Billet de blog 1 mai 2008

Jean-Louis Legalery (avatar)

Jean-Louis Legalery

professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

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Les vieux démons de l'Afrique du Sud

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En marge de l'incroyable mansuétude de Thabo Mbeki à l'égard du dictateur zimbabwéen, Robert Mugabe, une autre affaire secoue l'Afrique du Sud actuellement, et plus précisément le milieu journalistique. Le quotidien du Cap, Cape Times, vient de limoger un des éditorialistes de son édition dominicale, David Bullard, pour cause de racisme. Qu'est-il reproché exactement à ce journaliste connu pour ses provocations fréquentes ?

Le contenu de son éditorial du 11 avril, dont voici deux extraits révélateurs :

"Black indigenous Africans would still not have invented the wheel by 2008 had white settlers not arrived and colonised Africa." Ce qui signifie : Les Noirs Africains n'auraient toujours pas inventé la roue en 2008 si les colons blancs n'étaient pas venus coloniser l'Afrique. Non content de cette première salve particulièrement violente, David Bullard surenchérit :

" Nor would black indigenous Africans would have discovered gold or any other minerals. There would be no cars, roads, television, internet or telephones." Ce qui peut se traduire ainsi : Pas davantage n'auraient-ils (les Noirs Africains) découvert l'or ou d'autres minerais. Il n'y aurait ni voitures, ni routes, ni télévision, ni internet, ni téléphones.

Pour mémoire, Nelson Mandela a été libéré en 1991, il y a vingt-six ans, l'apartheid a été aboli en 1994, il y a vingt-quatre ans. Mais certains sud-africains blancs demeurent, de toute évidence, nostalgiques de la période qui a précédé ces deux points de repère importants. Ce n'est pas Cape Times qui a révélé cette histoire fort nauséabonde, mais un de ses concurrents, The Star, dansson édition du 30 avril. Désormais, David Bullard n'écrira plus, dans le Times tout au moins. Mais au-delà de la forme, à bien analyser le fond du sujet exprimé on s'aperçoit qu'il n'est pas très éloigné de celui d'un célèbre discours de Dakar, dont l'auteur, lui, continue à sévir.

http://www.thestar.ca.za/

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