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Paroles syriennes

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Billet de blog 6 mai 2013

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L'action sociale des groupes armés

L'Association de Soutien aux Médias Libres vous présente dans son édition "Paroles Syriennes" la traduction d'un article traitant de l’action sociale et humanitaire des groupes armés. Ce rapport est issu de la collaboration de trois journaux syriens soutenus par ASML: Henta, Souriatna et Al-Jisr et ont été publiés dans ces trois journaux. 

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Illustration 1
Tableau du peintre 'Amr Fahd

L'Association de Soutien aux Médias Libres vous présente dans son édition "Paroles Syriennes" la traduction d'un article traitant de l’action sociale et humanitaire des groupes armés. Ce rapport est issu de la collaboration de trois journaux syriens soutenus par ASML: Henta, Souriatna et Al-Jisr et ont été publiés dans ces trois journaux. 

L'ASML parraine 8 journaux syriens créés après la révolte du printemps 2011. Ces nouveaux journaux constituent un renouveau médiatique réel en Syrie, où la presse libre n'a pas eu sa place durant quatre décennies d'un régime autoritaire.

L'article qui suit décrit l'attaque aérienne de Deirfoul, un village dans le gouvernorat de Homs, en octobre 2012.

Lorsque s’est produite la première explosion, le 9 octobre 2012, dans le village de Deirfoul de la région de Homs, j’ai levé la tête sans me rendre compte de ce qui se passait. Je n’avais pas encore compris quand la seconde explosion s’est produite. Je me suis précipité hors de ma chambre à la recherche d’une pièce où je pourrais mettre ma famille à l’abri – et ce fut la troisième explosion…

J’ai réalisé alors que nous étions au cinquième jour de la réouverture de l’école primaire qui avait été fermée plus d’une année. Elle groupe tous les jeunes élèves des villages avoisinants. J’ai couru vers eux sans réfléchir. J’étais à moitié nu, mais mes pieds couraient tout seuls…

En arrivant, j’ai vu les élèves affolés, terrorisés et j’ai entendu le fracas du quatrième obus.

La panique était générale, totale. Des membres d’un groupe armé (katiba) sont alors arrivés. J’ai vu Nidal, un dissident de l’armée régulière qui n’a toujours pas quitté l’uniforme qu’il portait quand il a annoncé sa défection. Il a essayé de rassembler et de calmer les enfants, de les garder à leurs places. J’étais toujours terrorisé pour eux et je me suis mis à rassembler les enfants avec Nidal.

Plusieurs minutes sont alors passées sans nouvel obus. C’était le moment d’emmener les élèves vers un endroit plus sûr. Des hommes de la katiba les ont divisés en petits groupes  pour les emmener à tour de rôle vers le refuge.

Pendant qu’ils accomplissaient cette mission, des avions de reconnaissance survolaient le village avec un bruit d’essaim de guêpes. Mais je n’avais plus peur pour les élèves, ils étaient arrivés sains et saufs au refuge. C’est alors que le cinquième obus est tombé sur une vielle maison en torchis.

Le nuage de poussière s’est élevé non loin du jardin d’enfants. Nidal s’y est précipité et j’ai couru derrière lui. En arrivant devant la porte, nous avons entendu la sixième explosion. Nous avons vu voler des éclats et nous n’entendions plus que les cris des petits enfants. Un autre sauveteur, Abderrahman, a hurlé : « Quelqu’un est touché ? » Mais son cri a été couvert par un septième obus tombé non loin du jardin d’enfant.

Ensuite, il y a eu un silence étonnant. Le bruit d’abeilles des avions de reconnaissance s’est éloigné. Nous avons commencé à faire le tour des maisons. En découvrant que la vague des obus s’était surtout abattue sur le quartier à l’ouest du village. La plupart des maisons y étaient vides, mais nous avons entendu du bruit venant du bout du quartier. Des habitants s’y étaient rassemblés et en arrivant, nous avons vu qu’un obus avait atteint une des maisons.  Nous y sommes entrés, Abdrerrahman et moi, par la porte arrière et le choc fut terrible : le sang d’une femme et d’enfants se mêlait aux pierres de murs démolis. Abderrahman m’a crié : « ceux-là, ils ne s’en sortirons pas seuls, allez, porte les avec moi ! » J’ai porté un des enfants à une voiture, espérant sauver ce qui restait en lui de vie. En vain : tous ceux qui ont vu leurs visages avaient du constater qu’ils étaient morts. Mais Abderrahman et Nidal ont insisté pour les emmener à l’hôpital. Restait l’espoir de sauver la vie d’un enfant syrien. 

 Ci-dessous la vidéo prise après l'attaque aérienne décrite dans l'article:

Conférence de presse de Darraya - 31/01/2013

Texte original en Arabe

عندما وقع الانفجار الأول، في 9\10\2012 ، في قرية ديرفول في ريف حمص، رفعت رأسي دون أدري حقيقة ما جرى. لم أكد أصحو من ذهولي حتى وقع الانفجار الثاني. هرعت من غرفتي أبحث عن غرفة آمنة يلوذ بها أفراد أسرتي. ليباغتني انفجار ثالث.

على وقع الانفجارات، تذكّرت أنه اليوم الخامس لافتتاح المدرسة الإعدادية بعد إغلاقها لأكثر من سنة، والتي تجمع فيها الطلاب الصغار من القرى المجاورة. ركضت نحوهم بلا وعي، دون أني نصف عارٍ. لم تستطع قدماي حينها، التوقف عن الجري.

وصلت، ورأيت الطلاب هناك، تدفعهم أصوات الانفجارات لحالة من الهلع والذعر. وسمعت أصوات القذيفة الرابعة.

وصل عناصر كتيبة مسلحة، بعد أن سيطرت حالة من الفوضى والإرتباك لدى لدى الجميع.

نظرت إلى المنشق عن الجيش النظامي (نضال)، وهو يرتدي زيّه العسكري المعتاد الذي لم يغيّره منذ أعلن انشقاقه. كان يحاول أن يجمع الأطفال ويهدئهم، دون أن يحركهم من أماكنهم. أنصت الطلاب إلى إرشاداته، وشعور الخوف عليهم لا يفارقني، وجدت نفسي أجمع الطلاب مع ( نضال).

مضت دقائق دون أن تسقط قذيفة جديدة. فأصبحت الفرصة سانحة لنقل الطلاب إلى مكان أكثر أمناً. راح مقاتلو الكتيبة المسحلون يوزعون الطلاب على مجموعات صغيرة فيما بينهم، ليرافقوها إلى الملجأ.

وخرجوا في مهمة إيصال الطلاب إلى الملجأ، تحت صوت طائرة الاستطلاع، وهي تدوّي كأزيز النحل الهائج.  لكن لا خوف على أطفال الإعدادية فهم في مأمن من القذائف بعد وصولهم إلى الملجأ. ثم سقطت القذيفة الخامسة فوق منزل طينيّ قديم.

تصاعدت أعمدة الغبار في المكان القريب من روضة الأطفال. ركض (نضال) وهو يصرخ : ( الروضة، أي الأمكنة الروضة ؟ )، ورحت أنا أركض خلفه. حين وصلنا إلى باب الروضة، دوى صوت الإنفجار السادس. رأينا بعض الشظايا ولم نسمع إلا بكاء الأطفال الصغار. فصاح مشارك في العملية، (عبد الرحمن)، : ( حدا صايرلو شي ؟) وأوقف صياحة صوت  قذيفة سابعة وقعت عند الروضة تماماً.

وفجأة، عاد الهدوء والسكون، وابتعد هدير خلية النحل لطائرة الاستطلاع. بدأنا حينها نتفقد المنازل. اكتشفنا أن موجة القذائف كانت قد غطت حيّ ( الحارة الغربية ) بأكمله. أغلب المنازل خلت من السكان. سمعنا، من آخر الحي صراخاً. ولمحنا تجمع لبعض سكان الحي، فأسرعنا بإتجاههم. كرروا بأن قذيفةً دخلت على أحد المنازل.

دخلنا أنا وعبد الرحمن المنزل المصاب من الباب الخلفي. كانت الصدمة المؤلمة، فقد امتزجت دماء امرأة وأطفال بحجارة البيت المهدمة. صاح (عبد الرحمن) في وجهي : ( هدول، ما بينقذو حالن بحالهون، يلا شيل معي )، فحملت أحد الأطفال إلى السيارة، لعلّي أنقذ ما بقي فيه من رمق.

ولكن عبثاً، فكل من يرى وجوههم يدرك بأنهم فارقوا الحياة. مع ذلك، أصر (عبد الرحمن ونضال)، إلّا أن ينقلو الأشلاء إلى المستشفى، أملاً بإنقاذ طفل  سوري من الموت.

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