Tous les étés, c’est la même folie ; du matin au soir, la brasserie ne désemplit pas.
En juillet, elle préfère être de journée et assurer le service en salle. Des tables au comptoir, elle marche autant que les autres serveurs mais elle jouit en secret d’un spectacle qui la stimule : l’après-midi, c’est le Tour de France et la télé est allumée pour les clients.
Entre les cafés, les demis et les jus de fruits, elle jette un coup d’œil vers les cyclistes et quand elle saisit le levier pour tirer la bière, son esprit rêve de ces hommes qui enfourchent leur petite reine tous les jours. Elle aime les gros plans sur leurs cuisses puissantes, leur endurance dans la chaleur écrasante et ce déhanchement si particulier quand ils grimpent vers les cimes. En général, les coureurs ne l’intéressent pas, ceux-là, si.