Je marche d’un pas vif dans la fraîcheur du petit matin et déjà le soleil pointe par-delà les toits. Baskets, mocassins, escarpins, la rue grouille de souliers panachés. Quelque chose a changé. Un rien, une bagatelle, le présage d’une autre saison. Oui, ce matin, la ville porte un parfum d’été.
Des images se baladent sur le boulevard de mes pensées. L’été, les hommes parlent des seins des femmes et les femmes parlent des fesses des hommes. Entre autres. Les jours sont plus longs, les jupes sont plus courtes et les chemises s’ouvrent aux prunelles gourmandes. Les regards jouent les tournesols, sautillent de cambrures en rondeurs, caressant le secret de jours et de nuits rêvés. Dans la chansonnette d’été, on croise le parfum d’un rire, la chair tendre de fruits à goûter, le mystère de monts et vallées semés de trésors à moitié cachés.
L’été est une promesse de souvenirs. Et d'avenir.