Elle aime l’odeur de l’été. Ces petits riens qui font chanter les yeux. Et le reste. Marcher dans un sous-bois, dans le silence de la chaleur, au rythme des brindilles d'hiver qui craquent encore sous le pied.

Elle s’aventure à la lisière d’une broussaille, découvre la fraîcheur d’un ruisseau, inconnu. C’est un afflux de sensations, d’odeurs entêtantes d’herbes folles. Elle s’agenouille, se penche à la source vive et l’effleure du bout des doigts. De fines gouttelettes jaillissent sur sa peau. Elle enfonce un peu plus la main et le flot devient fontaine, éclabousse le creux de sa paume, de son coude. Elle ferme les yeux, s’abandonne au flux mélodieux de la source… Elle est tendre comme un souffle qui glisse dans une chemise entrouverte pour caresser une nuque aimée.
.
(Illustration : Gustave Courbet, la Source, 1868)