Six heures du matin. Comme un matou furieux, le vent miaule sa colère.
Parfois, il gémit en se frottant aux fils du téléphone. Par saccades, il crache contre les volets des gouttes de pluie dures comme des cailloux.
Une ombre minuscule s’inscrit dans la faible lumière, sur le seuil de la chambre. Elle grimpe sur le lit. Entre mamy et papy, Miss Plancton fait son nid. « J’ai un peu peur... » - « Ce n’est rien, c’est le vent ».
Dehors, le chat se fait tigre, griffant les arbres et feulant à la mort. Des branches craquent et tombent, vieux os brisés. La tempête arrache des tuiles qui se fracassent dans la rue, explosions de pétards.
Soudain, tout se calme. Les fauves semblent s’être éloignés. Il est plus de huit heures. Se lever. Pelotonnée contre sa mamy, Miss Plancton s’est rendormie. Tout va bien. Elle ronronne...