Le petit jardinier de la ville, tout au long de la journée, va de parcs en jardins, de plates-bandes en parterres. S’occupe avec amour d’asters et d’alysses, de gaillardes et de gazanias, d’impatiens et d’ipomées. Arrose pâquerettes et platycodons, solanums et sauges. Caresse même, parfois, les verveines rugueuses. Le ravissent aussi la fine inflorescence du goyavier de Montevideo et les reflets corail de l’érythrine pied de coq.
Mais, quand vient la fin de l’après-midi, il se hâte vers le vieux puits qui barre la courte rue piétonne pour faire encore la toilette du rouge et simple pélargonium. Car, le travail fini, tous les soirs, il a rendez-vous ici pour conter fleurette à Lili Falbala.