reculer...
Or, on fait tout le contraire, en balançant des quilles (chandelles) dans tous les azimuts et surtout en les balançant très mal, bref, c'est mal vu et mal exécuté et, en plus, ça donne la possession du ballon en permanence aux Gallois qui n'en demandaient pas tant...
Heureusement qu'ils font des fautes de mains !!!
Et arrive la fameuse 18ème minute où le capitaine Gallois Warburton foudroie Clerc d'un splendide placage cathédrale, or, on sait que c'est interdit et qu'en plus les arbitres y sont sensibilisés depuis le début de la CM (parlez en à Estebanez qui s'est pris 21 jours de suspension)...
Et en plus, Warburton aggrave son cas, car non seulement son placage est irrégulier puisqu'il soulève Clerc en poussant vers le haut mais en plus, à la retombée, il ne l'accompagne pas au sol pour amortir le choc mais le lâche au contraire de toute sa hauteur, comme s'il voulait planter un poireau.
Normal me direz-vous pour les Gallois dont l'équipe est aussi appelée le XV du Poireau à cause de l'emblème qui orne leur maillot au niveau de la poitrine.
En fait ce sont 3 plumes d'autruche mais bon, un petit malin a trouvé un jour que ça ressemblait plus à un poireau et c'est resté !!!
On en revient à Warburton qui les a donc accumulé sur ce geste et si vous avez regardé le match à la TV, vous avez pu vous rendre compte de la dangerosité d'un tel acte car Clerc retombe carrément sur la tête de toute la hauteur de Warburton.
Heureusement, c'est Clerc, qui est un sportif de haut-niveau et qui a donc l'automatisme d'enrouler la tête sur la poitrine afin d'amoindrir le choc sur les cervicales, imaginez un tel geste sur un de nos joueurs amateurs de petite série du dimanche après-midi, ça peut être la fracture des vertèbres cervicales et, au mieux, la paraplégie pour la victime s'il n'a pas eu les bons automatismes de protection.
J'ai joué à l'époque où ce genre de geste (et bien d'autres) était autorisé sur les terrains et le public en raffole, ça fait des oh et des ah dans les tribunes, ça rigole mais là où ça commence à bien moins rigoler, c'est quand vous voyez un joueur (partenaire ou adversaire peu importe) sortir du terrain en insuffisance respiratoire, dans le matelas coquille et en train d'expliquer aux pompiers et au toubib qu'il ne sent plus ses jambes...
Et où ça ne rigole franchement plus du tout, c'est quand vous voyez l'hélicoptère se poser au centre du terrain pour évacuer le joueur vers le centre de neuro-chirurgie le plus proche...
Donc, depuis quelques années, et suite à quelques terribles accidents, ces gestes sont interdits à tous les niveaux de pratique et durement sanctionnés.
Et Alain Rolland n'a pas dérogé à la règle, il l'a même appliqué stricto-sensu en sortant le carton rouge (exclusion définitive) au nez de Warburton.
Alors ça polémiquera, surtout côté Anglo-Saxon et c'est normal, sur la pertinence ou non du carton rouge mais il faut se rappeler d'une chose, c'est que l'arbitre est responsable de la santé des joueurs sur le terrain et qu'il doit prendre toutes les mesures qu'il estime nécessaire pour la protéger et assurer la continuité du match dans de bonnes conditions de sécurité pour tous les acteurs.
Or, là, nous sommes en demi-finale de CM, les joueurs sont à cran, on voit d'ailleurs un début d'échaufourée se produire entre les joueurs suite à ce placage, et si Alain Rolland se contente d'une pénalité, même assortie d'un carton jaune (exclusion temporaire de 10 minutes pour le fautif), le match risque fort de dégénérer gravement par la suite.
Et ça, Alain Rolland ne pouvait pas le permettre, pas à ce niveau de compétition et on pourra bien gloser tant qu'on veut, l'arbitre est le seul maître à bord sur le terrain et il doit prendre ses responsabilités.
Alain Rolland les a prises et saura les assumer en grand arbitre qu'il est.
Par contre, attention les Français car, inconsciemment, Alain Rolland aura sans-doute tendance à compenser jusqu'au coup de sifflet final, donc, méfiâtre...
Je reste sur le sujet car on voit aussi dans cet évènement de jeu toute la différence qu'il y a entre des joueurs jeunes et des joueurs plus âgés donc supposés plus expérimentés.
Les Gallois ont une équipe jeune (moins de 25 ans de moyenne d'age), bourrée de talents individuels et Dieu sait que Warburton (22 ans) est et fera un excellent 3ème ligne, les Français ont au contraire l'équipe dont la moyenne d'age est la plus élevée de tous les demi-finalistes, or on sait qu'à ces niveaux de compétition, l'age n'est pas forcément un handicap du fait de l'expérience accumulée, expérience qui permet justement d'éviter cet emportement fougueux qui est aussi la marque de la jeunesse.
Warburton n'a pas su gérer cet excès d'enthousiasme et, de plus, il est le capitaine de cette équipe, il aurait donc dû retenir son geste, même si celui-ci n'était pas intentionnel, seulement voilà, il n'a pas su ou pu le faire...
La leçon est donc terrible pour lui mais on sait que c'est un joueur bourré de talent et intelligent, il saura donc tirer la "substantifique moëlle" de cet évènement et en sortira renforcé pour les année à venir, c'est tout le mal qu'on lui souhaite car c'est un formidable 3ème ligne...
Bon, on pourrait se dire qu'à 60 minutes de la fin du match, à 15 contre 14 et en plus avec le pilier droit Gallois out, même s'il a été remplacé, on pourrait donc se dire que ça s'annonce plutôt bien pour les petites affaires Françaises...
Et bien pas forcément parce qu'il se passe très souvent un étrange phénomène dans la tête des joueurs des 2 camps qui se trouvent confrontés à cette situation.
Pour l'équipe qui se trouve "avantagée", il y a un risque de relâchement mental car on se dit que le plus dur est fait et que ça va devenir plus facile, donc la concentration et la vigilance s'en trouvent amoindries et on perd les repères collectifs.
Pour l'équipe qui se trouve "désavantagée", bien au contraire on s'estime souvent frappé injustement par ces coups du sort successifs et on se rebelle car on ne l'accepte pas, donc les joueurs vont chercher un suplément d'âme au fin fond de leurs tripes et quand on sait que les Gallois ont été superbement préparés physiquement par Warren Gatland en se rendant en Pologne effectuer un stage de préparation terrible, on peut s'attendre à ce genre de scénario.
Et je m'y attends d'ailleurs avec une confiance très mitigée en ce qui concerne la suite du match.
J'arrête là ce long aparté mais je l'estimais nécessaire car on a assisté à un tournant du match pendant ces 2 minutes fatidiques aux Gallois.
Le jeu reprend et suite à la pénalité, on se retrouve à jouer dans le camp Gallois où on leur met la pression en mêlée et là encore je fais un petit aparté technique car les Gallois devaient gérer le manque d'un joueur sur les mêlées...
Soit ils restaient à 7 contre 8 en mêlée au risque de se faire enfoncer et donc entamer physiquement sur cette phase de jeu, soit ils en jouaient certaines à 8 en faisant monter leur 3/4 centre Roberts (110 kgs quand même la bête) sur le flanc de la mêlée afin de compenser leur infériorité numérique.
En rugbymen intelligents qu'ils sont, les Gallois ont bien entendu choisi la 2ème solution, faisant monter Roberts sur leurs introductions afin d'assurer le gain du ballon et jouant à 7 les mêlées introduction Française afin de ne pas laisser de surnombre aux attaquants Français sur cette phase de jeu...
Quoiqu'il en soit, Roberts malgré sa taille et son poids n'est pas un pur 3ème ligne et la mêlée Galloise aura quand même du mal face à son homologue Française.
Revenons à notre mêlée qui pousse les Gallois à la faute et nous permet de bénéficier d'une pénalité à 22 mètres des poteaux et décalée sur la ligne des 15 mètres.
Pénalité que convertit Parra.
Galles 3 - France 3 à la 22ème minute.
Le jeu reprend et il faut marquer le coup pendant que les Gallois sont encore un peu assommés par ces coups du sort, Parra en profite donc pour percer, Rougerie arrive comme un boulet à hauteur et...
Parra choisit de jouer au pied en direction de Clerc !!!
"Putain, fait chier Parra !!!"
Excusez-moi mais ça a été mon cri du coeur à ce moment du match !!!
Merde, on est dans le camp Gallois, on a mis leur défense à reculons, un partenaire arrive en soutien au près (pour une fois) et on se débarrasse du ballon au pied plutôt que d'accentuer le déséquilibre...
Enfin (long soupir)...
Et on se lance maintenant dans une longue période de rentre-dedans qui ne donne rien, on continue à jouer au "à toi, à moi" et pire que ça, on se prend une pénalité qu'a la bonne idée d'enfumer Hook des 45 mètres et légerement décalée...
Et on continue à ne pas mettre la main sur le ballon et à ne pas occuper le terrain...
Vous me direz que les Gallois y sont sans-doute pour quelque chose et vous aurez certes raison, mais pas que, pas que...
Car on retrouve les approximations techniques que l'on avait vues contre le Tonga et ça n'est pas rassurant du tout...
On arrive quand même à récupérer une pénalité aux 35 mètres en face des poteaux Gallois.
Pénalité que convertit aisément Parra.
Galles 3 - France 6 à la 34ème minute.
Les 6 dernière minutes de la 1ère période verront les Gallois attaquer sous tous les angles mais la défense Française fait bonne garde et la mi-temps est sifflée sur ce score.
Et je constate dès l'entame de la 2nde période que Lièvremont et son staff ont dû rectifier le tir car les joueurs la prennent par le bon bout avec un très bon enchainement, malheureusement on n'arrive pas à accélérer le jeu et la défense Galloise n'est pas mise hors de position, ce qui oblige Parra à tenter le drop-goal, qu'il ne réussit malheureusement pas.
On fait quand même quelques fautes mais notre touche commence à donner des signes évidents de supériorité volant plusieurs ballons sur lancer Gallois.
Bonnaire (un 3ème ligne ?) montre même à ses petits camarades comment on occupe le terrain en réalisant un magnifique coup de pied nous permettant de revenir dans le camp Gallois.
Lièvremont en profite pour effectuer les premiers changements en la personne de Szarzewski et Barcella qui remplacent respectivement Servat et Poux (habituel) à la 45ème minute.
Le jeu reprend, Clerc perce mais... Manque de soutiens au près (du déjà vu contre le Tonga) !!!
Stephen Jones remplace Hook à l'ouverture chez les Gallois et là je me dis qu'on va en voir de toutes les couleurs niveau jeu au pied de déplacement et que la tactique Galloise va être maintenant de nous maintenir dans notre camp par un jeu au pied d'occupation et d'attendre tranquillement la faute...
On domine, notamment grâce à notre touche et à Nallet plus particulièrement qui a bien décrypté la touche Galloise et leur pique régulièrement des ballons sur leurs lancers en début d'alignement...
Sur l'un deux, on met en place un joli groupé-pénétrant (la fameuse cocotte) qui ne laisse aux Gallois que la possibilité de se mettre à la faute en l'écroulant...
Ce qu'ils font...
Et Parra convertit la pénalité des 22 mètres en coin.
Galles 3 - France 9 à la 50ème minute.
On continue à dominer par notre touche notamment mais que d'imprécisions et ce qui devait arriver arriva...
Sur un ballon qui semblait anodin les Gallois viennent prendre le centre du terrain, continuent même sens et, sur un regroupement rapidement joué à 15 mètres de la ligne de touche, le demi de mêlée Gallois Philips (véritable phénomène d'agressivité et de puissance) s'échappe au ras en mystifiant Nallet et Papé (ont-ils eu le temps de relever son numéro au moins ? Sinon, c'était le 9) au passage et pointe l'essai en coin en chambrant bien les Français au passage (coquinous les demis de mêlée, c'est bien connu) !!!
Heureusement pour nous (et comment) Stephen Jones loupe la transformation...
Galles 8 - France 9 à la 59ème minute.
Et là, je me dis qu'on va souffrir, car contrairement à ce qu'on pourrait penser, les Gallois ont l'air plus frais que nous physiquement.
En effet, en général, une équipe réduite à 14 prends quand même un sérieux coup de pompe aux environs de la 60ème minute or là, que nenni, nos Gallois continuent à colmater toutes les brèches éventuelles, se lancent comme des frelons dans les regroupements où ils perturbent grandement nos sorties de ballons, nous en piquant quelques-uns et surtout nous les retardant tous...
Il faut donc mettre du sang neuf en équipe de France ce que Lièvremont semble avoir compris puique Pierre remplace Papé à la 60ème minute.
Mais ça sera l'avant-dernier remplacement, puisque Ouedraogo remplacera Bonnaire à la 75ème minute et là je pousse quand même un coup de gueule contre Lièvremont et son staff...
Ils n'ont remplacé que des avants et pas un seul arrière, de plus la puissance de Picamoles a, à mon sens, manqué sur ce match mais bon, y'avait quand même matière à coacher aussi au niveau des lignes arrières chers Lièvremont et Cie...
Oh, les gars, notre jeu au pied manque de longueur et s'il oblige parfois Halfpenny à courir, c'est en avançant, or c'est en reculant qu'il faut le faire courir, afin de le mettre sous pression...
Halfpenny, s'il avance, avec ses qualités de jambes et d'appuis, il rigole car il voit tout le jeu en permanence devant lui et peut donc choisir les meilleures options afin de nous remettre sous-pression, alors que s'il recule, vu qu'il a le dos tourné, il ne risque pas de le voir, le jeu !!!
Parra n'a pas la longueur ni les automatismes du jeu au pied d'un ouvreur, on a Trinh-Duc sur le banc mais non, on le laisse au frigo !!!
Alors Parra, il fait ce qu'il peut mais son jeu au pied d'occupation manque cruellement de longueur et de vista pour trouver les bons angles alors que pour Stephen Jones, tout va bien pour lui, merci...
Il ne s'est pas trompé Gatland, l'entraîneur Gallois, il voulait du jeu d'occupation, il a donc fait ce qu'il fallait dans son coaching et Stephen Jones nous en fait voir de toutes les couleurs, nous renvoyant inlassablement dans notre camp dès qu'on faisait mine de vouloir en sortir et comme en plus on a eu la gentillesse de rendre tous les ballons aux Gallois, pourquoi se seraient-ils gênés, je vous le demande...
En plus, ils sont plus guerriers que nous sur le jeu au sol, récupérant bon nombre de ballons pourtant en notre possession mais heureusement, notre touche et notre mêlée continuent à leur poser des problèmes, même si ça semble se dérégler un peu par moment mais je me dis quand même à cet instant (et je vous l'avoue très franchement) qu'on ne peut pas gagner un match en jouant comme ça et je pense que l'aventure va se terminer là et qu'on jouera la petite-finale pour la 3ème place contre le perdant de la demi-finale de demain...
Et le pauvre Mas semble me donner raison en se mettant à la faute à 50 mètres en face de nos poteaux à la 75ème minute !!!
Halfpenny place son ballon, se concentre, s'élance, frappe et le ballon prend la direction des poteaux, bien droit, bien haut, et...
Passe juste sous la barre transversale !!!
Merci mon Dieu !!!
Et les 5 dernières minutes vont être irrespirables car on continue à déjouer, à rendre immédiatement aux Gallois les rares ballons que l'on arrive à récupérer, Gallois qui se lancent dans la bataille avec l'energie du désespoir, nous imposant temps de jeu sur temps de jeu, attendant la faute Française...
Bref, l'enfer pour tout supporter normalement constitué...
Mais notre défense ne craque pas, ni individuellement, ni collectivement, les joueurs obéïssent aux injonctions de l'arbitre, restent concentrés sur leur sujet, ne font pas le geste de trop, se replacent rapidement, n'essayent pas de grappiller un ballon au sol en se mettant à la faute, bref, un modèle de défense...
Et ça durera comme ça pendant plus de 20 temps de jeu, pendant 2 minutes de temps additionnel et ce sont les Gallois, forcés de reculer sous la mitraille, qui finissent par commettre un en-avant nous permettant de récupérer de ballon et de l'expédier en touche par Yachvili interposé !!!
Fin du match !!!
Galles 8 - France 9 !!!
Et l'équipe de France aura donc l'honneur de jouer la Finale de la CM 2011 contre le gagnant de la demi-finale Nouvelle-Zélande vs Australie qui se déroulera demain...
Je n'ai pas de souhait particulier pour notre adversaire à venir, l'idéal serait bien sûr les All Blacks mais bon, l'un ou l'autre, ça ne va pas être de la tarte car les 2 équipes nous ont sévèrement fessés-déculottés lors de nos dernières confrontations.
Je compte d'ailleurs là-dessus, la fameuse Sainte Trouille, pour que les Français élèvent leur niveau de jeu, sinon...
Et je n'aimerais pas qu'on soit ridicule en Finale d'une CM, vous non plus j'imagine ???
Que dire de ce parcours ?
Qu'il est quand même inespéré car notre équipe est à géométrie variable, capable du meilleur comme du pire mais qu'elle bénéficie quand même d'une sacrée baraka depuis le début de cette CM...
Ben oui, qualifiée sans gloire après les matchs de poule, elle nous aligne une bonne performance contre les Anglais mais une copie bien moyenne, pour ne pas dire largement insuffisante contre des Gallois, que je salue d'ailleurs pour leur vaillance et leur dignité dans la défaite qu'ils doivent quand même juger quelque part imméritée donc bien cruelle mais bon, c'est le jeu avec ses contraintes et ses règles, intempéries et arbitres faisant partie de celui-ci...
Donc, là, on ne pourra plus y échapper, il va falloir se confronter aux Monstres (ou présentés comme tels) du Sud et il va falloir que tout le monde, staff y compris, élève le niveau pour participer dignement à cet évènement et surtout le gagner...
L'enjeu est là et pas ailleurs, on ne doit pas se contenter d'une participation tirée par les cheveux à cette Finale, on se doit de faire honneur à notre Rugby mais surtout au Rugby en général alors que cette Finale va justement se jouer sur la Terre d'élection de ce Sport, la Nouvelle-Zélande...
Et pour faire honneur au Rugby, il faut la gagner cette Finale...
Alors Honneur et Vaillance mais également...
ALLEGRIA !!!