Et bien voilà chers amis aficionados médiapartiens, l'équipe de France en a terminé avec la tournée automnale des équipes de l'hémisphère sud en goguette dans notre bonne vieille Europe.
Et elle en a terminé dans la victoire mais également dans la douleur parce que, contrairement à ce qu'on aurait pu penser de prime abord ou si on est un amateur peu éclairé de ce jeu, les Samoans, ce ne sont pas des cadeaux, loin de là !!!
Parce que si vous imaginez une seule seconde que les habitants de ces magnifiques îles du Pacifique ressemblent à l'image de carte postale qu'on en a, avec vahinés vous offrant des colliers de fleurs et beaux mecs jouant du ukulélé, vous avez raison, mais faut savoir que 80 minutes par semaine ou à tout autre moment libre de leur journée, les beaux mecs posent les ukulélés ou arrêtent leur boulot pour se rentrer joyeusement dans le lard sur la plage ou ailleurs grâce à ce sport qui semble avoir été inventé pour eux par les Anglais.
Et là, ils n'ont plus du tout le sourire nos amis Samoans parce que comme enragés on n'a pas encore vraiment trouvé mieux, d'ailleurs les clubs des championnats européens y font souvent leur marché et la colonie Samoane d'Auckland est une grande pourvoyeuse de All Blacks néo-Zed divers et variés dont le cultissime Jonah Lomu entre autres exemples percutants tel La'auli Michaël Niko Jones http://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Jones_%28rugby_%C3%A0_XV%29 qui ne jouait jamais le dimanche car c'est le jour du Seigneur !!!
Bref, le Samoan est le joueur de rugby pur-jus doté d'un physique énorme et d'une technique individuelle irréprochable dûe à sa grande pratique du rugby à 7.
Là où ça se gâte un peu, c'est dès lors qu'il s'agit de technique collective ou de discipline...
Ben oui, le Samoan, tout comme ses collègues des autres îles du Pacifique, la rigueur collective et la discipline, ça le gave un peu au bout d'un moment et, la fatigue venant, disons qu'il a tendance à manquer un peu de maîtrise et à se laisser aller un peu au delà de la limite permise sur un terrain de rugby et que vu qu'il y va de bon coeur, ça peut parfois faire très mal !!!
Maintenant, ils ont énormément progressé là-dessus car comme leurs internationaux jouent pratiquement tous dans des grands clubs Européens ou dans la super-league de l'hémisphère sud, ils y ont appris la rigueur collective et la discipline.
Mais des fois, "chassez le naturel et il revient au galop" comme on dit...
Par contre, les Samoans, très pieux, n'oublient jamais la prière collective d'avant-match pour demander au Seigneur de bien vouloir épargner les blessures graves à, dans l'ordre, leurs adversaires, leurs partenaires et eux-mêmes, ni celle d'après-match pour le remercier d'avoir bien voulu répondre plus ou moins positivement à cette demande.
Parce que pendant le match, le joueur Samoan ne prie plus, il vous passe à la tronçonneuse mais faut pas se gourrer non-plus, ils s'attendent eux-même à y passer aussi parce que le joueur Européen prie peut-être moins que son homologue îlien mais sur le terrain, il ne fait guère plus de cadeaux surtout qu'il est bien averti de ce qui l'attend sur le pré avec ces diables d'hommes des îles.
Surtout qu'ils arrivaient en France gonflés comme des zeppelins vu qu'ils avaient précédemment administré une solide correction aux Canadiens et se sont permis ensuite d'aller battre les Gallois dans la foulée sur le terrain du Millenium de Cardiff, ces mêmes Gallois derniers grands chelemards du Tournoi des VI Nations !!!
Par contre, après le match, on reprend les guitares et les ukulélés et on fait la fête tous ensemble parce qu'à ce niveau, c'est comme sur le terrain, ils sont plus que généreux les Samoans !!!
Bon, après cette rapide présentation il est temps d'écouter les hymnes des 2 pays chantés "a capella" par une chorale militaire où on remarque pas-mal de nos compatriotes du Pacifique venus chanter l'hymne Samoan en l'honneur de leurs cousin des îles.
Hymnes respectifs repris d'ailleurs "a capella" par les joueurs des 2 équipes.
Ce n'est pas que je sois bien nationaliste mais bon, c'est toujours plus sympa de voir des joueurs agir ainsi plutôt que de les voir faire la gueule pendant les hymnes et c'est toujours plus sympa également de voir le public se lever et respecter les hymnes des 2 pays plutôt que d'entendre des sifflets à la con.
Cela étant dit, rentrons dans le vif du sujet car la France par l'intemédiaire de Frédéric Michalak vient d'effectuer le coup d'envoi, fort bien ajusté d'ailleurs car nous récupérons le ballon ce qui nous permet de balayer le terrain dans un sens puis l'autre afin de commencer à bouger la défense Samoane et voir un peu comment elle se comporte collectivement parce qu'on n'a aucun doute au niveau individuel vu que ce sont de vraies guillotines volantes et ça ne manque pas, on perd un ballon sur un contact et on se prend une première mêlée à la 56ème seconde, ce qui nous change du match contre l'Argentine où il avait fallu attendre la 39ème minute il me semble...
Je me dis, tous comptes faits, que ce n'est pas plus mal car la mêlée est un marqueur psychologique important du jeu de rugby et, d'ordinaire, les joueurs îliens, s'ils sont très forts et imposants individuellement n'aiment pas trop cet exercice très collectif qui demande beaucoup de force, certes, mais également une énorme maîtrise et intelligence technique collective.
Ce qui m'inquiète un peu, c'est la lourdeur de leur paquet d'avant qui affiche 959 kgs sur la bascule (on ne parle plus de balance à ce niveau là) pour 8 joueurs alors que le paquet de l'équipe de France affiche 870 kgs au compteur...
Et ce qui m'inquière encore un peu plus c'est que tous les joueurs Samoans jouent dans des grands clubs notamment Celsus Johnston qu'on connait bien à Toulouse où il est un énorme pilier droit...
Et ça ne manque pas, les Samoans nous surprennent sur la première mêlée où Thomas Domingo le revenant, après 2 blessures au genou, est emporté par la puissance de Celsus Johnston.
Pénalité, coup de pied en touche et prise impeccable de leur alignement, commandé d'ailleurs par l'impeccable Iosefa Tekori, joueur emblématique de Castres, ceci expliquant d'ailleurs sans-doute les progrès Samoans dans cet art collectif difficile, exigeant aussi rigueur et concentration, qu'est la touche...
Et là je me dis que ça ne va pas être de la tarte, surtout que les Samoans, sur l'attaque qui suit cette touche envoient leur puissant 1er centre Johnny Leota nous rentrer gaillardement dans le buffet, exercice où il excelle...
Et là, surprise, c'est lui qui se fait passer à la tronçonneuse et reste les bras en croix sur la pelouse, sévèrement sonné par les défenseurs Français qui ne l'ont pas loupé tant "ils l'ont vu venir gros comme une maison" !!!
Il est même tellement secoué qu'il en est même obligé de sortir temporairement pour se soumettre à ce nouveau règlement, plus que justifié d'ailleurs vu la violence des chocs, exigeant que tout joueur sonné doive sortir immédiatement pour répondre à un questionnaire formulé par la faculté afin de vérifier qu'il n'y ait pas de commotion cérébrale et seul le médecin pourra alors, en fonction des réponses et des réactions du joueur, lui donner l'autorisation de reprendre le jeu ou de partir en observation pour des examens plus poussés.
Donc Johnny Leota sort et est remplaçé par Jeremy Su'a.
Et on repart pour une deuxième mêlée sur laquelle on se reprend et poussons les Samoans à la faute mais on remarque que ça triche allègrement en première ligne car Celsus Johnston, en se relevant et en étant désigné comme fautif par l'arbitre, a la moue caractéristique du pilier qui est en train de se dire que son adversaire direct, Thomas Domingo en l'occurence, a mieux triché que lui sur ce coup-là mais que ce n'est que partie-remise !!!
Je connais bien cette moue mi-amusée, mi-ironique qu'il m'est arrivé de faire au sortir de quelques furieuses mêlée de ma longue carrière de joueur !!!
Tout ça me fait dire que ça va être plus que raide en conquête tant les Samoans ont l'air d'avoir progressé dans cet art collectif et qu'ils savent très bien que, stratégiquement et tactiquement, nous contrer dans ces exercices où nous sommes culturellement forts, ne peut que les aider à nous faire perdre les pédales et nos repères et nous passer ainsi à la moulinette.
En plus, on se met à merdoyer également en touche, brrr...
Et hop, troisième mêlée à la 5ème minute...
Et ben, ça ne va pas être "la balle à l'aile, la vie est belle" ce match mais plutôt "tambours et grosses caisses" !!!
Ah, on les tord sur cette mêlée et Louis Picamoles en profite pour commencer son oeuvre de destruction massive et à montrer aux Samoans qu'il n'a rien à leur envier au petit jeu des auto-tamponneuses, du coup on enchaîne et comme on ne progresse pas sur un regroupement, l'arbitre ordonne justement une mêlée introduction samoane ce qui me fait dire joyeusement :
"et de quatre !!!"
Et on se fait pénaliser et là, c'est Thomas Domingo qui fait la moue !!!
Johnny Leota en profite pour revenir ayant bien répondu au test censé vérifié son état cérébral mais il semble encore bien secoué quand même et n'aura d'ailleurs plus son rendement habituel...
Physiquement ça s'envoie sec, surtout pour 2 équipes qui enchaînent leur 3ème match international d'affilée mais je remarque que nous sommes bien organisés défensivement ce qui est d'ailleurs une constante rassurante de l'équipe de France depuis quelques années déjà.
Ah, un éclair, Brice Dulin effectue une bonne relance et on réussit à enchaîner mais les Samoans nous mettent à la faute et récupèrent une pénalité ce qui leur permet de se dégager et d'investir nos 22 mètres.
Prise de balle en touche et ils enchaînent mais notre défense fait bonne garde jusqu'au coup de génie du pilier Celsus Johnston qui nous réalise ce qu'on voit d'habitude faire à un demi d'ouverture.
Il a bien vu que sur le ballon qu'un de ses partenaires lui passe, il y a égalité numérique et qu'il ne sert à rien de passer le ballon sinon pour envoyer son partenaire se faire découper, se presentent donc 2 choix offrant chacun 2 alternatives :
- percuter son défenseur pour le renverser, ce qui est loin d'être gagné tant il connait les qualités de plaqueur de ses adversaires, surtout de Florian Fritz qui joue avec lui à Toulouse, ou encore pour créer un regroupement afin de préparer un nouveau temps de jeu.
- jouer au pied dans le dos de la défense, soit haut et court par-dessus soit rasant et court.
Et c'est cette dernière option qu'il choisit et c'est effectivement la meilleure, celle qui permet en plus de mettre en valeur le jeu et la méthode toulousaine mettant avant tout l'intelligense situationnelle chère à Pierre Villepreux au service du jeu.
Voilà donc notre pilier droit qui nous exécute une merveille de petit coup de pied rasant dans le dos de la défense, et voilà l'ailier gauche Robert Lilomaïava qui nous exécute également une merveille de petite passe volleyée vers l'intérieur du terrain pour éviter la sortie en touche, passe impeccablement reprise par David Lemi qui lui permet d'aller sans opposition pointer en but au milieu des poteaux Français.
Essai transformé par Tusiata Pisi donc :
France 0 - Samoa 7 à la 16ème minute.
Et les Samoans continuent à dominer et à nous envoyer du jeu et on continue à bien défendre mais il faudrait quand même penser à remettre la main sur le ballon pour leur imposer un peu notre jeu sinon on risque de passer un très mauvais moment sans parler d'une cruelle désillusion en fin de match.
Tout d'un coup, l'ouvreur Samoan, se sentant trop en confiance peut-être, prend tout son temps pour dégager un ballon qui semblait pourtant bien anodin...
Ho, l'ami, t'es au niveau international et ça arrive un peu comme des avions de chasse en face alors vaut mieux pas mollir dans les prises de décision sinon...
Et bien sinon il se passe ce qu'il va se passer, c'est à dire que Tusiana Pisi se fait contrer sèchement par Frédéric Michalak qui a bien senti le coup.
Le même Michalak joue impeccablement le coup derrière en poussant petitement au pied et en récupérant le ballon pour aller aplatir un essai qui ne doit rien à personne au centre des pagelles Samoanes et comme il le transforme lui-même, ça nous fait :
France 7 - Samoa 7 à la 20ème minute.
Bon, ça nous remet un peu de baume au coeur mais le match reste hyper difficile et compliqué à jouer car les Samoans nous contrent sur nos points forts habituels et nous imposent leur engagement physique individuel hors-normes ce qui fait qu'on a beaucoup de mal à mettre la main sur le ballon et à aller jouer dans leur camp.
Seulement voilà, leur enthousiasme leur joue parfois des tours, notamment sur le jeu au sol, secteur du jeu où l'arbitre semble les avoir pris en grippe, estimant sans-doute qu'ils en prennent un peu trop à leurs aises avec la règle, notamment sur les rucks où ils ont une petite tendance à plonger dans le camp français, et les pénalise souvent ce qui nous permet de désserrer l'étreinte.
Tiens, on leur met une bonne séance dans l'axe dans leurs 22 mètres mais malheureusement une hésitation de Maxime Mermoz au centre du terrain après la libération du ballon leur permet de nous renvoyer sur nos 50 mètres.
On se récupère une pénalité mais Morgan Parra, un peu gourmand sur le coup, ne trouve pas la touche.
Louis Picamoles continue à leur faire mal au centre de la ligne d'attaque.
On se récupère une pénalité à 48 mètres légèrement décalée suite à une mêlée et Parra la prend.
Il a raison car il ne faudra laisser passer aucun point dans ce match.
Malheureusement il la manque mais ça lui a permis de prendre ses marques pour la suivante que nous accorde l'arbitre 2 minutes plus tard à peu près au même endroit et cette fois Morgan Parra l'expédie au centre des poteaux.
France 10 - Samoa 7 à la 37ème minute.
C'est bien de marquer des points avant la mi-temps mais c'est encore mieux de ne pas en prendre et malheureusement, on se met à la faute pas loin de nos perches sur un groupé pénétrant Samoan...
Heureusement, Tusiana Pisi l'enfume et comme c'est la 40ème minute, ça nous permet de rentrer aux vestiaires sur ce score de 10 à 7 pour nous...
Pfouh, je sens que ça va être dur et on a en effet droit à un tout autre match que les deux précédents face à l'Australie et l'Argentine.
C'est sans-doute un rugby moins télégénique mais c'est un rugby que j'aime bien, un rugby âpre et rugueux, un rugby d'hommes forts physiquement et mentalement parce que ça va se jouer sur des petits riens.
C'est le genre de rugby que pratiquait l'équipe d'Angleterre à la grande époque de Johnny Wilkinson, un rugby froid et rigoureux mais du rugby quand même et en plus, un jeu qu'il faut maitriser car c'est souvent celui pratiqué au coeur de l'hiver au moment du Tournoi des VI Nations.
Bref, ça va être dur mais si on s'en sort, ça nous préparera bien aux dures joutes hivernales et, bizarrement, je suis quand même confiant même si je me dis que la seconde période va être pénible avec ces diables de Samoans mais j'espère que, la fatigue aidant, ils vont retomber dans leurs travers habituels ce qui nous permettrait alors de les exécuter froidement, surtout avec un Frédéric Michalak en état de grâce cet automne, quel que soit le rugby pratiqué.
Bon, c'est pas tout ça et c'est d'ailleurs déjà reparti avec les Samoans qui nous mettent le feu en nous imposant une énorme séquence devant notre ligne où notre défense tient bon jusqu'à ce que l'immense Iosefa Tekori déploie le tentacule qui lui sert de bras pour l'extraire d'un regroupement et déposer le ballon sur notre ligne d'essai et, comme en rugby, contrairement au foot-ball, la ligne fait partie de l'en-but, l'essai est normalement accordé après visionnage vidéo par l'arbitre...
Tusiana Pisi transforme ce qui nous donne :
France 10 - Samoa 14 à la 42ème minute...
Le début de seconde période est également un très mauvais moment pour encaisser des points mais, toujours aussi bizarrement, je sens, à quelques petits signes, qu'on est encore loin d'avoir perdu ce match, que les Samoans, malgré leur enthousiasme, commencent à montrer quelques petits signes de fatigue, que ça va se jouer à la qualité du banc de remplaçants et qu'il n'y aura pas photo à ce niveau.
Raphaël Saint-André l'a compris, surtout qu'on continue à subir en ce début de seconde période, et la valse des remplacements commence à la 44ème minute (un peu plus tôt que d'habitude) par les sorties de Thomas Domingo et Benjamin Kayser, qui ont bien donné de leurs corps, remplaçés respectivement par Yannick Forestier et Dimitri Szarzewski.
Et ça revient sur notre ligne mais on sent que la fatigue arrive car les Samoans comment vraiment à enchaîner les fautes et se font régulièrement pénaliser sur le jeu au sol, ce qui nous permet de désserrer l'étau.
Et on recommence à envoyer du jeu par Michalak interposé qui nous régale à la 54ème minute avec cette gestuelle qui lui appartient, gestuelle faite de rapidité et de fluidité et qui lui permet d'adresser une merveille de petit passe intérieure à Wesley Fofana venu de son aile côté fermé lui apporter un soutien intérieur.
Fofana déchire le rideau défensif samoan, le jeu rebondit mais on commet malheureusement un en-avant qui arrête une action qui semblait prometteuse.
On semble également prendre' l'avantage en mêlée, ce qui nous permet de récupérer une pénalité à 22 mètres en coin des poteaux samoans.
Frédéric Michalak la prend et la convertit.
France 13 - Samoa 14 à la 57ème minute.
Nicolas Mas, impeccable pilier droit, est remplaçé par le colosse Belge Vincent Debaty qui n'a rien à envier, niveau gabarit aux colosses Samoans.
Deux minutes plus tard c'est Maxime Machenaud qui remplace Morgan Parra au poste de demi de mêlée.
Et ces changements commencent à porter leurs fruits surtout que, comme prévu, les remplaçants Samoans ne sont pas au niveau des notres et qu'en plus, leurs joueurs cadres commencent à se mettre régulièrement à la faute, notamment le guerrier Iosefa Tekori qui, sentant bien que son équipe commence à craquer insensiblement, a tendance à en faire plus que ce que le règlement lui permet, surtout sur un groupé pénétrant Francçais à 30 mètres de ses perches légèrement en coin et la sanction tombe : pénalité...
Convertie par Frédéreic Michalak.
France 16 - Samoa 14 à la 61ème minute.
Nous voilà enfin devant au score.
Les Samoans nous remettent un coup de pression et on leur concède une pénalité sur nos 22 mètres en coin, pénalité que Tusiana Pisi se doit de tenter et de réussir à ce moment du match pour reprendre le score et...
Il la manque !!!
C'est à ce genre de gestes techniques qu'on voit la différence entre un honnête joueur international et un grand joueur international qui ne manque pas ce genre d'occasion dans le "money-time" d'un match de ce niveau...
Et c'est pour ça que je suis maintenant convaincu, à ce moment du match que les Samoans ne peuvent pas gagner ce match, malgré tous leurs efforts et leur vaillance, à d'imperceptibles manques qui font toute la différence au niveau international.
Et Damien Chouly remplace Louis Picamoles, énorme de physique encore, à la 63ème minute.
Les Samoans continuent à attaquer mais notre défense fait plus que bonne garde, les écoeurant d'ailleurs petit à petit.
Yoann Huget remplace Florian Fritz, qui semble avoir passé un cap et être devenur un élément incontournable de notre ligne d'attaque cette saison.
Notre mêlée prend insensiblement le dessus sur son homologue et nous récupère une pénalité nous permettant de retourner jouer dans les 22 mètres Samoans.
Jocelino Suta, notre îlien à nous, remplace alors Yoann Maestri en 2ème ligne.
Sur la touche qui suit la pénalité, on enclenche un groupé pénétrant que les Samoans parviennent à contrer et ils se dégagent en réexpédiant le ballon en touche.
On remet en route le même groupé pénétrant mais là, Iosefa Tekori se fait prendre une seconde fois par la patrouille à 20 mètres en face de ses poteaux et ça tombe inéluctablement par l'intermédiaire de Frédéric Michalak dans son rôle d'exécuteur des hautes et basses-oeuvres.
France 19 - Samoa 14 à la 72ème minute.
On se réinstalle dans le camp Samoan tout en contrôlant parfaitement leurs désormais rares réactions et on attend patiemment la faute qui ne manque pas d'arriver en l'imposante personne du numéro 8 Taisaina Tuifua, jusqu'alors excellent, qui nous fait une très mauvise imitation du célèbre champion de plongeon de haut-vol Greg Louganis en effectuant un magnifique saut de l'ange carpé par-dessus une mêlée ouverte histoire d'aller percuter un de nos joueurs...
Résultat des courses, nouvelle pénalité que s'empresse de convertir Frédéric Michalak des 48 mètres face aux poteaux.
France 22 - Samoa 14 à la 78ème minute.
Les Samoans essayent de réagir une dernière fois mais décidément, rien à faire devant notre défense patiente et intraitable sinon se remettre à la faute ce qu'ils font à nouveau à 48 mètres légèrement décalés de leurs poteaux.
Michalak la tente, la loupe, le ballon venant atterrir sous les poteaux permettant ainsi aux Samoans de tenter une dernière relance qui se terminera sur un en-avant permettant ainsi à l'arbitre de siffler la fin du match.
Bon, c'est gagné et il est maintenant temps de tirer quelques conclusions à la fin de cette tournée d'automne afin de se projeter déjà vers le Tournoi des VI Nations qui commencera fin janvier.
On a pu voir que l'équipe de France savait maintenant s'adapter à ce que lui proposaient ses diférents adversaires car il est clair que les Samoans ne jouent pas comme les Argentins qui ne jouent pas non plus comme les Australiens.
On a pu constater encore la solidité de notre défense qui a su faire preuve de patience et qui a permis à l'équipe de retrouver des repères lorsqu'elle était malmenée.
Et on a pu constater, contre les Samoans notamment, mais également contre les Argentins, que, même menée au score, l'équipe ne perdait pas les pédales et avait les ressources nécessaires collectives et individuelles ; Vincent Clerc et Frédéric Michalak notamment ; pour remettre son rugby dans le bon sens et remettre la main sur le match.
J'ai bien appréci ce match contre les Samoans parce qu'on y a vécu ce qu'on peut vivre de pire, c'est à dire être contré sur ses points forts en conquête, être soumis donc à la portion congrue en terme de possession et d'occupation mais garder la tête froide et se recentrer sur les fondamentaux du jeu, à savoir l'engagement physique, la défense collective et l'intelligence de jeu qui permet de ne pas laisser un seul point en route en concrétisant toutes les occasions par des points dès qu'elles se présentent.
Le très haut-niveau exige cette rigueur, certes parfois moins enthousiasmante que les folles arabesques, mais le résultat est souvent à ce prix là au niveau international.
Je pense donc que cette tournée d'automne et notamment cette victoire acquise dans la douleur face aux Samoans nous aura préparé au mieux pour les matchs très durs qu'il va nous falloir livrer cet hiver face à nos amis Latins et Anglo-Saxons du Tournoi des VI Nations.
Et il faudra bien tout ça parce qu'il ne faudra pas compter sur eux pour nous faire le moindre cadeau mais en attendant...
ALLEGRIA !!!