Sur la longue allée cavalière du bois, elles se livrent une course échevelée, les feuilles.
Découpées finement dans un tissu vermillon, digitées teintées de pourpre ou de tabac, trilobées vêtues de chocolat ou de miel, dentelées cousues d’or, elles accourent vers moi dans un vol affolé, au ras des cailloux et des mousses.
Feuillets épars lancés à ma rencontre et qui s’enfuient à ma droite, s’envolent à ma gauche, sans me laisser le temps de lire les mots qu’ils portent.
Mais écoutant la chansonnette qu’elles chuchotent dans le vent, je sais ce qu’elles disent, les feuilles. Elles me parlent de toi.