Billet de blog 28 février 2016

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Galles 19 - France 10

Y'a pas eu de miracle...

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Et non, de plus, pour couronner le tout, ce match ne m'inspire vraiment rien pour vous donner une analyse digne de ce nom mais je vais m'y coller quand même.

En fait, ce qui a fonctionné au Stade de France contre l'Irlande ne l'a pas fait au Principality Stadium (quelle merde ces changements de noms, déjà qu'on avait abandonné l'Arms Park pour le Millenium) contre le Pays de Galles.

Reprenons quand même un peu le fil du match.

En 1ère période, copie conforme de la 1ère période face à l'Irlande, à savoir qu'on ne sort pas de notre camp sinon une fois, qui aurait d'ailleurs pu nous permettre de mener au score complètement contre le cours du jeu à la mi-temps si Vakatawa ne s'était pas loupé en voulant trop en faire alors qu'il lui suffisait de passer le ballon sur sa gauche où au moins 2 joueurs français étaient démarqués...

Hormis cette péripétie, les Gallois nous ont dominé copieux et nous n'avons dû qu'à une extraordinaire dépense d'énergie défensive de n'être mené que sur le score de 6 à 3 à la mi-temps.

Cependant, il n'y a pas de mystère, à force de défendre, on y laisse de l'énergie (trop ?) et, de plus, on subit les impacts.

Demandez donc à Burban qui ne s'est jamais remis du traitement de faveur que lui a infligé Warburton, le formidable 3ème ligne et capitaine du XV de Galles.

De plus, par Biggar interposé, les Gallois variaient les formes de jeu, et, ayant sans-doute identifié à la vidéo une faiblesse chez Vakatawa au niveau du jeu aérien, ils l'ont arrosé copieusement de ballons hauts sous lesquels il n'était effectivement pas à la fête l'ami Vakatawa, se faisant manger la laine sur le dos par North et Williams.

Il faut quand même dire, à la décharge de Vakatawa, que le jeu aérien haut n'est pas vraiment utilisé au Rugby à VII mais, s'il veut faire une carrière à XV au poste d'ailier, va falloir qu'il le travaille, sinon...

Par-contre, hormis cet éclair qui aurait pu nous permettre de mener au score à la mi-temps, on a constaté les mêmes faiblesses que contre l'Irlande, à savoir, un jeu au pied qui ne nous permettait pas de désserrer l'étau gallois, un manque de variation tactique et surtout un manque criant de maîtrise dès lors qu'on remettait la main sur le ballon.

Ce manque de maîtrise entraînait une incapacité totale à multiplier les temps de jeu en assurant la conservation du ballon ce qui fait qu'on rendait ce dernier beaucoup trop vite aux Gallois leur permettant ainsi de nous remettre illico-presto sous pression...

Etouffant...

Donc, c'était un quasi-miracle de n'être mené que de 3 points à la mi-temps.

On pouvait alors se dire que le miracle allait peut-être se répéter en 2nde période et qu'on allait jouer le même tour de aux Gallois qu'aux Irlandais...

Sauf que non...

Parce que les Gallois, contrairement aux Irlandais, ils allaient faire tout de suite fructifier leur domination de début de 2nde période en inscrivant une pénalité par l'intermédiaire de Biggar, pénalité leur permettant de mener alors 9 à 3 mais surtout en inscrivant un essai sur un contre assassin suivi d'une maladresse de Plisson.

En effet, sur une bonne attaque française, Poirot vient percuter un gallois, surpasse le placage et veut adresser une passe main-main au contact à Lauret dans l'intervalle ainsi ouvert.

Seulement voilà, Lauret ne s'attendait pas à la passe main-main mais au ruck et acourrait pour venir en soutien afin de sécuriser la sortie du ballon.

Du coup, Poirot lui mettait le ballon sur la poitrine, ce dernier rebondissait dessus et partait en direction du camp gallois, donc en-avant, mais les Gallois profitaient aussitôt de l'aubaine en jouant l'avantage sur le turn-over (action de récupérer le ballon à l'adversaire dans le jeu courant) de la manière dont on l'apprend dans toutes les écoles de rugby.

2 passes rapides vers l'extérieur pour s'éloigner de la zone de contact et là, soit c'est ouvert et on fonce, soit c'est fermé sur le rideau défensif et on joue au pied sur le fond du terrain car il y a de fortes chances que l'arrière adverse se soit intercalé lors de l'attaque sur laquelle vous avez récupéré le ballon.

C'est effectivement ce qui s'était passé et qui n'avait pas échappé à Davies qui nous expédie donc un gentil petit coup de pied rasant derrière le rideau défensif français...

Et là, tout le monde est à la course, notamment North et Plisson qui se repliait à toutes jambes.

On se dit que c'est foutu car North va pousser au pied dans l'en-but et, vu sa vitesse, va pouvoir marquer...

Sauvé, North se loupe, effectue un magnifique balai (action de louper le ballon avec le pied, les footeux connaissent), le ballon reste sur place...

Seulement voilà, sans-doute surpris, j'accorde le bénéfice du doute à Plisson, ce dernier, plutôt que de se coucher sur le ballon afin d'arrêter sa course folle vers l'en-but (situation extrèmement dangereuse), refixant ainsi le jeu et des lignes de hors-jeu, comme on l'apprend là-encore dans toutes les écoles de rugby, Plisson, disais-je donc, nous donne une espèce de coup de pied à la con dans le ballon en direction de l'en-but le remettant ainsi dans les mains de North tout ravi de l'aubaine...

Enfer et damnation !!!

Essai et en plus transformé par Biggar !!!

16 à 3 pour Galles à la 47ème minute.

Coup de massue sur la tête dont on se remet quand même car, plutôt que de nous assommer, ça semble nous avoir réveillé et nous nous lançons alors à l'assaut du camp gallois pour une grosse période de domination qui va durer environ 20 minutes.

On multiplie les enchaînements mais, malheureusement, rien ne passe, la défense galloise fait bonne garde et quelques maladresses ou mauvais choix tactiques de notre part l'aident d'ailleurs bien dans cette entreprise.

L'arbitre nous accorde plusieurs pénalités aux alentours de la 60ème minute mais on choisit de retenter le coup de l'Irlande en ne les tentant pas préférant aller jouer des pénaltouches ou des mêlées sur les 5 mètres gallois.

C'est un choix, ça se discute mais comme ça avait payé contre les Irlandais...

Seulement voilà, le paquet d'avants gallois s'est montré plus solide que le paquet d'avants irlandais, notamment au niveau de son banc de remplaçants et, contrairement à Lartot et Galthié, la rentrée de Jenkins au poste de pilier gauche ne m'a pas rassurée, vu que le gaillard totalise je ne sais plus combien de sélections et qu'il remplace son manque de puissance supposé par une technique et une intelligence de la mêlée qui lui permettent de largement tenir sa place, surtout pendant 20 minutes.

De plus, sa vélocité et sa science du jeu lui ont permis de se trouver là pour mettre les mains sur le ballon lors de situations plus que chaudes pour son équipe, renversant ainsi des situations bien mal emmanchées pour ses couleurs...

Que Lartot nous en sorte une comme ça, passe encore, mais Galthié, franchement ?

Oh, Fabien, en plus Slimani, il avait déjà pratiquement 60 minutes dans les guibolles quand Jenkins est rentré et Atonio est encore plus grand que Jenkins (argument avançé pour étayer l'hypothèse d'une hypothétique domination de Slimani sur Jenkins dûe au fait que Slimani serait plus petit que Jenkins)...

Enfin, quoiqu'il en soit, le mur gallois se révèle infranchissable, leurs avants ne craquent pas sous la pression et arrive alors ce qui devait arriver dans ce cas de figure, les Gallois finissent par nous contrer et réinvestissent notre camp où nous nous mettons à la faute.

Biggar convertit imperturbablement la pénalité concédée et nous voilà mené 19 à 3 à la 66ème minute.

Le match est quasi-plié et nos efforts de fin de match ne pourront pas renverser la situation.

Une énième pénaltouche permet à Guirado de marquer au milieu de son paquet d'avants, le récompensant ainsi de l'ardeur qu'il met au combat et dans le jeu.

D'ailleurs, s'il y a un joueur qui est vraiment au niveau des meilleurs mondiaux au sein de l'équipe de France, c'est bien son capitaine Guirado qui est pour moi, actuellement, le meilleur talonneur européen, si ce n'est pas le meilleur mondial.

Impressionnant...

Pour le reste, je dirai qu'on a eu confirmation de nos limites actuelles, notamment dans la gestion du jeu où nous rendons bien trop vite le ballon ainsi que dans l'alternance des formes de jeu.

Nous sommes bien trop prévisibles et les défenses adverses n'ont aucun mal à s'adapter.

Je n'ai rien contre le jeune Plisson mais j'aimerai quand même bien revoir Trinh-Duc à la manoeuvre, surtout qu'il nous a fait une bonne rentrée vendredi soir.

Je pense qu'il est plus fort que Plisson sur la ligne d'avantage, que son jeu est plus varié et j'espère que Novès et son staff ont prévu de lui faire débuter le match le 13 mars prochain à Murrayfield (à moins qu'ils n'aient changé le nom du stade d'ici là) chez nos amis écossais.

Ecossais qui se sont refaits la cerise avec une victoire nette et sans bavure à Rome sur le score de 36 à 20.

Et ça ne va pas être une partie de plaisir en Ecosse car, non seulement ils attaquent de partout comme à leur habitude, mais en plus ils se sont trouvés une mêlée avec un pilier droit infernal dont je vous reparlerai si je vois ce match et vous en fait le résumé car je crois bien que ma Douce a répondu favorablement à une invitation à manger à cette date-là chez des amis dont le rugby n'est pas vraiment la tasse de thé...

Caramba !!!

Mais Allegria quand même !!!

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